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Métissage des arts de la scène pour un dialogue interculturel
Vingt-quatre heures à l'ISMAS sur «le pas de l'avenir : formation sensorielle et intellectuelle»
Publié dans La Tribune le 10 - 10 - 2009


Photo : S. Zoheïr
Par Sihem Ammour
Lundi 5 octobre 2009, il est un peu plus de 9h du matin, c'est une belle journée automnale ensoleillée, la brise marine effleure le groupe d'une trentaine de jeunes traversant la grande cour de l'Institut supérieur des arts des spectacles et de l'audiovisuel (ISMAS) de Bordj El Kiffan. En cette date symbolique pour la jeunesse algérienne, ce groupe de jeunes dont l'âge varie entre 19 et 25 ans sont arrivés la veille d'Irak, de Syrie, de Tunisie, du Maroc, de Palestine et de différentes régions de l'Algérie pour participer à l'ambitieux programme «le Pas de l'avenir : formation sensorielle et intellectuelle» dans l'art scénique qui se déroulera durant tout un mois. Initiée par le chorégraphe d'origine irakienne Talaat El Samaoui, manager de la troupe suédoise «Akyto Company», en partenariat avec l'Institut suédois, l'université de Gothenburg, le ministère de la Culture, le Théâtre national algérien et l'ISMAS, la formation a pour ambition d'offrir des espaces de réflexion et de création autour des arts scéniques dans un esprit de dialogue interculturel. La première édition de ce projet s'est déroulée en 2008 en Syrie, à Damas avec 250 heures de cours. Cette année, le chef de projet veut réaliser près de 350 heures de cours avec trois axes principaux : développer la réflexion autour des arts scéniques, développer la gestion de projets culturels et développer la coopération interculturelle et plus spécifiquement entre la Suède et les pays arabes. Talaat El Samaoui explique que «plus qu'une formation artistique, le projet “le pas de l'avenir” est une expérience humaine enrichissante. La rencontre, le dialogue et ensuite le travail en commun qui est la phase la plus complexe, surtout lorsqu'il s'agit de cultures différentes. Mais s'il y a une réelle volonté et une réelle entente dans le métissage de ces cultures en conséquence, cela ne peut qu'être positif pour la création d'une œuvre artistique innovante et performante.»
La création artistique pour consolider les liens entre les pays
Pour cette première journée de formation, Sarah Reziga, du staff administratif du projet, a franchi le portail de l'ISMAS vers 7h30. Elle monte les quelques marches de l'imposant bâtiment blanc destiné habituellement à l'hébergement et à la restauration des étudiants de l'ISMAS. Après s'être assurée que les stagiaires sont bien réveillés, elle les dirige vers le foyer pour qu'ils puissent prendre leur petit déjeuner. Une heure plus tard, elle traverse avec eux la grande cour et les guide vers leurs salles de cours qu'ils vont découvrir pour la première fois. Les stagiaires, divisés en deux groupes, suivront à tour de rôle dans la journée le cours de «Drama danse» de Talaat El Samaoui et le cours de théâtre lyrique de Vernum Mound. Le premier groupe de «Drama danse» découvre une grande salle de danse avec plancher en bois et un interminable miroir tout le long du mur de gauche. En attendant la venue du professeur, les stagiaires commencent déjà à s'échauffer. Vers 9h30, Talaat El Samaoui entre dans la salle de danse. Cela fait vingt ans qu'il est installé en Suède en tant que professionnel dans la danse et l'expression corporelle qu'il enseigne depuis plus de quinze ans.
Le yoga, thermostat de la condition physique et mentale
La première heure de cours est consacrée à une séance de yoga, des stagiaires découvrent certains mouvements pour la première fois. La séance se déroule dans une ambiance de concentration, ponctuée des encouragements du professeur. A propos du yoga, Taalat explique : «Cela permet de protéger le corps et de le préparer pour les efforts qu'il va fournir. Souvent je compare le yoga au thermostat car, grâce à ces exercices, je peux définir dans quel état sont les corps avec lesquels on va travailler et ainsi définir la complexification des mouvements qui vont être effectués lors de la séance de Drama danse.
Le plus important est d'éviter tout risque d'accident musculaire ou articulaire.» Il explique aussi que le yoga permet de préparer les étudiants à une meilleure concentration et de détendre tous leurs muscles. Après la séance de yoga, place aux différentes figures de l'expression corporelle dont chaque mouvement sera décortiqué et expliqué. Le cours se poursuit jusqu'à passé midi. Les stagiaires ruissellent de sueur, mais ils affichent tous un sourire radieux et les premières connivences commencent déjà à s'installer.
