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Triste est l'ambiance du ramadhan dans les hôpitaux
Les malades se murent dans le silence et les appréhensions
Publié dans La Tribune le 29 - 08 - 2009


Photo : S. Zoheïr
Par Karima Mokrani
Ce n'est guère la joie au CHU Bab El Oued à Alger pendant ces premiers jours du mois de Ramadhan. Un calme absolu règne dans les services au moment de la rupture du jeûne et des heures durant, jusqu'à l'arrivée de quelques visiteurs. Les seuls qui créent de l'ambiance par leur seule présence.
Les enfants bien gâtés Les personnes malades supportent mal leur éloignement de leurs familles. Les rencontres autour d'une même table du f'tour et d'un même programme de télévision sont tellement sacrées pendant ce mois que de nombreux malades vivent leur hospitalisation comme un déchirement. Dans ce grand établissement hospitalier de la capitale, l'ambiance du f'tour est sereine. Trop sereine. Les travailleurs répondent à l'appel du muezzin sans empressement et les malades se murent dans le silence, l'esprit absent. C'est normal, dira un infirmier, lui-même désenchanté par le fait qu'il rompt le jeûne loin des siens.
C'est pourtant son épouse qui lui prépare son repas du f'tour, un repas qu'il partage avec son collègue.
«Ce n'est pas du tout la même ambiance. C'est calme, triste…», dit-il. «Le seul service qui est animé c'est celui de la pédiatrie. Nous y allons très souvent pour assister à des activités culturelles et artistiques organisées par une association de jeunes», fait-il remarquer. En effet, rapportent d'autres employés de ce service, l'association «Amine» est très active sur le terrain. Et ce n'est pas propre au mois de Ramadhan. Elle est présente à tous les rendez-vous (la nuit du destin qui coïncide avec le 27e jour du Ramadhan, les fêtes de l'Aïd, le Mawlid Ennabaoui El Charif…). Des particuliers et des industriels privés font aussi don de produits alimentaires au service et contribuent à rendre la joie aux cœurs des bambins. Les enfants de l'hôpital sont bien gâtés et c'est tant mieux.
Ce n'est pas le cas pour les adultes dans les différents services. Les cœurs sont tristes, les mines défaites par le poids d'un mal qui gagne du terrain dans différentes parties du corps.
Des douleurs physiques accablent le moral, des appréhensions de toutes sortes s'en suivent. Le malade est dans la tourmente, dans une angoisse qui n'en finit pas. L'éloignement de la famille durant les jours du mois sacré ne fait qu'aggraver une situation qui est déjà assez difficile. En témoigne le cas de cet homme, assis sur une petite chaise, dans la grande cour de l'hôpital. La tête baissée, la paume de la main collée au front, le sexagénaire se perd dans ses pensées. Loin des regards, l'homme laisse couler des larmes sur son visage trop fatigué par les regrets plus que par la douleur ou le stress lié à la maladie. «Je n'aurai pas dû faire confiance à ce chirurgien. C'est lui qui m'a conduit sur une fausse piste», dira-t-il sur un ton coléreux.
Les malades dans la tourmente
L'ancien prothésiste raconte qu'il consultait un médecin pour un problème de pneumonie. Après quoi, il a subi une intervention chirurgicale. «J'ai été opéré pour un problème de pneumonie, je me suis retrouvé avec des bouffées de chaleur au niveau de l'estomac. J'ai perdu beaucoup de temps et dépensé beaucoup d'argent pour le traitement de la maladie et me voilà à l'hôpital pour le même problème… Après ma sortie de l'hôpital, je dois voir un gastro-entérologie pour mon problème d'estomac», affirme-t-il. L'homme soutient que ce n'est pas à cause de sa séparation momentanée avec sa famille qu'il est ainsi triste. «Ma famille me rend visite très souvent. Mes enfants, mon épouse et mon frère m'entourent de toute leur affection et je ne manque de rien», rassure-t-il. Il affirme qu'il est plutôt triste parce qu'il voit sa santé se dégrader chaque jour davantage. Les piqûres intraveineuses laissent d'affreuses marques bleues sur les deux bras. Et ça l'inquiète.
Celles du bras gauche sont plus angoissantes que celles du bras droit. Et l'homme de dire sa colère contre son ancien médecin traitant: «Pourquoi m'a–t-il fait subir l'opération sans avoir fait le bon diagnostic ?». Un autre malade arrive dans sa direction et lui annonce que c'est bientôt l'heure de la fermeture du grand portail: «Si tu as des choses à acheter, tu dois le faire très vite. Ils vont bientôt fermer le portail». Se mêlant à la discussion, il raconte son histoire. «J'étais en bonne santé. J'avais un cou tout à fait sain. Un jour, j'avais une rage de dent et je l'ai faite extraire chez un dentiste. Quelques jours après, j'ai eu un abcès. J'ai vu des médecins généralistes qui m'ont donné chacun son traitement mais mon abcès s'est enflé davantage au lieu de disparaître. Aujourd'hui, je me retrouve à l'hôpital…», dit-il avec un calme qui cache mal son désarroi. Et ce dernier de souligner avec insistance : «Il m'a fallu presque une année pour obtenir un rendez-vous». L'homme s'insurge contre «ces médecins qui donnent des traitements qui ne correspondent pas aux maladies… Ils rendront des comptes devant Dieu».
Visites à toute heure, repas et literie autorisés
Des malades s'inquiètent pour leur état de santé et affirment leur colère contre les médecins «non sérieux». Ils sont d'autant plus indignés qu'ils ne trouvent pas le soutien moral et l'assistance psychologique nécessaires en pareille circonstance. «La prise en charge médicale est bonne. Côté paramédical, c'est l'indifférence totale pour ne pas dire le grand laisser-aller», raconte le frère d'un malade. «Nous-mêmes, avons besoin d'être assistés et réconfortés», réplique un des infirmiers. Ce dernier profite de cette occasion pour dire les difficiles conditions de leur travail et demander leur amélioration. «Il n'y a rien de motivant dans cet hôpital. Aucune ambiance…». Contrairement aux enfants, les adultes ne voient jusqu'à présent aucune association travailler pour leur bien-être. Il n'y a ni soirées musicales ni séances de prise en charge psychologique… même pas une aide matérielle directe de la part d'âmes charitables pourtant nombreuses à se manifester pendant ce mois.
Heureusement qu'il y a les visites familiales. Des visites à toute heure. «On ne peut pas refuser à un homme le droit de voir son épouse ou son enfant», dit un employé du service pédiatrie. «Les familles ont bien le droit de voir leurs malades. On ne peut leur dire non», affirme un autre d'un autre service. Selon ce dernier, «on autorise aussi les repas qu'ils ramènent de chez eux et même la literie». «Les repas à l'hôpital ne sont pas fameux. C'est pour cela qu'on ramène ceux de la maison. Même chose pour les draps qui ne sont pas lavés régulièrement», témoigne un proche d'un malade. Pourtant, il y a plus d'une année, le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière a pris la décision de n'autoriser ni la nourriture ni la literie parvenues de l'extérieur de l'hôpital. Au CHU Bab El Oued, cette décision n'est pas seulement respectée mais c'est le contraire de son contenu qui est encouragé. L'hôpital ne répond pas aux besoins des malades. Ni en alimentation ni en literie, encore moins en prise en charge morale et psychologique. On laisse faire alors les proches des malades en l'absence d'un travail sérieux de la part des médecins, des infirmiers et autres travailleurs de l'établissement hospitalier… en attendant que le ministère agisse dans le sens de amélioration véritable des conditions de prise en charge de tous les patients.


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