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Lait et céréales, deux filières stratégiques
Développement agricole à Souk Ahras
Publié dans La Tribune le 23 - 06 - 2008

De notre envoyée spéciale à Souk Ahras
Badiaa Amarni
La wilaya de Souk Ahras est une région du pays à vocation laitière et céréalière.
Créée à la suite du dernier découpage administratif de 1984, son territoire présente des paysages montagneux, des hauts plateaux dont la jonction naturelle offre une profusion de panoramas diversifiés. La ville de Souk Ahras, mille fois millénaire, fut érigée sur l'antique Taghaste, qui constituait le point de liaison entre Carthage (Tunisie) et Hippone (Annaba). Sa position frontalière ainsi que ses potentialités naturelles l'ont de tout temps prédisposée à occuper une place stratégique dans le développement économique, dont l'agriculture reste l'atout majeur.
L'élevage a été toujours associé à la céréaliculture dans le système de production des exploitations agricoles. Les populations en tiraient l'essentiel de leurs revenus. Leurs ancêtres ont adopté la vache laitière devenue quasiment omniprésente dans l'ensemble des foyers ruraux, lesquels en font leur fierté. Le lait et ses dérivés constituaient l'aliment de base des populations montagnardes, qui valorisaient l'élevage des vaches. «La production laitière est évaluée à 45 millions de litres par an, ce qui classe Souk Ahras parmi les premières wilayas du pays spécialisées dans cette production», explique M. Rachid Rehamnia, chef de service de l'organisation de la production et de l'appui technique à la Direction des services agricoles, auquel nous nous sommes adressés lors de notre déplacement dans cette wilaya. Pour ce qui est du lait cru, «grâce aux incitations mises en place pour encourager la collecte, on parvient à collecter 6 millions de litres par an», dit notre interlocuteur. Selon lui, «c'est le collecteur qui doit faire ce travail, en se rapprochant davantage des producteurs pour effectuer une meilleure collecte et éviter les déperditions». Le nombre de collecteurs privés sur le territoire de cette wilaya est de 11 pour une capacité réelle estimée à 67 000 litres par jour, soit 2 millions de litres par mois. Il faut savoir que 12 millions de litres de production laitière dans cette région sont destinées à l'autoconsommation, notamment dans les communes rurales au nombre de 21 sur 26 communes que compte cette wilaya. Cette dernière relève le phénomène de la vente informelle du lait dans les crèmeries et cafés dont les quantités sont estimées à 21 millions de litres, souligne M. Rehamnia, d'où la nécessité, estime-t-il, d'aller vers un encadrement adapté aux besoins des acteurs de la filière lait.
A retenir que la production laitière se fait dans les communes de Mechrouha, Tifèche, Sedrata et Hnancha.
Net recul de la production céréalière
Outre la filière du lait, aliment de base que d'aucuns savent indispensable à la santé et que les populations de Souk Ahras produisent avec passion, la céréaliculture prend une place importante dans l'agriculture. Chaque année, 130 000 ha de céréales sont emblavés, toutes espèces confondues, dont 60% en blé dur. Contrairement à l'année dernière, une chute considérable de la production en céréales est enregistrée durant cette campagne. D'un peu plus d'un million et demi de quintaux (1 700 000 quintaux) récoltés en 2007, une baisse de plus de 60% a été enregistrée pour cette nouvelle campagne 2007-2008, la superficie emblavée représentant 138 200 ha. La production, cette année, a été plus au moins compromise à cause des conditions climatiques défavorables caractérisées, entre autres, par une grande sécheresse. Cette situation, pour le moins exceptionnelle, «a fait que pas moins de 80 000 ha ont été touchés par la sécheresse à 100%, pour une production perdue de 800 000 quintaux», explique M. Rehamnia. L'opération moisson-battage qui a déjà commencé «concerne une superficie de 58 200 ha à moissonner pour une production en attente de 400 000 quintaux seulement, soit une perte représentant les deux tiers de la production prévue», a encore révélé notre interlocuteur, ajoutant que la production moyenne annuelle est estimée à 1 500 000 quintaux.