Consolider les liens avec les partenaires pour la réussite du projet
A peine sorti de la salle de danse, Taalat se dirige vers le bâtiment administratif, au premier étage où, au bout d'un long couloir de bureaux, se trouve le bureau du directeur de l'ISMAS, Brahim Noual. Ce dernier a déjà entamé une séance de travail avec la manager locale du projet, Hanane Boudjemaa. A l'ordre du jour, régler les derniers détails pour le bon déroulement de la formation. Taalat et Hanane posent, entre autres, les problèmes du menu des repas des étudiants et de la chaudière des douches. Ils expliquent qu'il est important que les jeunes puissent avoir des repas en adéquation avec leur formation tels que les sucres lents, des protéines et du calcium. L'eau chaude est aussi nécessaire surtout après les intenses efforts physiques qu'ils effectuent tout au long
de la journée.
A propos de l'importance de ces réunions, Brahim Noual explique : «Personnellement, je dis toujours que le ‘‘briefing'' sert à régler les problèmes, on est prêts à faire des réunions à chaque fois que c'est nécessaire, pour pouvoir trouver des solutions à ce que j'appelle des conditions de fonctionnement.
On essaye de faire une médiation de groupe car notre intérêt, c'est l'intérêt des professeurs et nous nous attelons à offrir les meilleures conditions pour la réussite de ce stage de formation.» Il souligne la participation des étudiants de l'ISMAS : «C'est important car cela apporte des connaissances, un dialogue interculturel, mais aussi un échange de techniques et d'expertises en art lyrique, en danse, en expression corporelle, pas seulement pour les étudiants mais aussi pour nous, en tant qu'enseignants.» Suite à la réunion, le directeur de l'ISMAS donne des consignes à son conseiller culturel, Kouider Bentebrour, l'intermédiaire entre l'administration et les autres services de l'institut, pour trouver rapidement des solutions à tout ce qui grince et permettre le bon déroulement de cette formation.
La locale manager, (responsable locale du projet), Hanane Boudjemma, explique à propos de son rôle dans cette formation : «Je participe à l'élaboration du projet depuis plus d'une année. Je m'occupe surtout du volet algérien, tel que les négociations avec l'ISMAS et les autres partenaires nationaux. Depuis ce matin, j'ai passé plusieurs coups de fil pour me renseigner sur l'arrivée des autres étudiants qui ne sont pas encore sur place. J'ai aussi contacté la presse écrite et les médias pour finaliser les rendez-vous avec les journalistes et les passages à la radio et à la télévision. Sur place, je contrôle le bon déroulement du stage avec les responsables de l'administration, Ines et Sarah. Je discute aussi avec les étudiants pour voir s'ils ne manquent de rien et établir aussi un plan d'excursion les dimanches avec des visites au musée Mama et à Makam El Chahid».
Ambiance conviviale et fraternelle au menu de la cantine
Juste après la réunion, Taalat, Hanane et Vernum rejoignent la cantine de l'ISMAS pour partager le déjeuner avec les étudiants. L'ambiance y est conviviale, et la grande salle de restauration vibre au rythme des cliquetis métalliques des plateaux-repas et des discussions des jeunes. Au menu, salade, œuf dur, «chtitha batata» (pomme de terre en sauce rouge) et raisin en dessert. Les tables sont alignées tout le long d'une baie vitrée donnant sur une superbe vue
de la plage.
Assise à l'une des tables, Rabii El Souadi, de l'Institut supérieur d'art dramatique de Tunis, spécialité jeu d'acteur-mise en scène, prépare un master en 3ème cycle en sciences de la culture. C'est la première fois qu'elle vient en Algérie, elle confie à propos du premier cours de Drama danse qu'elle avait suivi dans la matinée : «Ce premier cours est très intéressant, car, même si on travaille sur la même base à Tunis, la méthode est très différente. C'est un peu fatigant à cause de la condition physique, mais ce qui est vraiment intéressant, c'est le partage de nos expériences avec les autres étudiants qui n'ont pas forcément les mêmes approches de l'art scénique.»
En face d'elle, Ahmed Ibrahim El Hasnaoui est arrivé la veille d'Irak, diplômé de l'Académie des beaux-arts de Babel, spécialité danse et mime. Il a déjà participé à plus de 15 œuvres théâtrales. Il découvre, lui aussi, l'Algérie pour la première fois. Il explique à propos de sa participation à ce projet : «On est venus se perfectionner avec d'autres étudiants irakiens sur l'invitation de Taalat. C'est une expérience exceptionnelle pour les échanges culturels, intellectuels, sensoriels et artistiques. J'ai beaucoup d'espoir en cette formation.»
A ses côtés, il y a le jeune Syrien, Maher Aabdel El Mati, spécialisé en danse. Il vient, lui aussi, pour la première fois en Algérie et il est ravi de cette première matinée de cours où il a découvert «de nouvelles choses d'une manière académique et détaillée». Quant à Abou Baker Halla, comédienne palestinienne, vivant en Algérie, elle est aussi très enthousiaste de participer à cette formation.
