La menace du Syndicat national des pharmaciens d'officines (Snapo) d'observer une grève à partir de mercredi prochain est vite contournée par les services du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière. Au grand bonheur de la population qui craint sérieusement la fermeture de ces officines, le débrayage n'aura pas lieu. Un dialogue est amorcé entre la tutelle et le partenaire social. En effet, le nouveau ministre, Mokhtar Hasbellaoui, un professionnel de la santé, a reçu hier le président du Snapo, Messaoud Belambri, et l'a certainement dissuadé d'aller vers le mouvement contestataire, lui promettant une prise en charge progressive de la situation actuelle des pharmaciens. Dans un communiqué rendu public le même jour, le département ministériel a indiqué que le ministre a reçu une délégation du Snapo. Cette rencontre «a été l'occasion de réaffirmer l'importance du dialogue responsable à tous les niveaux dans le cadre du renforcement et de l'amélioration des capacités de prise en charge de la santé publique», lit-on dans le même communiqué. A cet effet, «les questions relatives au renforcement du rôle du pharmacien d'officine ont été abordées dans la mesure où ce dernier joue véritablement le rôle d'auxiliaire des pouvoirs publics dans la chaîne des soins». Manière de dire que les revendications des pharmaciens sont à l'examen et leur satisfaction ne saurait tarder et cela, dans l'intérêt des malades. Le ministre a également reçu le président du Conseil national de l'ordre des pharmaciens, Lotfi Benbahmad. Ce dernier n'a pas appelé à un mouvement de grève et n'a pas affirmé son adhésion à l'action entreprise par le Snapo. Il n'empêche que cette organisation représente une grande partie des pharmaciens et le ministère a jugé bon de l'associer aux discussions engagées autour des problèmes de la corporation. Selon le communiqué du département ministériel, «l'entretien entre MM. Hasbellaoui et Benbahmad, entre dans le cadre du cycle de rencontres de prise de contact du ministre avec l'ensemble des partenaires sociaux». Cette entrevue, lit-on dans le même communiqué, «a permis d'aborder les grandes lignes de la politique pharmaceutique, relatives notamment aux services de santé et à l'éducation thérapeutique, à l'indicatif du pharmacien d'officine, à la professionnalisation du secteur de la distribution des produits pharmaceutiques et à l'amélioration et au renforcement de l'encadrement en pharmaciens à tous les niveaux de la chaîne des produits pharmaceutiques». Voilà donc qui met fin temporairement à une action protestataire dans un corps de la santé. L'annonce d'aller vers une grève des pharmaciens d'officine a été faite la semaine dernière. Le syndicat s'est élevé contre la suppression de certains avantages dont bénéficiaient jusque-là les pharmaciens. Dans des déclarations à la presse, samedi dernier, le ministre du Travail, Mourad Zemali, a formellement démenti ces rumeurs sur la suppression de ces avantages. Il a assuré que rien ne se décidera à ce sujet sans consultation et concertation avec les concernés, en plus des deux caisses d'assurance (Cnas et Casnos). L'autre mouvement contestataire, annoncé pour cette semaine mais «désamorcé» suite à une intervention de la centrale syndicale Ugta, est celui des travailleurs d'Algérie Poste et d'Algérie Télécom. Une intervention sans la force et sans les «manigances». Juste des appels à la sagesse de la part des premiers responsables de l'Ugta et des promesses d'œuvrer pour une ouverture réelle des canaux de communication avec la tutelle. Reste maintenant la grève, programmée depuis des jours, au sein du groupe Sonelgaz. Elle est annoncée pour le 20 juillet prochain et sera suivie d'une marche nationale mais seulement dans la wilaya de Bejaia. C'est le syndicat autonome de l'entreprise, le Snateg, qui en est l'initiateur, fort de ce qu'il considère comme une réussite d'autres actions protestataires du même genre qui ont eu lieu dans un passé récent. Le syndicat dénonce des sanctions abusives et des pressions sur les travailleurs. K. M.