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«Les biothérapies ont révolutionné la prise en charge de la polyarthrite rhumatoïde»
Le Pr Maxime Dougados, rhumatologue de l'hôpital Cochin de Paris :
Publié dans La Tribune le 29 - 03 - 2009


Photo : Amel Bouakba
Entretien réalisé par notre envoyée spéciale à Budapest
Amel Bouakba
LA TRIBUNE : En plus des douleurs atroces qu'elle entraîne, la polyarthrite rhumatoïde est une maladie invalidante qui détruit fatalement les articulations. Face à cette maladie handicapante, quels sont les traitements innovants qui ont vu le jour ?
Pr Maxime Dougados : Du simple traitement de la douleur aux biothérapies, la prise en charge de la polyarthrite rhumatoïde a considérablement évolué ces dernières années. Parmi les nouveaux traitements performants, les deux médicaments révolutionnaires : le Rituximab (Mabthera) et le Tocilizumab (Actemra). Ce sont des thérapies plus efficaces et plus ciblées entraînant moins d'effets secondaires. Actemra est le dernier-né des biothérapies. Plusieurs études ont pu témoigner de l'efficacité de ce médicament et révélé qu'il inhibe la progression de la destruction des articulations et améliore les capacités physiques des patients atteints de polyarthrite rhumatoïde.
Comment la prise en charge de la polyarthrite rhumatoïde a-t-elle évolué ces dernières années ?
Dans le domaine de la PR, nous avons vécu plusieurs révolutions. D'abord, l'arrivée, entre 1980 et 1990, des immunosuppresseurs dont le plus utilisé est le méthotrexate, puis, vers les années 2000, les biothérapies Mabthera et Actemra) qui ont révolutionné la prise en charge du rhumatisme inflammatoire. Fruit de travaux de recherche menés en commun entre Chugai, un laboratoire japonais et Roche, Actemra est le premier anticorps monoclonal capable d'inhiber le récepteur de l'interleukine 6 (IL-6). Il est disponible au Japon et utilisé en pratique quotidienne. Il devrait arriver sur le marché européen vers septembre ou octobre prochain. Ce sont, donc,
d'énormes avancées thérapeutiques qui sont enregistrées depuis plusieurs années.
Grâce aux biothérapies, les rhumatologues disposent, aujourd'hui, de médicaments capables de stopper l'évolution de cette maladie…
Absolument. Toutefois, la £qualité et les résultats de la prise en charge reposent essentiellement sur un diagnostic et un traitement
précoces.
Il est primordial de traiter précocement le patient avant que la maladie ne soit responsable de lésions articulaires irréversibles. Une prise en charge à temps permettra d'aider le malade à jouir d'une vie normale, tant sur le plan familial, conjugal ou professionnel. Notre plus gros souci reste, toutefois, d'informer le plus grand nombre de rhumatologues de cette révolution thérapeutique, d'où l'importance de ce genre de meeting qui permet de les tenir au courant des dernières avancées dans le domaine. Mais cela demeure insuffisant. Il faut aussi informer les médecins généralistes et leur dire : «Ne jouez plus avec la cortisone car vous tuez les malades avec cela.»
Dans beaucoup de pays, en effet, dont l'Algérie, la cortisone est prescrite outrageusement, notamment dans les cas de polyarthrite rhumatoïde. Qu'en pensez-vous ?
Malheureusement, on utilise trop de cortisone dans beaucoup de pays et même en France. C'est pourquoi j'insiste sur la nécessité de sensibiliser et d'informer les rhumatologues et les médecins généralistes pour les mettre en garde quant à la prescription exagérée des corticoïdes. Ils doivent être informés sur la disponibilité des traitement ciblés et efficaces que sont les biothérapies. Certaines firmes pharmaceutiques initient des campagnes de sensibilisation en impliquant les médias sur cette révolution thérapeutique. Ce qui est bien mais demeure insuffisant.
