Entre l'Algérie et la France, il n'y a pas que les affaires et la politique. L'humanitaire s'est également frayé un chemin dans les relations -parfois tumultueuses- entre les deux pays. C'est ce qu'a tenté d'expliquer l'ambassadeur de France à Alger, Xavier Driencourt, lors d'une allocution prononcée à l'occasion de la commémoration du 150ème anniversaire de la bataille de Solferino (Italie), qui a vu la naissance de l'idée de la Croix-Rouge. «Que cette journée de célébration de l'esprit de la Croix-Rouge soit pour moi l'occasion de saluer le travail réalisé il y a cinquante ans, malgré un manque cruel de moyens et des risques quotidiens, par les hommes et les femmes du Croissant-Rouge algérien, qui vinrent en aide aux blessés de l'ALN, aux populations réfugiées au Maroc et en Tunisie et aux prisonniers», a déclaré le diplomate, lundi dernier, devant un panel composé de personnalités nationales issues du monde associatif réunies dans la mythique résidence de l'ambassadeur sur les hauteurs d'Alger.Xavier Driencourt, qui a largement rappelé le rôle joué par l'initiateur de l'idée, le Français Henry Dunant, a également rappelé les souffrances des peuples, victimes de violences humaines ou de catastrophes naturelles. «Que l'en repense […] aux peuples d'Afrique et d'Asie qui ont consenti tant de sacrifices pour leur indépendance nationale, notamment ici, en Algérie», a-t-il encore estimé. Le diplomate a également tenu à «rendre un hommage appuyé à l'ensemble de la communauté humanitaire d'Algérie, aux nombreuses associations, algériennes et étrangères, qui œuvrent à l'amélioration des conditions de vie éprouvantes des réfugiés sahraouis de Tindouf […]» et n'oublie pas «tous ceux qui sont intervenus aux côtés de la population civile algérienne lors des inondations de Bab El Oued en 2001, du terrible séisme de Boumerdès en 2003 ou des inondations de Ghardaïa l'an dernier, pour soulager les populations sinistrées», a ajouté Driencourt. L'idée de la création de la Croix-Rouge internationale est proposée, en 1862, par le Français Henry Dunant (un jeune négociant vivant en Algérie) à la suite de la sanglante bataille de Solferino, dans le nord de l'Italie, qui avait opposé, le 24 juin 1859, l'armée de Napoléon III à celle de l'Empire d'Autriche. La bataille avait fait au moins 140 000 morts en 12 heures. Quelques années plus tard, en 1876, c'était autour du Croissant-Rouge d'être crée au sein de l'Empire ottoman. A. B.