Souk Ahras a une population de 457 917 habitants, dont 212 064 ruraux. La population active compte 108 722 habitants, dont une grande majorité, soit 57 000, travaille dans le secteur agricole. Cette activité s'exerce sur une surface agricole utile (SAU) de 253 606 ha. La superficie totale agricole est de 311 492 ha. La surface globale irriguée est de 6 500 ha.
De grandes potentialités agricoles
Cette wilaya se divise en trois zones distinctes. La première est appelée zone de montagnes, située au nord, et destinée à l'élevage bovin, à l'arboriculture, et aux maraîchages. En raison de son relief, et même si elle présente beaucoup de potentialités, cette zone connaît aussi des contraintes que les responsables en charge du secteur essayent de lever. La seconde zone est la région tellienne au centre, qui est une zone d'intensification de la céréaliculture, et de l'élevage bovin. La troisième zone est appelée agropastorale où s'effectue l'élevage ovin.
Cette région du pays à vocation céréalière et d'élevage dispose d'autres grandes capacités agricoles. Chaque année, on enregistre des surfaces de 1 500 ha de légumes secs cultivés, contre 4 000 ha destinés au maraîchage : 1 000 ha pour la pomme de terre, produisant entre 150 000 et 300 000 quintaux, selon l'année. De plus 4 700 ha sont réservés à l'arboriculture, qui permettent une production de 60 000 quintaux/an de fruits. Les surfaces d'oliviers sont estimées à 1 506 ha, les rustiques à 1 078, les fruits à pépins à 1 029, et les fruits à noyaux à 1 158 ha. Les espaces réservés aux cultures fourragères sont de 30 000 ha.
Pour ce qui est de l'élevage, il faut signaler que 87 600 têtes de bovins, dont 45 800 vaches laitières, sont élevées contre 316 000 ovins, dont 146 000 brebis, 98 000 caprins, et 46 000 chèvres. Même l'élevage équin a sa place dans cette wilaya avec 10 900 têtes de chevaux.
Pour la filière apicole, la wilaya dispose de 13 000 ruches pleines donnant 600 quintaux de miel annuellement.
Les potentialités de Souk Ahras ne s'arrêtent pas là puisqu'elle parvient à produire 1 million de poulets de chair par an. Pour ce qui est de la filière avicole, 11 millions d'œufs sont ramassés dans les différents poulaillers de la wilaya qui font l'élevage de 49 000 poules pondeuses.
Pour les viandes rouges bovines, caprines, ovines, 62 800 quintaux sont produits par an, contre 17 300 quintaux de viandes blanches. Pour la laine, les quantités produites sont évaluées à 5 800 quintaux annuellement. Il faut savoir que, dans la wilaya de Souk Ahras, «57% de la consommation locale est représentée par les viandes ovines», plus prisée par les populations locales, fait remarquer notre interlocuteur.
A signaler que, lors de notre passage par cette région du pays, nous avons remarqué une nette régression des prix des viandes ovines et bovines cédées à seulement 400 DA le kilogramme. Toutes les boucheries affichaient sur leurs vitrines les prix. Cette baisse, comme c'est le cas à travers plusieurs wilayas du territoire national, notamment celles des Hauts Plateaux, est due, selon M. Rehamnia, à plusieurs paramètres, entre autres, la sécheresse qui a sévi cette année. Cela s'est traduit par l'absence d'espaces de pâturage qui a contraint les éleveurs à vendre à bas prix leur cheptel.
Sur les programmes de développement du secteur, il y a lieu de souligner la mise en œuvre du Plan national de développement agricole et rural (PNDAR) par le biais des différents programmes de soutien aux investissements accordés par l'Etat. Les résultats commencent à être palpables sur le terrain, puisque pas moins de 251 307 ha réservés aux grandes cultures ont été cultivés contre 3 100 ha de nouvelles plantations et 3 293 ha de plantations pastorales. Même le réseau d'irrigation a été développé et s'est soldé par l'augmentation des capacités de stockage pour atteindre 66 500 m3.
Les efforts dans cette wilaya se poursuivent pour développer davantage le secteur agricole, activité ancestrale que les jeunes se doivent de perpétuer. En tout cas, il y va de la sécurité alimentaire du pays.


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