Les touristes à travers le Sahara algérien se font de plus en plus nombreux, surtout en pleine saison touristique. Si beaucoup d'entre eux préfèrent le dépaysement total et le bivouac, d'autres aiment avoir plus de confort lors de leur séjour. Les infrastructures touristiques existant à travers le territoire national, faut-il le dire, sont en deçà des besoins. Dans le Sud algérien, le besoin se fait encore plus sentir. Beaucoup d'hôtels, de villages touristiques, de campings sont construits et d'autres sont en cours de réalisation pour combler ce manque en infrastructures. Beaucoup d'investisseurs s'intéressent au Sud, notamment les étrangers à l'exemple du groupe émirati Emiral qui devait faire des prospections à Timimoun et à Djanet. Le Ténéré village est l'une de ces infrastructures érigées dans la région de Djanet. Le démarrage du projet a eu lieu en 1986, date de la délivrance du permis de construire. La première partie de ce projet a été réceptionnée et ouverte au public le 1er janvier 1993. S'étalant sur une superficie de près de 4 ha bâtis, cette infrastructure s'ouvre sur un grand jardin de 6 ha où sont cultivés les légumes cuisinés dans son restaurant. Même la viande fraîche provient de l'élevage fait sur place. C'est dire toute la fraîcheur des aliments que les touristes peuvent déguster sur place. M. Khirani Ahmed, gérant de cet établissement, qu'il a hérité de son père, agent de voyage depuis 1969, dira que «les légumes sont bio et la viande fraîche provient de l'élevage qui est une de mes passions». Même l'eau disponible quotidiennement provient du puits creusé et du château d'eau mis en place. Alors que le village est doté d'une capacité de 80 chambres, aujourd'hui seules 25 sont en état de recevoir les touristes. Un projet d'extension du village Construit dans un style architectural propre à la région, avec des matériaux locaux, ce village est situé à près de 10 km de la ville de Djanet et à une vingtaine de l'aéroport distant de 30 km du centre-ville.Chaque année, des touristes européens, français, et italiens, entre autres, mai aussi des Japonais, viennent sourner dans des chambres très simples dotées seulement de lits, d'un grand tableau au milieu et d'une salle de bain avec de l'eau tout le temps. Pas de trace de télévision pour permettre plus de dépaysement. Sur le taux annuel d'occupation du site, notre interlocuteur dira que la moyenne annuelle ne dépasse pas 15%. «Tout dépend des saisons en tout cas, mais le taux d'occupation est bas car c'est une région saisonnière», nous apprend M. Khirani. Ce dernier dit qu'il vient de déposer un dossier pour l'extension de ce projet mais à ce jour aucune réponse ne lui a été donnée par les autorités concernées. Cette extension a pour objectif de construire une deuxième partie, «Tenere II», pour permettre plus de places aux hôtes de la région. Une fois terminée, l'extension de ce projet aura une superficie totale de 20 à 30 ha. Le silence des autorités concernées se fait long puisque le gérant du Ténéré village dit avoir déposé un dossier au niveau des domaines d'Illizi en février 2008. Aucune réponse ne venant, un autre dossier a été déposé aux domaines d'Alger depuis près de trois mois. M. Khirani est dans l'attente d'une réponse favorable à son projet, lui qui veut participer au développement touristique de l'Algérie. Il faut savoir que l'enveloppe financière consacrée par les Khirani à cet investissement dans les années 1980, s'élève à 5 milliards de centimes. Aujourd'hui, le coût de l'investissement nouveau que veut consacrer M. Khirani au nouveau Ténéré village est estimé à 25 milliards de centimes. Cette nouvelle infrastructure, si elle vient à être construite, sera dotée en plus du cadre bâti, d'espaces verts. Bien sûr, avant cette extension, le gérant compte faire une rénovation de l'actuel Ténéré village, pour le hisser aux standards internationaux. 30 postes d'emploi créés Selon lui, les tarifs offerts sont pour le moment les plus compétitifs dans la région, et continueront à l'être jusqu'à ce que la rénovation soit achevée. Car, «pour l'heure, ce serait arnaquer les touristes si l'on venait à augmenter les prix sans les aménagements nécessaires», dira notre interlocuteur. Il faut savoir que ce projet a permis de créer un peu plus de 30 postes d'emploi, dont une vingtaine permanents et les autres saisonniers. Les employés du Ténéré village sont d'origines différentes. «Ils sont venus de Tamanrasset, de Ouargla mais aussi de la Kabylie», fera remarquer notre interlocuteur. Faut-il rappeler que le ministre de l'Environnement de l'Aménagement du territoire et du Tourisme, Cherif Rahmani, tout comme son prédécesseur Noureddine Moussa, a promis la relance de ce secteur, notamment dans le Sud algérien, et son département œuvre dans ce sens. La promesse, en 2009, de se débarrasser de toutes les contraintes qui entravent l'investissement dans cette région du pays, notamment celles en relation avec le foncier, a été plusieurs fois formulée. Ce même responsable a aussi évoqué la nécessité de faire la promotion des zones d'expansion touristique (ZET) et d'encourager les promoteurs. La réhabilitation des hôtels et l'initiation de nouveaux projets devront aussi faire objet d'une attention particulière dans ces régions très prisées par les touristes étrangers. Déjà, de nombreux projets dans les régions du Sud –Tamanrasset- sont évoqués mais aussi à Timimoun et à Djanet. Dans cette dernière région et à Illizi, il est prévu la réalisation de six villages touristiques pilotes qui seront dotés de toutes les commodités et infrastructures de divertissement. Toujours pour cette année, il est prévu des opérations de rénovation des hôtels et des structures d'hébergement à In Salah, Béchar, Tamanrasset, Ghardaïa et Djanet. Ce n'est que de cette manière mais aussi en formant les personnels pour fournir des services de qualité que l'Algérie pourra devenir une vraie destination touristique. Ses potentialités la qualifient pour se classer parmi les meilleures destinations à condition que les manches soient retroussées et qu'on ne se contente pas de le scander à toutes les occasions. B. A.
