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Le marché parallèle s'enracine et menace
Saison estivale à Annaba
Publié dans La Tribune le 15 - 06 - 2009


Photo :Riad
De notre correspondant à Annaba
Mohamed Rahmani
A la faveur de l'été et avec l'affluence des touristes, les rues et les trottoirs de Annaba croulent sous les marchandises de toutes sortes dont la provenance est plus que douteuse. Les commerces «à ciel ouvert» pullulent. N'importe qui vend n'importe quoi au grand jour sous l'œil des policiers. Des centaines de jeunes et de moins jeunes se découvrent des ambitions de commerçant et s'essayent à cette profession durant la saison estivale et le Ramadhan. La rue Gambetta, connue pour être le premier pôle d'attraction de la ville avec ses bazars et ses magasins bien approvisionnés, est aujourd'hui envahie par une nouvelle race de commerçants. Ils occupent tous les espaces, empiétant sur la chaussée, la réduisant à une toute petite bande que les automobilistes se disputent. Dans ce «souk» quotidien, on trouve de tout, du coupon de tissu à la lingerie féminine en passant par toutes sortes de robes, de chaussures et de sandales, des ustensiles de cuisine, essentiellement importés de Chine. Les vendeurs, qui interpellent les passants, proposent des marchandises de très mauvaise qualité à des prix défiant toute concurrence et tuent l'économie locale en inondant un marché déjà saturé. Les trottoirs ne suffisant plus à contenir un tel déferlement de marchandises, on descend carrément sur la chaussée, défiant ainsi les conducteurs qui, contraints et forcés, ne peuvent qu'abdiquer. «Il n'y a plus de place», nous lance un jeune vendeur de foulards et de serviettes étalés sur un carton. «Les meilleures sont occupées par les anciens et chacun a son ‘‘territoire'', délimité. Il n'est pas question d'empiéter dessus. Alors on descend sur le goudron et on essaye de placer sa marchandise là où l'on peut.»
Un autre nous dira qu'il est là juste pour l'été : «Normalement, je suis lycéen. Mais comme mon père ne travaille pas et arrive difficilement à nous nourrir, j'essaye de l'aider en vendant tout ce qui me tombe sous la main ; j'achète et je revends presque tout pour me faire un peu d'argent et ainsi avoir de quoi m'acheter quelques vêtements et les fournitures scolaires pour la rentrée.» Sur la provenance de toutes ces marchandises et le circuit par lequel elles passent avant d'arriver à Annaba, on nous dit que celles-ci ont des origines diverses. «Ça vient d'un peu partout, nous confie Azzou, un jeune revendeur assis sur un banc sous un lampadaire, d'El Eulma, de souk Dubai, de Tadjenanet, de Sétif, d'Alger et même d'Oran pour certains produits. Nos fournisseurs sont des grossistes. Ils nous livrent la marchandise à domicile ; bien sûr, il n'y a ni facture, ni garantie, ni rien. On achète et on revend pour gagner un peu d'argent sans trop poser de questions.»
Sur le même trottoir, les cambistes, dits clandestins, et qui ne le sont plus puisqu'ils tiennent dans leurs mains des liasses de billets de 1 000 DA, proposent aux passants de leur acheter ou de leur vendre des devises, principalement des dollars ou des euros. Sur cette avenue, qui n'en est plus une, des milliards sont brassés et échappent à tout contrôle de l'Etat ; on y fait fortune en l'espace de quelques années et on y devient incontournable pour toute transaction. Les commerçants établis, las de se plaindre et de voir des campagnes de nettoyage sans lendemain, comme cela a été le cas il y a quelques mois dans cette même rue qui a vu revenir en force encore plus de revendeurs, se sont résignés. Certains parmi eux ont baissé à moitié leurs rideaux et s'essayent à l'informel juste devant leurs propres magasins. «Maintenant, on s'en sort mieux, nous dit l'un d'entre eux. Au lieu de voir la façade de mon magasin occupée par un autre, je préfère que ce soit moi et en plus je n'ai plus d'impôts à payer puisque personne ne contrôle les revendeurs de la rue. Si cela continue, tout le monde fera comme moi et on baissera rideau.» A rahbat Ezrah, El Hattab ou Souk Ellil, c'est pratiquement la même chose, des nuées de vendeurs de tous âges sont alignés tout le long des trottoirs et sur les chaussées au grand dam des commerçants inscrits. Du côté de la plage, c'est un autre filon qui est exploité en cette saison estivale. On s'improvise loueur de tentes, de parasols, de chaises et de maillots. On occupe les meilleurs endroits 24 h sur 24, et le pauvre estivant qui arrive vers 10 ou 11 h est obligé de louer un parasol tout déglingué ou une tente au tissu rapiécé et qui part en lambeaux pour 200 DA. Ni les protestations des familles ni leur plaintes auprès des autorités ne sont venues à bout de ces parasites qui profitent au maximum des gens venus parfois de loin pour passer une ou deux journées au bord de la mer. Il y a bien eu interdiction de ce genre d'activités par les autorités, mais sur le terrain, c'est une tout autre chose et malheur à qui s'opposera à ces jeunes prêts à tout. Sur la plage, vendeurs de sandwiches, de glaces, de thé, de café, de bouées, d'appareils photos jetables, de petites babioles et autres butinent de parasol en parasol et essayent de fourguer leurs marchandises douteuses sans aucun respect pour l'hygiène. Des casse-croûte faits la veille et qui ont traîné au soleil pendant des heures, du thé au goût acide et du café de très mauvaise qualité sont proposés au double de leur prix normal. Ces revendeurs font presque toutes les plages pendant la journée et reviennent chaque jour malgré le fait que certains parmi les estivants ont eu à souffrir d'intoxications alimentaires.
L'informel en été devient un vrai problème à Annaba, un problème pour l'économie locale mise à mal par des importations frauduleuses écoulées sur un marché ouvert à tout et un problème de santé publique dont les citoyens sont les premières victimes. La sonnette d'alarme est tirée. A bon entendeur, salut.


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