Si le dispositif sécuritaire mobilisé à Alger à l'occasion du scrutin présidentiel était discret à Alger, il était impressionnant dans la wilaya de Boumerdès. C'est en somme ce que nous avons constaté hier à l'issue d'une tournée à travers ces deux wilayas. A Boumerdès, même si, selon les représentants de la wilaya, «le dispositif est habituel. Il est le même à chaque élection et aucune mesure particulière n'a été prise pour le moment», force est de constater hier sur les lieux que de sérieuses mesures ont été prises. Le renforcement était visible notamment à travers les fouilles minutieuses opérées par les policiers et les militaires mobilisés à cet effet. Les passagers des bus et autres moyens de transport collectif étaient contrôlés et fouillés par les services de sécurité. A Zemmouri, à pratiquement chaque coin de rue, étaient postés deux ou trois soldats. Sur la route menant à Boumerdès, un barrage militaire est dressé tous les 500 mètres. En somme, dans cette région, le déploiement des forces de police et de l'armée était très important hier. Des renforts de celles-ci ont, en effet, été dépêchés sur les lieux depuis 48 heures dans le cadre de la mise en place du dispositif sécuritaire spécial pour la présidentielle du 9 avril. Les citoyens ont remarqué ce renforcement à Boumerdès où des dizaines de barrages de police filtraient les citoyens que ce soit à l'entrée, en ville ou à la sortie de Boumerdès. Il en est de même dans les différentes localités de cette wilaya. Mais, toutes ces mesures n'ont pas empêché une tentative d'attentat à Naciria, une localité située à 30 kilomètres au sud. Heureusement que cette tentative a été déjouée grâce à la vigilance. C'est le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Nourredine Yazid Zerhouni, qui a évoqué cet acte en direct à la télévision nationale sans donner de détails. Un peu plus loin, dans la wilaya de Tizi Ouzou, de nouveaux points de contrôle policiers ont été instaurés depuis mardi soir. Des dispositifs qui étaient encore sur place hier, selon nos correspondants locaux. A la sortie ouest de la ville, un second barrage de police a été mis en place, à seulement quelques centaines de mètres d'un barrage fixe. Par ailleurs, à Alger, que ce soit, dans la banlieue est ou la banlieue ouest, la présence policière et militaire était des plus discrètes. Certes, il y a eu un renforcement du dispositif mais pas de la même manière qu'à Boumerdès et Tizi Ouzou. Au niveau des écoles, la présence des policiers s'est manifestée comme pour les précédentes élections. Que ce soit à El Harrach, Mohammadia, Bab Ezzouar, El Hamiz, Rouiba ou Réghaïa, c'est le même dispositif. Les patrouilles de police sillonnaient les localités sans se faire trop remarquer. De même à Boumâti, Baraki, Meftaf, les Eucalyptus et Sidi Moussa. Les barrages au niveau des autoroutes n'ont pas été renforcés mais la vigilance était perceptible. Dotés d'équipements de détection des explosifs, les policiers postés au niveau des barrages fixes, notamment celui des Bananiers, filtraient les véhicules qui se dirigeaient vers Alger. Même dispositif à l'avenue de l'ALN et à la place du 1er Mai. A Alger-centre, c'est le même constat. Ce qui a marqué par ailleurs la journée d'hier, c'est la fluidité de la circulation à Alger. La majorité des axes routiers étaient accessibles alors qu'habituellement, les routes d'Alger étouffent les jeudis. S. I.
