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Ramadhan à l'algérienne
Une journée chez des familles d'Alger
Publié dans La Tribune le 12 - 09 - 2009

Le mois de Ramadhan est incontestablement un mois particulier en Algérie. Ce mois sacré est l'invité d'honneur qui revient chaque année, apportant avec lui sa touche de spiritualisme mais aussi de dépenses qui laissent un gros trou dans le budget familial et une montagne de dettes pour les classes modestes.
Pour savoir comment les familles algériennes accueillent ce mois, la Tribune s'est rendue chez quelques familles d'Alger pour passer une journée de Ramadhan et s'imprégner de cette ambiance. Notre premier hôte est une famille de Bab El Oued. la maman Nora nous accueille à bras ouverts, flanquée de son tablier. Dans la cuisine, c'est la pagaille. «Je fais tout à la fois sinon je n'arriverai jamais à m'en sortir à temps. Chaque moment est précieux», dira-t-elle. Son fils ainé Hakim vient de rentrer du boulot avec une boîte de pâtisserie orientale à la main, il ne tardera pas à être suivi de sa sœur cadette, qui rentre elle aussi. Cette dernière se dépêche de changer de tenue pour aider sa maman déjà devant ses fourneaux. Au menu, chorba, tadjin, bourek et salades variées. D'ailleurs, la jeune fille s'est faite une spécialité durant ce mois : les salades. «Chaque jour je ramène une nouvelle recette, des fois ça marche mais d'autres non. C'est papa qui me reproche de faire dans le gaspillage chaque fois qu'il voit une nouvelle préparation culinaire», déclare-t-elle en riant. Les heures passent vite face à la télé en compagnie des deux petits enfants Ahlem et Walid qui s'amusent à «zapper» les chaînes télé. Mais leur choix se stabilise sur la chaîne nationale quelques minutes avant l'adhan. Feriel se rue vers la table et commence à la dresser : «J'adore faire cela.» Quant à Hakim, il tente de se rendre utile en coupant le pain. Le papa rentre tard, c'est une solution qu'il a trouvée pour éviter de s'énerver pour un rien. «Ramadhan et papa ne sont pas les meilleurs amis du monde», dira Hakim avec un sourire malicieux. Une course contre le temps est lancée, mais au moment de l'adhan on retrouve les six membres de la famille autours de la table. Le moment est inouï. Rupture du jeûne avec des dattes et du lait avant d'entamer la chorba. Chacun relate sa journée, la télévision est allumée mais personne n'y prête attention, c'est un moment convivial de retrouvailles familiales, nous dira la maman toute fière de sa petite famille et de ses petits plats délicieux. Tout ce que la maman a préparé en une journée est ingurgité en quelques minutes seulement. Feriel débarrasse la table tandis que le papa s'apprête à sortir pour accomplir ses prières plus tard.
Hakim s'est déjà enfermé dans sa chambre pour fumer sa première cigarette de la journée. «J'espère qu'il va arrêter de s'empoisonner un jour», dira Fatiha. Les enfants, le dessert à la main se sont installés dans le salon pour un autre prime TV. Les deux femmes n'ayant pas droit au repos ont repris de plus belle. Feriel lave la vaisselle, quant à la maman elle se prépare à sortir les deux petits pour une promenade. Direction la place des Martyrs pour l'achat de vêtements de l'Aïd. «Là-bas, les prix sont abordables», se justifie-t-elle. Feriel s'est déjà débarrassée de sa tâche et attend son fiancé pour aller à un concert de musique andalouse. «Les parents ne nous laissent pas sortir en tête à tête donc mon fiancé va être accompagné de sa grande sœur», dira Feriel, plus au moins contrariée par ce comportement de la société. La maman se dispute avec les deux gosses qui refusent de s'habiller mais arrive enfin à sa fin. Hakim, de son côté, est sorti de sa chambre, contemple sa sœur d'un air interrogateur : «Ou va tu ? » Feriel lui répond : «Je sors avec Karim et sa sœur.» Hakim a l'air bloqué, la réponse est convaincante. Pas de quoi s'alarmer. Lui, en revanche, se rendra à la kheima en compagnie de ses potes et de sa petite amie qu'il cache toujours par pudeur, nous confie sa sœur. La maman n'est toujours pas sortie ; elle vient de découvrir qu'elle manque d'argent vu la liste d'achats qu'elle tient en main. Son fils est sorti donc elle se voit obligée d'attendre le retour de son époux s'il daigne de revenir avant l'aube.
Le lendemain, rendez-vous à Alger-centre chez une seconde famille. La maîtresse de maison, Fadéla, nous accueille dans son grand appartement joliment décoré. Il est 15h et elle a tout terminé. Ses petits plats sont bien gardés au chaud, elle sort acheter des gâteaux chez le pâtissier du coin. Sa fille Amel vient de rentrer de ses cours en informatique, quant à Samira, l'aînée, elle vient de nous rejoindre pour un repas de famille. «Depuis qu'elle est mariée, elle se fait rare, donc on profite de chaque moment en sa compagnie et puis regardez son petit Aymen, n'est-t-il pas à croquer ?», déclare Fadéla. Samira intimidée lancera : «Mais non maman ! Tu sais bien que je travaille et Mohamed aussi». Mohamed sera le dernier à se pointer avec son beau-père. La maman s'absente une demi-heure, tandis que ses deux filles dressent la table. Un véritable festin ! Quelques minutes avant l'adhan, la télé est branchée sur la chaîne nationale histoire de ne pas rater le feuilleton préféré. Le fainéant de service, celui dont on ne soupçonnait pas l'existence, apparaît enfin. C'est Hamid, 24 ans. Ce dernier est complètement out il a passé sa journée à dormir histoire de «tuer le temps». Tout fatigué, il dit bonjour à tout le monde puis tire sa chaise et prend place. Rupture de jeûne ; l'ambiance est morose, ils ont tous les yeux figés sur le téléviseur. Une heure passe, ils mangent lentement. Amel et Samira débarrassent la table au moment où les trois hommes de la famille sont allés siroter un café dehors. Fadéla ordonne à ses filles de se dépêcher : «Il est hors de question de rater la soirée prévue». Opération shopping.
W. S.


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