Avec seulement un total de 17 médailles (2 en or, 2 en argent et 13 en bronze) aux Jeux méditerranéens de Pescara (Italie), on peut dire que la mission de la sélection algérienne n'a pas été accomplie. Pourtant, nous étions en mesure de faire mieux. Il faut savoir que la concurrence à Pescara n'a pas été facile avec la présence des grandes nations telles la France, l'Italie et l'Espagne. Les meilleurs athlètes du monde étaient présents et tous aspiraient à frapper un grand coup. Les athlètes algériens étaient en bonne forme et prêts pour la compétition, mais les résultats n'ont pas suivi. Il fut un temps, quand les Jeux méditerranéens portaient vraiment leur nom, les athlètes, les nageurs et les boxeurs étaient nos meilleurs représentants dans ce genre de rendez-vous. Ce n'est plus le cas par les temps qui courent. Heureusement qu'il y avait Rachid Hamani et Antar Zerguelaïne pour sauver la face avec deux médailles d'or sur les 17 récoltées. L'équipe de boxe s'est distinguée aux Jeux méditerranéens de Pescara en décrochant 5 médailles, dont 1 en or. Certes, le contexte est moyennement relevé, mais l'Algérie n'a pas tenu sa place sur cet échiquier de pays bordant le Bassin méditerranéen. Depuis le début des épreuves, l'équipe algérienne a livré une belle bataille, dominant certaines épreuves mais sans laisser ses empreintes. A l'image de la boxe ou du judo qui a bouclé sa participation avec 5 médailles de bronze seulement. Au moment où tous les Algériens s'attendaient à une vraie razzia au judo tellement cette discipline nous a habitués aux bonnes performances et surtout après les désillusions et les mésaventures connues par les autres disciplines à l'exception de la boxe et de la pétanque. Le judo, porte-flambeau du sport algérien, en a déçu plus d'un et a vraiment failli à sa bonne réputation en ratant sa sortie méditerranéenne. Il s'agit-là d'une vérité vérifiée et il suffit juste de savoir que nos athlètes se sont uniquement contentés du bronze, pour comprendre que la déception était grande dans les milieux sportifs algériens, même si les responsables de la discipline affichaient une mine radieuse suite aux résultats qui, à leurs yeux, sont honorables. Ils sont responsables tout de même de cette participation négative. Où est passée Soraya Haddad ? Pour rappel, l'Algérie s'est déplacée à Pescara avec les meilleurs judokas du moment à l'exception de Soraya Haddad dont l'absence est liée, semble-t-il, à un problèmes avec le staff technique. En effet, la médaillée de bronze aux jeux Olympiques de Pékin, Soraya Haddad, campe sur ses positions et refuse catégoriquement de travailler sous la conduite de Salima Souakri, nommée entraîneur de l'EN féminine par les nouveaux responsables de la Fédération algérienne de judo. La fille de Bgayet exige un coach personnel pour réintégrer la sélection nationale et écarte définitivement l'éventualité de défendre les couleurs d'un autre pays que l'Algérie. La superchampionne d'Afrique poursuit ses études à l'ISTS, tout en maintenant sa forme, en s'entraînant toute seule pour le moment. Elle essaye de le faire en attendant de trouver une solution à son problème avec les responsables de la fédération et de réintégrer par là même la sélection nationale. Questionnée sur son absence au sein de l'EN qui a trop duré, la fille de Yemma Gouraya n'a pas caché sa déception, avouant que la compétition lui manque. Cependant, la médaillée de bronze ne désespère pas de voir son problème connaître une issue heureuse dans les meilleurs délais. En effet, le président de la FAJ l'a invitée récemment et s'est montré très disponible ; il a promis de trouver rapidement une solution, en mettant un coach à sa disposition car tout le monde sait que le courant ne passe plus entre elle et Salima Souakri. Etant donné que la réconciliation avec Souakri est impossible, Soraya continue à travailler avec Hamid Chaalal avec lequel elle s'est distinguée en obtenant la médaille olympique à Pékin. Une déroute collective En effet, les Amar Benyekhlaf (vice-champion olympique, champion africain et arabe), Abderrahmane Benamadi (champion d'Afrique et ex-vice-champion du monde), Rachida Ouerdane (éternelle championne d'Afrique), Leïla Latrous (championne africaine), Meriem Moussa, Ratiba Tariket et Kahina Saïdi, pour ne citer que ceux-là, partaient favoris dans leurs catégories respectives. Malheureusement, leur statut de champion n'a pas vraiment suffi lors de cette 16e édition des Jeux méditerranéens, comme le confirme leur sortie complètement ratée malgré les médailles de bronze récoltées alors que tous les observateurs attendaient l'or. A commencer par Benamadi qui a terminé la compétition à la 7e place, ratant complètement sa sortie. D'ailleurs, le staff technique national n'a pas caché sa déception après le piètre résultat réalisé par Abderrahmane Benamadi. «Sincèrement, on s'attendait à nettement mieux de la part de Benamadi qui avait quand même les moyens nécessaires pour terminer au moins à la troisième place. Mais avec un tel rendement, en dépit de toutes les erreurs commises, on est très déçus», a indiqué Yacine Sellini, l'entraîneur adjoint. Parmi les derniers judokas à entrer en lice, Hassane Azzoun (+100 kg), Kahina Hadid (-70 kg) et Lyes Bouyaacoub (-90 kg), seul Bouyaacoub a décroché une médaille de bronze, alors que ses deux coéquipiers se sont classés respectivement à la 7e et à la 5e place. Les filles, entraînées par le duo Salima Souakri-Salim Boutebcha, en ont remporté trois contre deux pour les garçons dirigés par Yacine Sellini et Mohamed Harrat qui ont déploré le manque de préparation. La boxe et