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«Les jeunes Algériens vivent dans une espèce d'errance sociale»
Karima Megtef, sociologue, enseignante chercheur à l'université d'Alger affirme :
Publié dans La Tribune le 12 - 03 - 2009


Photo : S. Zoheir
Entretien réalisé par Fella Bouredji
La Tribune : Quelles sont les spécificités de la jeunesse algérienne au sein de cette histoire universelle et commune des jeunes ?
Karima Megtef : La question centrale sera donc d'approcher cette nouvelle conception de la notion «jeune», qui est devenue universelle. Concept d'évasion, de révolte, de changement, d'exhibition du désarroi par n'importe quel moyen d'expression propre à eux. Pour répondre à la question posée : la spécificité propre à notre société est qu'elle est ouverte à toute la diversité culturelle et sociale de par sa position géographique ouverte qui donne, d'abord, vers l'Europe, donc l'Occident, la Méditerranée et par référence à une histoire, une identité et à des repères communs. Ensuite, vers le Moyen-Orient, cela ne l'a pas empêchée de créer sa propre identité désemparée par la référence culturelle de l'Occident et l'appartenance historique et religieuse du monde arabo-musulman. Donc, les contraintes d'une telle situation sont la crise identitaire, la fuite sociale, le déni social, le malaise social, la pathologie sociale, l'anomie, l'égocentrisme social, le suicide, la hogra et le phénomène des harraga. Nous avons besoin d'approcher, de traiter, d'observer l'évolution de tous ces phénomènes sociaux au cœur de cette situation par rapport aux notions qu'ont prises les appellations «hittiste», «chômeur de luxe», «berbériste» chez les jeunes des années 1980, «fissiste» dans les années 1990, «rappeur», «tagueur» dans les années 2000, des reproductions culturelles et sociales.
Comment cet univers de nouvelles valeurs et de référence a-t-il été bâti ? Pourquoi un tel changement dans les pratiques culturelles de ces jeunes et leurs habitudes sociales ?
Notre analyse sociologique s'appuie sur une recherche qui nous a permis d'élaborer un corpus d'observations et de données dans une recherche publiée en collaboration avec des chercheurs sous la direction du professeur Fatma Oussedik «Raconte-moi ta ville», ma recherche avait pour thème cette nouvelles culture d'appropriation de l'espace urbain. «Ktibet el hioute», les tags, entre légitimité sociale et projet culturel. L'écriture comme la parole sont un moyen d'expression et de communication. Le langage utilisé par les jeunes constitue un code qui s'affiche et qui permet d'énoncer la présentation de soi et la distinction. Il existe sur le mur un lexique des normes ; des sentiments, des aspirations quelques éléments de la vie quotidienne réunis. Les travaux de Pierre Bourdieu nous ont permis de cerner l'intérêt des concepts suivants : capital culturel, capital économique, capital social et légitimité culturelle. Revenonsjustement à notre lecture sociologique. Selon l'école de Chicago, la rue est un état d'esprit, un lieu de vie, un espace social de transit et de mobilité, les jeunes Algériens vivent dans une espèce d'errance sociale. On ne se retrouve plus, on se réfère à d'autres pratiques culturelles : Occident, Moyen-Orient, culture locale. Pour les deux sexes cela constitue une fuite ambivalente, mais cela n'empêche pas qu'ils présentent un univers de valeurs propres à eux entre domination et autonomie culturelle. En conclusion, du point de vue sociologique, cette culture des différences n'est qu'une stratégie d'indifférence et de révolte. Une consommation culturelle sans frontières ni limites. Pour eux, cet état de fait, c'est leur culture en se révoltant et refusant les valeurs et les normes acquises. C'est un droit d'être différent des autres et de leur culture, celle de leur génération. Ça pose une question de reconnaissance, de revendication sociale. Toutes les institutions de la socialisation sociale doivent jouer un rôle de médiateur entre la société et ces jeunes.


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