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Les valeurs nationales en quête d'un lifting et d'une nouvelle esthétique
otages d'un conservatisme répulsif
Publié dans La Tribune le 05 - 07 - 2008


Photo : Riad
Par Abdelkrim Ghezali
Le 5 Juillet n'est pas synonyme d'une fête nationale où les rues des villes et villages du pays arborent les couleurs de l'arc-en-ciel, les mélodies de la joie et de la communion d'une nation pour célébrer le jour le plus important de l'histoire de l'Algérie moderne.
Les festivités commémorant les dates charnières du 1er Novembre 1954 et du 5 Juillet 1962 sont d'une monotonie telle que les générations de l'indépendance n'y accordent aucune importance, en raison de leur austérité, de leur indigence, du manque d'imagination des organisateurs et surtout du discours liturgique ronronnant et assommant qui semble ne s'adresser à personne. La monopolisation de l'histoire de la révolution libératrice au nom de la légitimité et la manière lugubre et terne de son évocation a empêché la jeunesse de s'approprier le mythe fondateur de la nation et de l'exprimer à sa manière, avec son style, avec ses mots et ses formes d'expression propres. S'il est du droit des frères d'armes de se recueillir à la mémoire des martyrs dans des cimetières, de se remémorer les faits d'armes dans des colloques et conférences, n'est-il pas du droit des nouvelles générations de faire du 1er Novembre et du 5 Juillet des moments de fête et d'allégresse ? La résurrection des valeurs nationales et leur enracinement dans le cœur des nouvelles générations n'est en fin de compte qu'une question de forme et de méthodologie.
L'identification à ces valeurs et leur appropriation par les jeunes ne peuvent se réaliser à travers les célébrations et les discours classiques où rien n'est fait en matière de marketing et de communication conformes à la perception des générations actuelles.
En premier lieu, il est impératif de donner un sens pratique aux valeurs pour lesquelles des Algériens se sont sacrifiés depuis 1830 jusqu'au 5 Juillet 1962, et même au-delà. Ces valeurs sont donc l'antithèse de toute l'œuvre coloniale faite d'oppression, de brimades, de confiscations, d'expropriation, de mépris, d'acculturation, de déni identitaire et de massacres.
La sacralisation des droits collectifs et individuels, des libertés fondamentales, de l'émancipation sociale, de la dignité humaine, de l'égalité des citoyens, toutes conditions confondues, sans distinction aucune de sexe et d'origine régionale ou sociale… est le socle inaltérable de la réhabilitation des valeurs du combat libérateur et l'unique voie pour qu'elles soient appropriées spontanément par toutes les générations à travers le temps et l'espace. Le terreau devant permettre la réimplantation de ces valeurs existe. La preuve en est donnée à chaque fois que l'honneur national est en jeu, aussi bien dans les moments difficiles de crise profonde qu'à l'occasion d'une simple compétition sportive internationale où l'emblème national est dépoussiéré et arboré avec fierté par ces millions de jeunes qu'on accuse, à tort, de reniement.
Tant de promesses n'ont pas été tenues. Tant de rêves ont été brisés. Y compris les rêves de ceux qui ont pris les armes et risqué leur vie pour que vive l'Algérie. Si le discours des déçus par la gestion de l'après-indépendance est aujourd'hui dominant et reproduit par les nouvelles générations, les gardiens du temple doivent s'en inquiéter, puisqu'ils sont sérieusement interpellés pour remettre en cause aussi bien leur démarche quant à la transmission de la mémoire que leurs méthodes dans la perception des récepteurs de cette transmission qui ne sont plus ceux des premières années de l'indépendance.
A ce propos, il s'agit de provoquer un véritable électrochoc en rétablissant les vérités historiques et de mettre un terme à l'omerta qui cache un secret de Polichinelle.
Des langues officieuses, néanmoins crédibles, se sont déliées depuis quelques années sur certains faits historiques que le discours officiel continue d'occulter. Ceux qui ont eu l'honneur de déclencher la guerre de libération et de la poursuivre vaille que vaille jusqu'à son aboutissement le 19 mars 1962 ne sont pas des surhommes, car tout leur mérite réside justement dans le fait qu'ils soient des hommes avec leurs forces et faiblesses, avec leurs certitudes et doutes, avec leur peur et leur courage. A ce titre, restituer les événements, les décisions dans leur contexte du moment en prenant en considération le subjectivisme naturel des individus et des groupes ne réduit en rien la valeur des acteurs morts et vivants de l'épopée nationale.
La reconnaissance des erreurs de ces acteurs et des luttes intestines qui ont émaillé les sept ans et demi de combat ne fera que réconcilier les nouvelles générations avec les anciennes et ressouder les brèches causées par une occultation tendancieuse de l'histoire commune et de la mémoire collective.
Quarante-six ans après l'indépendance, cette démarche salvatrice s'impose par respect aussi bien aux sacrifices consentis qu'à la jeunesse algérienne avide de vérité. Car, pour ces jeunes qui s'abreuvent de leur histoire dans toutes les sources qui s'offrent à eux, «si on nous cache la vérité d'il y a cinquante ans, quelles vérités nous cache-t-on aujourd'hui ?».


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