Des experts en réhabilitation de l'architecture traditionnelle vont encadrer bénévolement les travaux de l'atelier et animer des conférences sur les sujets à traiter Un atelier international sur le patrimoine bâti dans les Aurès, premier du genre, se tient jusqu'au 25 juillet prochain à Ghoufi, dans la vallée de l'oued Labiod. Organisé par l'association des amis de Medghassen avec l'association espagnole RehabiMed, cet atelier «aspire à la mise en valeur du patrimoine vernaculaire dans l'Aurès à travers la mise en branle d'une série d'actions et d'activités dans l'objectif de la revitalisation sociale et économique de toute la région», soulignent les organisateurs, dans un communiqué parvenu à la rédaction. Il vise également la sensibilisation sur le patrimoine bâti de cette région et à sa promotion. Il s'agit d'un stage d'initiation à l'architecture traditionnelle avec au programme des séminaires, des travaux pratiques et des visites des lieux. Les organisateurs soulignent que «de tout temps, l'Aurès fut habité par une population autonome, qui s'est enracinée et a su bâtir, dans ces hautes vallées bien gardées, un monde harmonieux et sobre, fier et industrieux, où le milieu naturel (relief, climat, eau, forêt) était maîtrisé, et où le tissu social (tribus, familles, coutumes, rites) permettait à chacun de s'épanouir à son gré». Cela a aussi donné naissance à une production architecturale à base de terre et de pierre défiant ainsi ces montagnes, dans un langage architectural dont seul l'habitant de l'Aurès possède les clefs. Ce patrimoine bâti ancestral se trouve aujourd'hui en risque de disparition à cause de son abandon, d'où l'urgence cruciale de cette louable initiative. La rencontre, qui sera animée par d'éminents spécialistes, est organisée en collaboration avec la direction de la culture de la wilaya de Batna, l'université de Batna II, l'Institut d'architecture et d'urbanisme de Batna, l'Escola d'Arquitectura de la Salle de Barcelona, et El Dipartimento di Ingegneria Civile, Ambientale e Architettura de l'Università di Cagliari d'Italie. Des experts bénévoles de la réhabilitation de l'architecture traditionnelle vont encadrer l'atelier et animer des conférences concernant les sujets à traiter. Les organisateurs précisent également qu'il œuvre à inventorier et à collecter des données sur l'architecture traditionnelle de l'Aurès. Les séminaires ont débuté hier avec la conférence intitulée «Le Patrimoine des Aurès. Etat des lieux», donnée par le professeur Dali, de l'Université de Biskra. D'autres conférences suivront à l'instar de celles sur «Les manuels de réhabilitation», animée par les spécialistes Carlo Atzeni et Silvia Mocci, «L'inventaire du patrimoine bâti», présentée par les professeurs Silvia Cravero et Benoit de Tapol et «La méthode RehabiMed» par Xavier Casanovas et «Quel avenir pour l'architecture de l'Aurès», par Bachir Agguerabi. Les travaux pratiques sur le terrain sont également lancés depuis hier, où plusieurs groupes de travail seront chargés des missions «Analyse du territoire», «Analyse urbaine» et «inventaire et relevé du bâti». Des visites sur plusieurs sites sont également prévues, dont celles organisée sur les sites de Timgad, Lambèse, Medghassen et dans la vallée d'Oued Labiod et Oued Abdi. A la fin des deux semaines de recherche, sur la base des résultats, des recommandations de préservation et de restauration seront présentées à la communauté locale, ainsi que des propositions pour la deuxième édition en 2018. Pour rappel, au mois d'avril passé, à l'occasion de la célébration du mois du patrimoine, une journée d'étude avait été organisée par l'association Medghassen, pour la création d'un un centre d'interprétation culturelle sur le site touristique de Ghoufi, dans la commune de Ghassira de Batna. Azzedine Guerfi, président de l'association Medghassen, avait déclaré aux médias présents que «l'étude relative à ce projet, qui s'inscrit dans le cadre des opérations de développement local de cette partie des Aurès, sera parachevée dans quatre ou cinq mois». De son côté l'expert de la commission culturelle de l'Unesco, Rachid Hadj Salah, a présenté une communication sur les mécanismes de soutien accordés par l'organisation aux projets culturels et exprimé la disponibilité de l'Unesco à accompagner l'association en matière d'expertise, formation et par le financement d'une partie du projet. S. B.