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Les prix du pétrole : la courroie de transmission !
Impacts de la crise financière sur l'économie algérienne
Publié dans La Tribune le 06 - 07 - 2009

La crise économique, «la plus grave» depuis la dépression de 1929, touchera, sans l'ombre d'un doute, l'économie algérienne. Chiffres et statistiques à l'appui, une pléthore d'experts ont dépeint ce constat, au demeurant, alarmant. En fait, si les effets directs sont écartés du jeu dans l'immédiat, d'autres conséquences apparaissent. Bien que notre pays «ait échappé à la crise bancaire au sens où son système bancaire, dominé à 90% par les banques publiques, est à l'abri des actifs toxiques», le revers commercial de la crise, à travers la chute du prix des hydrocarbures, touchera de plein fouet une partie de
l'économie.C'est là le constat dressé la semaine dernière par M. Rachid Boudjemaa, économiste à l'Université d'Alger, lors d'une journée parlementaire.
Ce dernier explique que «les conséquences de la crise sur l'Algérie sont déterminées par la nature de l'insertion de son économie dans l'économie mondiale. Si la crise mondiale se poursuit, la demande mondiale et, partant, les prix mondiaux des hydrocarbures, vont chuter avec des effets sur les recettes d'exportation, les réserves de changes, les programmes d'équipement et les rythmes de croissance des pays pétroliers. Selon les estimations du FMI, l'Algérie commencerait à ressentir sérieusement les effets de la crise (déséquilibre budgétaire), si le prix du pétrole chutait à moins de 57 dollars». Dans sa communication, l'économiste souligne qu'«une baisse de 50% du prix des hydrocarbures réduirait de 50% les revenus d'exportation du pays, d'un tiers les recettes budgétaires de l'Etat et de 25% le PIB». Dans ce sillage, il est utile de rappeler les chiffres de l'Office national des statistiques (l'ONS) qui indiquent que la balance commerciale a enregistré un excédent de 591 millions de dollars au cours des cinq premiers mois 2009. Pour la même période 2008, l'ONS a
enregistré 15,99 milliards de dollars. La différence est de taille !
Outre la baisse des prix du pétrole, qui influe négativement sur les ressources du pays, on constate, en conséquence, la dégringolade du taux de couverture des importations par les exportations. Au prix de 43 dollars en 2009, le taux de couverture des importations par les exportations est estimé à 73% (contre 251% en 2006, 218% en 2007 et 200% en 2008). Ce plongeon de la balance commerciale de l'Algérie s'explique, selon M. Rachid Boudjemaa, «non seulement par la baisse du prix de son article d'exportation [les hydrocarbures] (43 dollars en moyenne), mais aussi par le gonflement démesuré de ses importations».
Par ailleurs, en se référant à d'autres statistiques disponibles pour la période 2000-2009, l'expert précise qu'il existe «une relation inverse» entre le prix du pétrole et le taux de chômage. «Plus le premier est important, plus le second diminue». «Cela signifie, à ses yeux, que lorsque ses recettes sont grosses, l'Etat joue activement le rôle de pourvoyeur d'emplois et ce rôle est plus social qu'économique, autrement dit, non arrimé à une stratégie de croissance économique.» Analysant le taux de chômage, il fera savoir qu'il reste important bien qu'il ait diminué d'une année à l'autre (à l'exception de 2007 par rapport à 2006) sur toute la période 2000-2008. Et de 25,9% en 2000, il tombe à 11,3% en 2008. Pour l'année en cours, le spécialiste notera que «le taux prévu pour 2009 est de 13,3%», prévoyant que cette tendance à la hausse se poursuivra, «si le prix du pétrole continue de diminuer et si le secteur privé, voire l'investissement industriel, ne vient pas se substituer efficacement à l'Etat».
Les experts ont dressé le même tableau pour le secteur agricole. Selon M. Fouad Chahat, professeur à l'université d'Alger, la crise financière a trois points d'entrée principaux au sein du secteur agricole et agroalimentaire national. Cet universitaire énumère, entre autres, une régression de l'offre domestique à travers les prix des intrants, des inputs importés et les prix à l'exportation, une aggravation de la dépendance vis-à-vis des fournisseurs étrangers et une
réduction de l'offre de crédit pour le financement des investissements encore nécessaires à la modernisation du secteur. Il a évoqué par ailleurs comme impact potentiel l'affaiblissement de la balance des paiements et un creusement du déficit de la balance commerciale agricole. L'agroalimentaire également n'est pas en reste.
La valeur des importations de certains produits alimentaires a connu une augmentation fulgurante ces dernières années. Selon les chiffres fournis par M. Chahat, les céréales ont connu, entre 2002 et 2008, une multiplication par 3,13, passant de 1 282,6 à 4 016 millions de dollars, la valeur du lait et dérivés est passée de 492,4 à 1 275,7 millions de dollars, soit une multiplication par 2,6. Idem pour les plantes et tubercules qui sont passés de 111,5 à 336,7 millions de dollars, soit une multiplication par 1,8.
Ce spécialiste pense globalement que «la hausse des cours sur les marchés mondiaux va peser de plus en plus lourdement sur la balance commerciale et sur la balance des paiements du pays». «L'augmentation des dépenses à l'importation réduira d'autant les capacités d'investissement du pays, celui-ci détournant une part non négligeable de ses ressources vers le financement de la consommation.
Elle contraindra, en effet, les pouvoirs publics à multiplier les mesures d'urgence pour garantir la poursuite de l'approvisionnement du marché intérieur et la satisfaction des besoins des consommateurs (engagements pris par des Offices publics tels l'OAIC et l'ONIL, hausse des subventions permettant la stabilisation des prix du lait et du pain…)», fera-t-il remarquer.
Peut-on amortir le choc de cette crise ? Les spécialistes pensent que les issues de secours existent bel et bien. «La rentabilité du secteur de l'agriculture peut être augmentée par l'augmentation du prix des extrants, la diminution du prix des intrants et l'amélioration de la productivité», préconise M. Chahat. D'autres universitaires estiment que la dynamisation de l'investissement dans le secteur agricole et l'encouragement de la production industrielle nationale étaient des mesures à même de limiter l'impact de la crise financière mondiale sur l'Algérie.
Ces économistes recommandent, en outre, «l'adoption d'une politique visant à promouvoir les exportations hors hydrocarbures, notamment face au recul des prix du pétrole sur le marché mondial».
S. B.


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