Les malades doivent aussi être bien informés et exiger de voir un spécialiste en rhumatologie, et surtout ne pas traîner la maladie. Le
fait de traiter précocement une polyarthrite rhumatoïde et d'avoir accès aux traitements révolutionnaires augmentent considérablement l'espérance de vie. Les rhumatologues doivent aussi s'impliquer pleinement.
En termes de prise en charge thérapeutique, le Mabthera doit-il être administré en complémentarité avec l'Actemra ?
En fait, la stratégie thérapeutique n'est pas encore parfaitement déterminée. Ce qu'on sait, en revanche, c'est qu'il faut traiter les patients avec des traitements de fond pour bloquer la maladie. Il faut savoir que les anti-TNF sont actuellement utilisés dans les pays de l'Europe de l'Ouest ou les Etats-Unis alors que, dans les pays émergents, le Mabthera est plus préconisé car beaucoup moins coûteux. Ce médicament est administré à raison de deux perfusions à 500 milligrammes une fois tous les neuf mois, ce qui représente en soi un gain de temps et d'argent. C'est aussi un médicament qui a fait ses preuves, en plus du fait qu'il soit beaucoup moins coûteux qu'un traitement par anti-TNF, sans avoir les effets secondaires des corticoïdes ou des anti-TNF qui, eux, présentent un risque de tuberculose. En France, nous avons mis en place un registre comptant 2 000 patients sous Mabthera. Ils seront suivis pendant cinq ans et seront comparés à la population française. Nous ferons la même chose pour Actemra dès qu'il sera sur le marché et utilisé en pratique quotidienne.
Quel est l'impact de l'Actemra sur la qualité de vie du malade polyatritique ?
De nombreuses études ont démontré qu'il a un impact important sur la qualité de vie du patient. Les Espagnols viennent de révéler que depuis qu'on utilise ces biothérapies révolutionnaires, la probabilité d'avoir recours à une prothèse articulaire a nettement diminué. Grâce à l'Actemra , le malade gagne 7 à 10 ans d'espérance de vie, alors qu'avec les corticoïdes il perd dix années. C'est dire que la polyarthrite rhumatoïde n'est pas à négliger. Ce n'est pas une arthrose ou une lombalgie mais une maladie mortelle. Les nouvelles thérapies diminuent le risque d'avoir recourir à des prothèses et permettent d'avoir une vie professionnelle normale. Les témoignages sont dans ce cas édifiants.
Y a-t-il une coopération entere les pays du Nord et ceux du Sud en matière d'accès aux traitements et de lutte contre la polyarthrite rhumatoïde en général ?
L'accès aux traitements relève de la finance. Mais il est nécessaire d'informer continuellement sur les avancées thérapeutiques et leur impact sur la vie des malades. Ce sont les objectifs de cette rencontre qui réunit des représentants des pays du Nord et du Sud. S'agissant de la collaboration, elle existe bel et bien sur le plan scientifique. A vrai dire, nous avons énormément d'échanges entre l'Europe et les pays d'Afrique du Nord, notamment l'Algérie, le Maroc et la Tunisie.
Un mot au sujet du congrès international sur la polyarthrite rhumatoïde…
C'est une très bonne initiative qui a permis de réunir un grand nombre de rhumatologues issus des quatre coins du monde. Les organisateurs ont voulu organiser une rencontre qui soit le plus interactive possible pour permettre un échange d'expériences entre rhumatologues. Le débat et les échanges feront certainement avancer encore plus la rhumatologie et donneront de l'espoir aux malades en mettant en exergue les thérapies révolutionnaires. Un des moyens de lutter contre la polyarthrite est d'évaluer l'activité de la maladie avec un outil de mesure, le DAS (Disease Activity Score). Ce DAS intègre plusieurs critères, notamment le ressenti du patient. C'est un outil qui a fait ses preuves et qui gagnerait certainement à être généralisé.


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