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Des livres pour persévérer dans… l'erreur !
Le monde de l'édition vit une situation peu reluisante
Publié dans La Tribune le 22 - 10 - 2009


Photo : Riad
De notre correspondant à Annaba
Mohamed Rahmani
«Errare humanum est, perseverare diabolicum.» Cette locution latine, qui veut dire : «Il est humain de se tromper, persévérer [dans l'erreur] est diabolique», trouve, de nos jours, toute sa signification dans les milliers de livres présentés dans les librairies.
L'édition, un secteur caractérisé par le désordre
Dans le monde de l'édition, en Algérie, il faut dire que la situation n'est guère reluisante et l'opacité règne en maître en l'absence d'un contrôle effectif des services spécialisés supposés encadrer cette activité.
A Annaba, dans le foisonnement des titres exposés sur les étals des librairies, on est tout de suite frappé par le nombre de manuels pédagogiques destinés aux élèves des trois paliers de l'enseignement édités par différentes maisons d'édition. Celles-ci sont implantées à Aïn M'lila, Batna, Constantine, Alger ou Mostaganem et curieusement, il n'y en a pas une seule digne de ce nom à Annaba. «La seule maison d'édition qui existait à Annaba et qui avait plus ou moins réussi, nous confie un responsable de l'imprimerie centrale, était la maison Baali à El Hadjar, mais maintenant, elle n'est plus en activité par manque justement de produits intellectuels d'un certain niveau ; l'éditeur ne voulant pas prendre de risques ou engager sa réputation. Les seuls livres édités sont ceux écrits par l'un des membres de la famille propriétaire de cette maison d'édition qui se trouve être professeur à l'université Badji Mokhtar et a à son actif cinq livres traitant du droit.» Selon notre interlocuteur, le reste de l'édition est consacré au parascolaire, appelé abusivement par les uns et les autres Bordas. «Rien à voir avec les célèbres Bordas et Vuibert d'antan, poursuit ce responsable, ce sont juste des imitations. Cela va du livre préparatoire jusqu'aux manuels avec exercices et corrigés pris çà et là et rassemblés par un enseignant ou un groupe qui s'autoproclament auteurs alors qu'en réalité, ils n'ont rien créé.»
Ces manuels que nous avons feuilletés sont truffés de fautes de toutes sortes : orthographe, erreurs scientifiques, textes incohérents où il manque des
paragraphes entiers ou encore des parties qui ne concordent pas. A titre d'exemple, nous citerons le cas d'un dictionnaire d'une maison d'édition locale dans lequel il est écrit en caractères majuscules et en gras sur toute la largeur de la première page «dictionaire», avec un seul n, ce qui est une aberration lorsque l'on sait qu'un dictionnaire est le référent auquel on a recours pour vérifier l'orthographe d'un mot, son sens propre ou figuré, son étymologie ou les différents emplois du mot recherché. Cet «ouvrage» trône dans les librairies et se vend le plus normalement du monde ; les apprenants qui le consultent sont induits en erreur et doivent corriger ce qui est juste pour adopter ce qui est faux.
Cela veut dire que ce qui a été appris à l'école est détruit par ces torchons qui se vendent au vu et au su de tous.
Quand le livre devient une source d'erreurs
Une autre absurdité que nous avons relevée nous vient d'une maison d'édition égyptienne, en l'occurrence «Dar Ettaïf», dont le siège est au Caire. Le livre édité et exporté dans notre pays a pour titre Comment rédiger des lettres en français, «l'ouvrage» se propose d'apprendre aux Algériens les techniques de rédaction de lettres de toutes sortes, administratives, officielles, demandes et autres. A la page 106 de ce fascicule est présenté un modèle de correspondance dans lequel il y a plus de fautes que de mots, des erreurs de traduction, des impropriétés, des fautes de conjugaison, d'orthographe et même des incohérences qui rendent le texte incompréhensible. «Nous avons atteint le fond dans le domaine de l'édition, nous confie avec amertume M. H'ssen Boussaha, artiste et écrivain connu à Annaba, les maisons d'édition se passent des comités de lecture, des révisions et des corrections des ouvrages présentés par les auteurs pour ne pas avoir à débourser de l'argent, elles éditent, impriment et distribuent sans se soucier du contenu. Et si d'aventure on émet des observations et des remarques sur les fautes relevées, on vous dit qu'il s'agit là d'erreurs d'impression, sans plus.» Ce qui est étonnant c'est qu'on s'adresse aux Egyptiens pour nous apprendre à nous Algériens la langue française, nous qui avons des écrivains d'expression française de Feraoun à
Benhedouga en passant par Dib, Mammeri, Amrouche, Mimouni et bien d'autres encore.
Le parcours du combattant des auteurs
Concernant l'édition elle-même, M. Boussaha dira qu'un auteur doit courir pour voir enfin son livre pris en charge par une maison d'édition. Si ce n'est pas le cas c'est à compte d'auteur qu'il fait éditer son ouvrage. Les maisons d'édition implantées à travers le pays prennent 90% du prix du livre édité et ne concèdent à l'auteur que 10% du prix à la distribution et non du prix de vente. Certains auteurs vendent carrément leurs droits à la maison d'édition parce que celle-ci ne leur communique pas le nombre exact d'exemplaires édités pour gonfler leurs revenus. Dernièrement, le ministère de la Culture a instruit les directions de wilaya d'installer des comités de lecture pour prendre en charge tous les ouvrages présentés par les auteurs locaux. Les écrits retenus seront transmis au ministère de tutelle pour être édités et distribués en préservant les droits d'auteur. A ce jour, du moins dans la wilaya de Annaba, aucun ouvrage n'a encore été déposé cela est peut-être dû à une défaillance en matière de communication; les personnes intéressées n'ont peut-être pas encore été
informés de cette mesure censée encourager les écrivains en herbe.


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