Aujourd'hui, chaque Algérien, en son âme et conscience, dans l'inviolabilité de l'isoloir, se prononcera dans une élection au sommet qui engage une mandature sur cinq années pour un nouvel élan au bénéfice de l'Algérie et du grand nombre qui affronte les pires difficultés au quotidien. Chaque candidat a joué sa partition au finish, mais seulement trois axes ont émergé à travers des discours et des positions de principes qui feraient un mixte réjouissant s'ils étaient en osmose. Mais ce n'est pas le cas. L'axe articulé autour de Mme Louisa Hanoune s'est inscrit fortement dans le patriotisme économique en rupture avec certaines tendances, trop libérales à son goût, dans l'Exécutif, la refonte d'un Parlement qui doit être dissous selon elle et l'ancrage réel du pluralisme et de la vie démocratique. Ces thèses parfaitement pertinentes pouvaient être, à l'aise, celles du FFS, et elles sont inscrites dans les combats et le parcours du parti de M. Aït Ahmed, diabolisé à tort par le système depuis toujours. Le parti le plus ancien dans l'opposition s'inscrit à l'évidence dans une continuité historique, l'ouverture démocratique dans la défense des libertés et des droits de l'Homme et il est grand avocat de l'alternance au pouvoir. Pour l'élection présidentielle, il a prôné tout au long de la campagne le boycott, qui est une forme toute respectable en politique dans un système comme le nôtre. Ce deuxième axe qui a des militants, de 'écoute, donc des électeurs, entend se peser et savoir l'écho de son appel au boycott. Ce dernier, et l'occasion a été donnée de le dire dans ce même espace, n'a pas de propositions d'accompagnement. Il est contre un taux élevé de voix en faveur de M. Bouteflika, et il a tout fait pour, mais ce n'est pas suffisant faute d'une approche inédite et moderne à même de séduire mieux et plus encore.L'axe troisième est représenté dans ce scrutin par le Président sortant qui sollicite le suffrage maximum pour exécuter un troisième mandat. Ce dernier serait donc une continuité, le parachèvement de projets nombreux, qui existent bel et bien, et pour des réformes nouvelles annoncées lors de la campagne, le «bouclage» de la stratégie de réconciliation nationale qui a rapporté de sérieux et gros dividendes en termes de sécurité et de stabilité, malgré des «blancs» qu'il faudra bien combler lors du mandat prochain, sinon cela aura le goût amer de l'inachevé. La vérité et la justice constituent effectivement un couple à consolider chaque jour, surtout depuis le reflux massif des éradicateurs et des islamistes. M. Bouteflika y est certainement pour quelque chose, la chose est indéniable, et il faut bien que ceux qui ont toujours mis en avant la réconciliation et le regroupement des forces vives l'en créditent, pour l'histoire.L'on saura toujours assez tôt les résultats, les pourcentages des uns et des autres mais la tendance lourde est que des millions d'électeurs accompliront leur devoir malgré l'invitée de dernière heure, la pomme de terre qui a, semble-t-il, été oubliée par beaucoup de responsables. Mais inscrire la dame au rang d'acteur politique d'importance serait mépriser les citoyens en les réduisant à un estomac qui a, certes, son importance, mais sans plus. A. B.