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Hausse des coûts à la production ou spéculation effrénée ?
Flambée des prix des fruits et légumes
Publié dans La Tribune le 16 - 03 - 2009


Photo : Riad
Par Ziad Abdelhadi
La différence des prix de gros d'un marché à un autre relevée lors de nos passages à Bougara (ex-Ravigo), Khemis El Kechna et à Hattatba ne pouvait que susciter des interrogations sur le pourquoi et le comment de cette conjoncture tout à fait étrangère aux règles de l'offre et de la demande. Que se passe-t-il donc actuellement au niveau de ces enceintes commerciales où la logique commerciale voudrait que les tarifs de vente appliqués au quotidien soient, relativement, les mêmes, que l'on soit dans l'un ou l'autre de ces marchés de gros de fruits et légumes, puisque les cargaisons de produits proposées à la vente sont généralement issues de mêmes contrée du pays ? En effet, ce sont les mêmes bassins maraîchers qui approvisionnent les marchés de gros par le relais d'une kyrielle de collecteurs livreurs. La tomate, par exemple, vient du périmètre agricole de Biskra et est vendue aux mêmes prix aux grossistes des marchés de la capitale qui, en toute logique, devraient donc la revendre en empochant la même marge bénéficiaire. A l'évidence, le paramètre distance du point d'approvisionnement (wilaya de Biskra) à Rovigo où à Hattatba est le même, ce qui ne peut expliquer une quelconque différence de prix qui serait due aux frais de transport plus élevés. Même topo pour la pomme de terre qui vient de Beni Slimane, dans la wilaya de Médéa, de Aïn Defla ou de Oued Souf. Mais, là encore, les cours seront différents d'un marché à un autre. Pis, la différence des prix s'affiche d'un carré à un autre. Des écarts de 5 à 10 dinars sur un produit a priori de même qualité et origine. Ces exemples parmi tant d'autres montrent, si nécessaire, la liberté que s'accordent les collecteurs quant à la fixation des prix qui n'obéit à aucune logique, sinon la leur, celle du tout bénéfice. La vente se fera donc sur cette base, même si les acheteurs, loin d'être crédules, tentent de marchander. En vain, car la règle de mise chez les collecteurs est d'engranger un maximum de bénéfices dès les premiers jours de leur présence sur le marché. Et ce n'est qu'après avoir écoulé au moins les deux tiers de leurs cargaisons qu'ils envisageront de revoir leurs prix de vente à la baisse. Ainsi, le bénéfice est assuré depuis l'arrivée du produit au marché jusqu'à l'écoulement du dernier cageot. Evidemment, au fil des jours «le gain s'amenuise et devient de plus en plus minime. Mais c'est toujours bon à prendre», nous expliqueront des habitués des marchés de gros au fait des pratiques commerciales sur les lieux. Cette logique des prix est répercutée par les détaillants en fruits et légumes qui l'appliquent vis-à-vis du consommateur, dernier maillon de la chaîne.
L'appétit du gain diffère d'un marché à un autre
Après que nous avons sillonné en long et en large ces trois marchés, il ne fait plus aucun doute que le collecteur livreur habitué du marché de Rovigo paraît moins exigeant sur le bénéfice à tirer de sa cargaison que son homologue de Khemis El Kechna ou de Hattatba. D'ailleurs, de nombreux détaillants le confirment et affirment qu'ils préfèrent s'approvisionner dans ce marché ou nous les avons rencontrés car «ici le prix de gros est plus raisonnable», diront-ils. D'autres nous expliqueront qu'à Hattatba «le rapport qualité/prix est plus intéressant par rapport à Ravigo ou à Khemis El Kechna». Ce qui, d'ailleurs, nous sera démontré en nous rapprochant des cageots de légumes. En termes de volume marchand et de diversification de niveau de qualité des produits, c'est au marché de Bougara que revient la palme. Autre particularité de ce marché : dès qu'il y a un début de tension sur un produit comme cela a été le cas, lors de notre passage, sur la pomme de terre «c'est au marché de Bougara que l'on peut découvrir les premiers effets», déclarent des mandataires au fait des tendances de prix dans beaucoup de marchés de gros du pays. Le téléphone cellulaire est devenu pour eux un moyen efficace pour se renseigner en temps réel et très court sur les fluctuations des tarifs de la pomme de terre ou autre produit agricole de large consommation.
L'actuelle envolée des prix se justifie-t-elle ?