Une jeunesse unie par la ferveur et la volonté d'apprendre
Après le déjeuner, les étudiants discutent ou écoutent de la musique sur la véranda de la cantine. L'un d'eux est comédien dans la troupe de théâtre El wafaa de Marrakech. Il a déjà participé à des ateliers de formation dans des festivals internationaux de théâtre et à plusieurs films occidentaux et arabes.
Il souligne qu'une autre comédienne marocaine n'a pas pu venir à cause de problèmes familiaux.
Il déclare enthousiaste : «C'est la première foi que je viens en Algérie et je découvre un pays merveilleux avec des paysages merveilleux et des gens encore plus merveilleux. Malheureusement, ce n'est pas cette image qu'on voit dans les médias qui ne montrent que les conflits qui divisent les Algériens. J'ai été agréablement surpris de découvrir la beauté de l'Algérie et l'hospitalité des Algériens. Je suis déjà parti en Espagne, au Sénégal et au Mozambique, mais je me sens vraiment à l'aise ici dans cet institut avec la magnifique vue sur la plage qui ressemble vraiment à notre région de Tanger
Pour sa part, Bensedik est venu de la wilaya de Djelfa, danseur de hip-hop et de danse contemporaine, il a déjà travaillé l'année dernière sur le spectacle Nada El Matar, une expérience enrichissante. Il confie ses premières impressions : «Ce que j'ai apprécié avec le professeur, c'est qu'il ne nous impose pas sa perception des choses mais au contraire il est ouvert à nos propositions en nous donnant des points de repère pour comprendre le message.» Il ajoute : «Je suis content de partager la chambre avec un Syrien et deux Irakiens. Cela permet de mieux nous connaître et aussi de leur faire découvrir la richesse de la culture de notre pays. Hier soir, on s'est déjà promenés et on s'attelle à leur donner la meilleure image de notre pays.»
Le théâtre lyrique, un défi pour transcender les frontières
Vers 13 heures passées, les deux groupes rejoignent leurs cours respectifs, dont celui de Vernum Mound, metteur en scène d'opéra lyrique et de comédie musicale qui enseigne en Suède depuis cinq ans. Il avait auparavant enseigné en Scandinavie, en Irlande, en Georgie, beaucoup en Allemagne et en Italie mais c'est la première fois qu'il le fait en Algérie. Il confie ses premières impressions : «Le site sur lequel nous travaillons est très plaisant et, avec cette brise marine, c'est très agréable. D'habitude, je suis metteur en scène pour les grands opéras lyriques et certaines comédies musicales. Ici, je travaille sur quelque chose de nouveau. Se servir de la danse et du jeu d'acteur autour d'une histoire, que tout le monde connaît : Roméo et Juliette. Nous ne ferons absolument pas Shakespeare. Ce que l'on va faire avec les étudiants de ce stage, c'est commencer avec cette histoire et discuter comment elle pourrait être ici, aujourd'hui. Nous allons surtout travailler autour de la thématique d'une histoire d'amour dans une situation en conflit.»
Il ajoute à propos de l'importance de l'aspect humaniste du stage que «lorsqu'on regarde les informations à la télévision ou celles des journaux, on remarque que le monde est en catastrophe. Mais personnellement, je pense que le terrorisme n'est pas la seule chose qui existe dans le monde ; je considère que les médias ne mettent pas assez sur le devant de la scène les belles expériences humaines, à l'instar de ce stage. Ce genre d'événement peut illustrer le fait que, même si on a des visions différentes, même si on est de nationalité, de langue, de race ou de religion différentes, cela ne veut pas automatiquement dire que nous allons faire la guerre. On peut avoir des différences mais les planches sont là pour poser les vrais problèmes et discuter. C'est à partir de là que s'instaure le dialogue et qu'on peut devenir amis et construire quelque chose ensemble. Vous savez, je viens d'Irlande où il y a eu des conflits entre catholiques et protestants ; le plus important est de dépasser ces différences et de transformer une situation qui peut être source de conflit en quelque chose de positif grâce à la création».
Il déclare aussi que l'Institut suédois lui a octroyé un fonds qu'il pense déjà à investir dans un projet de formation en opéra lyrique en Algérie, avec des Français, des Marocains, des Tunisiens et des Algériens. Il explique que cela serait un projet de longue haleine qui pourrait prendre 2 à 3 ans afin d'offrir aux jeunes la plus complète formation dans cette spécialité qui est rare dans les pays arabes.
