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Un nid d'amour à ciel ouvert
Le parc de Galland sous l'emprise des couples
Publié dans La Tribune le 02 - 05 - 2009

à Alger, rares sont les espaces verts et jardins publics qui jadis faisaient le bonheur des familles en leur offrant un lieu de détente et de relaxation loin du vacarme de la ville. De nos jours, ces jardins publics existent toujours mais font triste mine. Ils sont désertés par les familles à cause de certains comportements engendrés par l'apparition de nouvelles mœurs au sein de la société algérienne.
Parmi ces jardins, celui situé au niveau du quartier du Sacré-Cœur, en haut de la rue Didouche Mourad, le Parc de la Liberté, ex-de Galland. Très bel espace vert parsemé d'arbres et tapissé de gazon, ce jardin aurait pu constituer un véritable coin paradisiaque pour les enfants, mais hélas ! Il est à l'opposé de ce qu'il devrait être. Aucun père, aucune mère ne penserait à y emmener ses enfants. On préfèrerait se priver de sorties que d'aller dans ce coin qui n'a plus de parc que le nom.Assis sur un banc, un journal entre les mains, un vieil homme de soixante-cinq ans dira que «cela fait 20 ans que je fréquente ce parc. Je prends quotidiennement le bus d'El Madania pour venir y respirer l'air frais. Et comme je souffre d'asthme, le climat me va à merveille. Mais malgré les efforts au niveau de l'entretien, le parc demeure infréquentable à cause des agissements certaines personnes qui lui donnent une mauvaise réputation. Les agents d'entretien font vraiment du bon boulot. Ils nettoient quotidiennement et font des tournées régulièrement. S'agissant de la sécurité, les agents de police passent par ici au moins toutes les cinq minutes», ajoutera-t-il. Un peu plus haut, en remontant les escaliers, nous rencontrons un autre vieux. Il affirmera que le parc est un coin idéal pour les gens de son âge. «Moi, j'ai soixante ans et le climat du parc m'aide à déstresser. Je le fréquente depuis les années 1950 mais dommage que les familles ne viennent plus par ici à cause de ces comportements immoraux. Moi je ne les blâme pas car ils sont jeunes et n'ont rien pour s'amuser», dira-t-il.
A quelques mètres de lui, une bande de jeunes et de moins jeunes, entre quelques gorgées d'alcool et quelques bouffées de shit, nous surprennent avec leur accueil chaleureux. «Le parc a vraiment perdu de son charme. Il y avait des poissons dans la vasque, mais certains les ont volés, cela est inimaginable ! En plus de cela, les couples ont souillé la réputation de ce jardin public.
Ils se permettent tout en public. Sincèrement, moi j'y viens seul. Je ne peux même pas être accompagné de mon frère. Il n'y a aucune horma (respect de la moralité, ndlr)», nous dira un jeune homme, béret sur la tête a moitié ivre avant de céder la parole à son compagnon assis à même le sol. «Je me rappelle que ma mère, que Dieu ait son âme, venait tout les jours ici pour apprécier le calme, la verdure et le panorama mais, hélas, avant sa mort, elle a été privée de cela à cause de cette situation. S'agissant des agents de sécurité, ils les embarquent rarement. On peut même dire qu'ils les laissent faire», dira-t-il. Ces deux témoignages se confirmeront bien vite. En effectuant une petite tournée dans le parc, nous constaterons de visu que certains couples, en quête d'un nid d'amour, se comportent avec un sans-gêne plus que rédhibitoire. Et si certains sont à la limite de l'atteinte à la pudeur, leur conduite n'en est pas moins choquante dans une société où la morale n'a pas encore digéré la mixité. Assis sur un banc, main dans la main, une jeune fille se rhabille prestement à notre arrivée. «C'est la première fois que nous venons ici. Le coin est très tranquille. Il n'y a personne pour nous embêter», dira-telle. Son compagnon, plus soupçonneux, nous dira : «J'ai ramené ma copine à ce parc parce que je sais que c'est un coin où on ne risque pas de nous agresser ou de nous chasser.» Une dizaine d'autres couples y ont trouvé leur bonheur. On les voit sous les arbres, dans les buissons et dans tous les coins isolés. Aucun coin du parc n'échappe à la ruée des jeunes couples. Du côté supérieur, nous croisons deux petites écolières. Sac à dos et tablier ouvert, l'une d'entre elles nous dira : «Ce jardin a mauvaise réputation et est vraiment dangereux. Mes parents m'interdisent de le fréquenter. Mais nous n'avons nulle part où aller après les heures de cours». En plus de cette «pollution humaine» et de l'insécurité qui y règnent, le parc souffre du ternissement du son image et de son capital végétal. Hormis le ramassage des ordures, certains coins sont laissés à l'abandon. A l'entrée du parc, l'horloge romaine a été cassée. Les fontaines et les sculptures murales sont taguées et «ornées» de graffitis. On remarquera aussi que pour dissuader les couples, les bancs ont été arrosés d'huile de vidange.Ainsi, le parc de la Liberté a perdu toute son aura d'antan, aujourd'hui remplacée par une réputation des plus sulfureuses, à tel point que de nombreux parents d'élèves n'hésitent pas à venir chercher leurs enfants à l'école primaire située à l'entrée supérieure du parc. «Cet endroit représente un véritable danger pour nos enfants. D'abord il y a les couples qui se permettent d'agir de manière ostentatoire devant nos enfants, puis il y a plus grave, les agressions. Nous avons déjà rédigé une pétition que nous avons remise au directeur de l'école mais apparemment cela lui échappe», nous dira une maman assise dans la cour de récréation de l'école. De l'autre côté de la cour, une autre, accompagnée de ses deux enfants, renchérira : «Je suis tenue de protéger mes enfants afin qu'ils ne voient pas ce spectacle choquant», nous affirmera-t-elle. Le parc de Galland était si agréable à visiter, avec ses arbres, son gazon, ses fontaines et ses bosquets. Il offre aujourd'hui une apparence hideuse. On n'y vient plus pour des ballades bucoliques mais pour boire, fumer et flirter. Et ce triptyque est le terreau de l'insécurité. Aux couples, alcooliques et fumeurs s'ajoutent les voyous et mauvais garçons et l'œuvre destructrice se complète par l'étalage d'ordures et d'immondices. Ainsi, le parc de Galland et tout ce qui a fait sa beauté sont atrocement et affreusement mutilés.
W. S.


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