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L'Algérien Henri Maillot, le moudjahid et chahid, notre frère
Publié dans La Tribune le 13 - 06 - 2017

Trop, c'est trop ! Longtemps confinée dans un silence volontaire et digne, la famille du chahid Henri Maillot a décidé de le rompre. Et elle le brise, 55 ans après, parce que cette famille de notre compatriote, grand martyr de la guerre de Libération, s'insurge désormais contre «l'ostracisme et le déni de reconnaissance énigmatique que d'aucuns n'arrivent à expliquer». Une proscription et une scotomisation à la base de son «bannissement du panthéon réservé aux martyrs». Et lorsque l'éditorialiste parle de scotomisation, il ne force en rien le trait. La scotomisation, c'est bien ce processus de dénégation psychologique qui permet de refuser de voir des contenus, images, souvenirs trop angoissants. Il y a alors formation d'un véritable scotome psychique sélectif qui rétrécit le champ de conscience et qui favorise l'amnésie. C'est bien de cela qu'il s'agit d'une certaine manière à propos d'Henri Maillot et de bien d'autres compatriotes qui furent des combattants héroïques pour la liberté, la nôtre. L'excommunication et la dénégation, avant qu'elles ne soient le fait de l'autorité officielle, sont d'abord celles des mots des médias et de monsieur tout le monde. Tenez, par exemple, au mois de juin 2015, comme le relève la famille d'Henri Maillot, l'APS, l'auguste agence officielle, a publié une dépêche dans laquelle le chahid était qualifié «d'ami de la Révolution algérienne». Un «impair lourd de sens et qui illustre on ne peut mieux le sort réservé aux chouhada et moudjahidine d'origine européenne», souligne, avec la profonde douleur que l'on peut imaginer, la famille du martyr emblématique. Cette marque d'ostracisme et d'inculture historique, est malheureusement assez courante dans la presse écrite et audiovisuelle, privée et publique, unies dans l'opprobre. Faudrait-il alors, comme le fait la famille Maillot, rappeler aux ignares en question certains faits historiques qui montrent l'enracinement et l'attachement d'Henri Maillot et des siens à notre patrie commune, l'Algérie ? Ces crétins, prompts à exclure tout Algérien non musulman et non arabo-berbère, car c'est ce non-dit qui est à la base du bannissement qui ne dit pas son nom, ignore peut-être que «la famille Maillot est installée en Algérie depuis six générations et ne l'a jamais quittée en dépit de tous les drames qui ont secoué notre pays». Ils oublient ou feignent d'oublier que le moudjahid Henri a offert ce qu'il avait de plus précieux pour défendre sa patrie : sa vie. Ils ignorent peut-être que son père fut secrétaire du Syndicat des travailleurs de la ville d'Alger (mairie d'Alger), et licencié sèchement «pour avoir déclenché une grève pour réclamer les droits et plus de dignité pour les éboueurs musulmans». Faudrait-il rappeler aussi à ces fieffés imbéciles qu'une fois l'Indépendance acquise, «tous les membres de la famille Maillot ont opté pour la nationalité algérienne au détriment de la nationalité française». Et pour se convaincre, une fois pour toute, de l'engagement patriotique d'Henri Maillot, mort, les armes à la main, le 5 juin 1956, au cœur du massif montagneux de l'Ouarsenis, en compagnie d'un autre chahid, Maurice Laban, il suffirait alors de lire sa lettre à la presse parisienne. Une missive destinée à justifier sa désertion avec un camion rempli d'armes et de munitions, destinées aux moudjahidine de l'ALN. Le combattant de la dignité algérienne disait alors : «Il y a quelques mois de cela, Jules Roy, écrivain et colonel de l'armée française, disait : “Si j'étais musulman je serais du côté des fellagas''. Moi je ne suis pas musulman mais je considère l'Algérie comme ma patrie et je dois avoir à son égard les mêmes devoirs que tous ses fils. Et ma place est au côté de ceux qui ont engagé le combat libérateur… Ce n'est pas une lutte de religion ni de race, comme voudraient le faire croire certains possédants de ce pays, mais une lutte d'opprimés contre leurs oppresseurs sans distinction de races ni d'origines… Notre victoire est certaine… En désertant avec un camion rempli d'armes, j'ai conscience d'avoir servi les intérêts de mon peuple et de ma patrie…». Par conséquent, et afin de mieux préserver la mémoire du martyr et des idéaux pour lesquels il s'est sacrifié, sa famille ne demande rien d'autre qu'une «reconnaissance». Aussi simple que cela ! Elle aimerait tant «voir son nom gravé sur le fronton d'un lycée, d'une université, d'une cité ou bien lui dédier un lieu de mémoire pour que son sacrifice pour une Algérie libre, indépendante, fraternelle, tolérante et juste ne soit pas vain». Un geste tellement simple qui «le sortira de la nuit de l'oubli où il a été longtemps confiné, à l'instar d'autres martyrs algériens d'origine étrangère». Le message de sa famille est adressé, via cet éditorial, à messieurs le président de la République et le Premier ministre.
N. K.

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