Roméo et Juliette revu et corrigé par les jeunes stagiaires
Vers 13h30, il commence le cours par la présentation de sa démarche aux étudiants. Il leur explique : «Je vais commencer le cours avec la projection d'une heure respectivement de West Side Story et la version récente de Roméo et Juliette avec Leonardo Di Caprio. Le premier film projeté pour la première fois en 1961 avait choqué le public qui a vu pour la première fois des jeunes se battre dans les rues en chantant et dansant en jeans et tee-shirt. Il y a dix ans, la projection du deuxième film avait aussi choqué à cause de sa violence. Car, avec le même texte datant de l'époque de Shakespeare, il y a eu une adaptation moderne très violente.» Il réussit à faire sourire les étudiants en leur disant : «Shakespeare a créé quelque chose de nouveau, mais je pense qu'il a volé l'idée aux Arabes, avec le poème Kaiss et Leila qui est plus ancien que Roméo et Juliette.» Il enchaîne en disant : «Imaginez vous que vous étiez là pour la première représentation de cette pièce, vous allez découvrir que l'histoire est toujours d'actualité, c'est une histoire d'amour comme la plupart des drames.
Il y a aussi deux groupes en conflit qui se haïssent. Il s'agit de poser la question pourquoi aujourd'hui dans le monde il y a toujours deux groupes qui se haïssent à cause des différences de religions, des différences sociales, ethniques ou même à cause tout simplement du football. Nous allons voir juste une heure de chaque film. Pour ceux qui veulent voit les films en intégralité, ils n'ont qu'à me demander le CD.» Il déclare qu'ensuite, il discutera comment s'inspirer de la même histoire et créer quelque chose de nouveau avec de la musique classique arabe accompagnée des sons de luth et de mandoline des musiciens présents. Voir aussi comment mixer cela avec de la musique contemporaine et créer une nouvelle forme innovatrice.
Il confie aux stagiaires qui l'écoutent avec attention : «Il s'agit de trouver des possibilités de créer plusieurs scènes autour de cette thématique. Malgré le peu de temps que nous avons, mon rêve est de pouvoir créer ensemble quelque chose d'innovant et de percutant.» Le petit auditorium est alors plongé dans l'obscurité et la première image de la célèbre comédie musicale jouée à Broadway dans les années cinquante commence à éclairer l'écran.
Des cuisiniers dévoués travaillant dans une ambiance familiale
Il est près de 15 heures, une grande effervescence règne dans les cuisines de la cantine. Le chef cuisinier, Mohamed Djoumaa, y travaille depuis 23 ans.
Il est aidé depuis 22 ans par Feroudja Bouhadda. Il y a aussi deux autres aides cuisiniers : Khadija Bouchibane et Mahfoud Ouslimane. En fait, il y a deux équipes de cuisine composées chacune de 4 personnes ; la première travaille de 8 heures du matin jusqu'à 13 heures. Puis, la deuxième équipe prend le relais de 14h jusqu'à 20 heures. Mohamed Djoumaa confie que «le secret du métier est d'être sincère dans son métier et d'avoir de la conscience professionnelle. Ici, nous cuisinons comme si nous étions au sein de notre propre famille et les étudiants sont quelque part nos enfants que nous devons nourrir avec affection». Quand on leur demande quelle est leur spécialité, la modestie prend le dessus.
Mais le chef cuisinier tient à souligner qu'El Hadja Faroudja est «imbattable dans la préparation du couscous».
Après l'effort, place à la détente et à la découverte de l'autre
Vers 17 heures, les cours sont terminés, les stagiaires rejoignent leurs chambres pour se reposer. Certains vont au foyer pour un bon goûter. D'autres préfèrent admirer le beau paysage marin que leur offre le site. Le dîner est à 19 heures avec loubia au menu. Après, c'est quartier libre ; certains préfèrent découvrir la ville, d'autres discuter en groupe et d'autres s'atteler à travailler les mouvements qu'ils ont appris dans la journée. Malgré la fatigue de cette première journée, ils ont tous l'air heureux. Des éclats de rire fusent des différents groupes unis par cet esprit de découverte de nouveaux horizons et la volonté d'aller de l'avant. Ce n'est que vers 23 heures que les portes de l'internat se ferment. Sarah, présente désormais sur les lieux 24h sur 24, leur conseille d'aller rejoindre leurs chambres pour dormir afin d'être en forme pour les cours du lendemain. Le calme emplit peu à peu les lieux. Une nuit étoilée berce le sommeil de ces jeunes artistes qui, après cette première journée, rêveront peu être de faire de grands pas dans l'avenir dans le domaine artistique et surtout dans celui de la construction d'un monde meilleur, un monde de paix où l'art sera la passerelle qui reliera tous les peuples de la planète dans un esprit fraternel. Mais en attendant, ils auront tous un mois pour donner le meilleur d'eux-mêmes et prouver que, malgré toutes les différences qui peuvent diviser les êtres humains, l'impossible est toujours possible, c'est juste une question de volonté.


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