Si l'on prend le cas de la pomme de terre, on peut expliquer cette tendance à la hausse par le fait que nous sommes en pleine période creuse. Les prochaines récoltes des plaines de l'intérieur du pays sont attendues pour le mois d'avril prochain et ce n'est qu'en juin que la production de la wilaya grande pourvoyeuse fera son entrée sur les marchés de gros. D'ici là, les ménages devront se résoudre à payer un peu plus leur végétal favori. Ce dernier a atteint la barre des 70 DA le kilogramme pour ce qui concerne la pomme de terre de Oued Souf, d'excellente qualité d'ailleurs, et 45 à 50 DA pour celle de cueillette récente. Preuve en est : elle est vendue avec des lambeaux de terre collés sur son pourtour. Du coup, le poids réel acheté est nettement inférieur.
Des prix élevés également pour le piment qui se justifie par le fait que ce sont là des produits de récoltes précoces (primeurs) ou bien le chou proposé sur les étals des détaillants à pas moins de 120 DA le kilogramme. Le gros de la récolte intervenant en automne, le chou en vente à présent est celui d'arrière-saison produit en très faible quantité, ce qui explique en partie sa cherté. Salade et courgette sont aussi à inscrire au registre de l'envolée des prix mais avec cette différence que nous sommes en pleine période de cueillette. Leur cherté s'expliquerait–elle par la faiblesse de l'offre ? Certes, la salade étant un végétal qu'il faut consommer frais du coup les agriculteurs ne s'adonnent pas beaucoup à ce type de culture. Quant à la courgette, elle a sa période de forte demande et c'est pourquoi au fil des ans elle est devenue matière à spéculation. La spéculation est, en somme, la seule politique dans le circuit de la commercialisation en gros des fruits et légumes. Une spéculation qui a pour objectif de contenir l'envolé des prix. Elle se manifestera plus pernicieusement face à une vraie situation de pénurie qui, malheureusement, revient souvent à longueur d'année. Tous les spéculateurs qui rôdent autour des marchés ont pour seul motif d'engranger des gains facilement tout en restant à l'abri d'accusations venant des consommateurs. Pour ces derniers, ce sont les agriculteurs qui sont derrière les hausses de prix végétaux. De leur côté, les exploitants agricoles s'étonnent de voir leur production s'écouler sur les marchés de gros à des prix nettement supérieurs à ceux de leurs transactions avec les collecteurs livreurs. En d'autres termes, les détaillants ciblent les mandataires, lesquels rejettent la balle
aux producteurs.
Forte volatilité du marché des fruits et légumes
Les agriculteurs disent pour leur part n'être nullement responsables des hausses subites des prix. Qui donc tire les ficelles du jeu si ce n'est les spéculateurs et les détaillants en fruits et légumes ? Les écarts de prix existent donc à deux niveaux, entre l'exploitation agricole et le marché de gros, d'une part, et, d'autre part, sur les étals des détaillants qui, parfois, affichent le double du prix d'achat en gros. Par exemple, l'aubergine achetée à 30 DA/kg auprès des marchés de gros, s'écoule à pas moins de 60 DA. Cette nouvelle race de vendeurs ambulants de légumes qui sillonnent les quartiers des grandes villes, histoire de face face fructifier leur activité, prélève au minimum 10 DA de bénéfice sur chaque kilo de végétal vendu. Une marge de bénéfice considérée comme exorbitante dès le moment où ces derniers ne sont redevables d'aucune charge fiscale. C'est du bénéfice net d'impôts. Selon des observateurs avertis, la hausse de la mercuriale résulte de la conjonction de deux facteurs : technique et spéculatif. «Tant que ne sera pas mise en place une véritable stratégie de production agricole qui puisse assurer des approvisionnements de façon régulière, c'est-à-dire sans période de rareté, le circuit commercial continuera de connaître des périodes de tension qui se traduiront par des hausses des prix sur les étals des détaillants», soutiennent des agronomes nationaux, lesquels à chacune de leur sortie médiatique rappellent que, pour échapper à ces, tendances haussières intempestives, la solution viendrait des rendements agricoles appréciables et réguliers de manière à éloigner toute tentative de spéculation.
Quant au Système de régulation des produits agricoles de large consommation (Syrpalac), que la tutelle désire inscrire dans la durée, nombre de spécialistes de la question disent que son impact reste relatif à partir du moment où il intervient seulement en période de surproduction. Ce qui n'est pas toujours le cas. Il faut donc s'attendre à une remise en cause du Syrpalac et revenir par voie de conséquence à l'idée des agronomes avertis, celle d'aller vers la mise en place d'une stratégie à la production agricole intensive et pérenne. C'est la seule alternative, selon eux, pour que le circuit commercial des fruits et légumes puisse connaître, enfin, une stabilité permanente et ne soit plus sujet à des accalmies provisoires où vient se greffer la spéculation. Un objectif à atteindre et qui, d'ailleurs, est très attendu par les ménages, lesquels ne peuvent continuer éternellement à être pris en otages par la spéculation.


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