l'athlétisme Autrefois véritable locomotive du sport algérien, les deux disciplines, source de satisfactions, ont véritablement déçu lors de cette 16e édition des JM de Pescara, en dépit des deux médailles d'or. En effet, l'athlétisme et la boxe ont véritablement déçu les férus, mais également le peuple algérien qui attendait que les athlètes offrent à l'Algérie le maximum de médailles même si la partialité des arbitres était flagrante et le niveau des autres participants supérieur. Il est clair que les athlètes de ces deux disciplines n'ont pas été à la hauteur de la confiance placée en eux, surtout en athlétisme où les résultats ne reflétaient pas le niveau de l'athlétisme algérien. Les stars, plutôt préoccupées par les Mondiaux d'Allemagne prévus dans un mois, ont fait l'impasse sur cette joute. C'est l'occasion pour les nouveaux de faire leurs preuves et de montrer leur savoir-faire. Ils avaient les capacités d'améliorer leurs performances et d'aller de l'avant. Mais les performances qu'on attendait d'eux n'ont pas été réalisées, ce qui a frustré tout le monde. Au-delà de ces performances, les Jeux de Pescara ont permis de rôder une équipe jeune et ambitieuse pour les compétitions futures. A l'exception de quelques vétérans, à l'image de Sid Ali Ferdjani en gymnastique, les autres athlètes sont encore jeunes. On ne parle guère de ces Jeux peu médiatisés, mais ils jouent bien leur rôle pour lancer dans le grand bain des athlètes qui formeront l'ossature de l'équipe nationale pour les futurs grands rendez-vous. Hormis la discipline reine des Jeux, l'Algérie n'a décroché aucun podium en athlétisme. En boxe, une seule médaille d'or a été décrochée. Avec plus de 118 athlètes engagés dans 16 disciplines, les Algériens, qui avaient comme objectif d'améliorer les résultats de l'édition d'Almeria, avec 25 médailles (9 or, 5 argent et 11 bronze), ont bu la tasse. Il faut voir du côté de la Tunisie, du Maroc et de l'Egypte pour constater l'écart qui nous sépare de nos voisins, au lieu de dire à chaque rendez-vous : «On est en train de préparer l'équipe du futur. On avait dit la même chose lors des JO de Pékin, et on le dira encore lors des Jeux de Londres en 2012.» Le cyclisme a également déçu. Les résultats de Pescara prouvent que le niveau de nos cyclistes est largement en dessous de celui de ceux des pays du pourtour méditerranéen qui, en plus, avaient participé avec des coureurs de seconde zone puisque les meilleurs sont engagés soit dans des courses classiques ou dans le Tour de France. L'haltérophilie, le hand ball, le volley-ball, la gymnastique et autres sont à des années-lumière du niveau international. Il va donc falloir travailler encore très dur pour espérer un jour former des sportifs de haut niveau dans ces disciplines. Tout discours langue de bois pour tenter de justifier les raisons de l'échec de certaines disciplines est une fuite en avant. L'Italie rafle la mise L'Italie a poursuivi, vendredi dernier, sa razzia aux Jeux méditerranéens de Pescara avec 14 nouvelles médailles d'or, pour distancer définitivement la France. Où que l'on se tourne à Pescara, on trouve l'Italie sur son chemin. Que ce soit en gymnastique, avec deux médailles d'or, en athlétisme, avec trois titres, en cyclisme, avec deux victoires, en canoë-kayak ou même en pétanque, les hôtes sont partout. La France a bien du mal à suivre ce rythme, même si elle a réussi une semaine extraordinaire en gymnastique avec sept médailles d'or, dont quatre pour la jeune Youna Dufournet, six d'argent et quatre de bronze. Avec 59 victoires contre 42 à la France, l'Italie ne pourra plus être rattrapée lors des deux dernières journées, alors que les épreuves de natation, d'athlétisme et de gymnastique sont terminées. Dans la lutte pour le podium, l'Espagne a ravi la troisième place à la Turquie (23 médailles d'or contre 20), suivies par la Grèce, la Tunisie et l'Egypte. Au rayon des performances individuelles, peu d'exploits à signaler, si ce n'est le bond à 8,29 m du Français Salim Sdiri à la longueur, à treize centimètres de son tout récent record. Ciao Pescara, good morning Vólos 2013 Ensemble, tout de blanc vêtu, les participants des 23 pays aux 16èmes Jeux méditerranéens ont célébré dans une ambiance de fête la fin de l'édition de Pescara, ville qui a officiellement passé le témoin à la prochaine ville hôte des Jeux : Vólos. La fête a commencé avec la parade des athlètes qui s'est ébranlée de la grande place de la station centrale, avec la participation des habitants de la Pescara qui ont accompagné leurs invités à travers les quartiers de la ville, jusqu'à la plage où s'est tenue la cérémonie de clôture des Jeux. Dans une communion extraordinaire, les athlètes ont défilé tous ensemble, sans distinction de drapeau, alors que des familles entières se sont jointes à eux dans une ambiance festive où la musique et les chants m éditerranéens ont conféré une note de gaieté à la cérémonie de clôture. Après les traditionnels discours officiels du président du Comité international des Jeux méditerranéens, M. Ammar Addadi, et du haut-commissaire des JM, M. Mario Pescante, il a été procédé à la remise solennelle du drapeau des Jeux par le maire de Pescara à son homologue de Vólos. Au large, les bateaux des plaisanciers ont participé, à leur manière, à la cérémonie de clôture, en transmettant des lumières à partir de leur pont. Pour permettre aux citoyens de la ville de suivre en direct la cérémonie de clôture, trois écrans géants ont été installés sur la plage et à plazza Salotto, alors que les commerces sont restés ouverts jusqu'à une heure tardive de la nuit. M. G.
