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Mémoire d'une Algérie oublieuse
Rues et établissements baptisés de noms venus d'ailleurs
Publié dans La Tribune le 24 - 10 - 2009

Rue Richelieu pour les anciens, rue Mustapha Ferroukhi pour les jeunes. Rue Charras dans la vox populi, rue Hamani dans les documents officiels. Stade du 1er Novembre sur le site de la FAF et dans les journaux, stade Lavigerie pour les amoureux du football. Rue de Tanger pour le «populaire», rue Chaïb Ahmed pour l'administrateur. L'appellation des rues et autres établissements ne fait pas consensus en Algérie. Les symboles de la mémoire collective sont parfois oubliés au profit de l'arithmétique des chiffres. Les cités de nos villes sont définies par le nombre d'appartements qui y existent, les résidences universitaires sont aussi identifiées via le nombre de lits qu'elles offrent- souvent dans l'exiguïté- aux étudiants. Pourquoi les figures emblématiques de l'Algérie, celles de la révolution comme celles antérieures à cette période cruciale dans l'histoire du pays, sont-elles si peu citées dans l'appellation des écoles, universités, hôpitaux, et autres sites ? Nous avons assisté récemment à la rebaptisation de certains lieux du nom des martyrs de la révolution. Ce qui s'apparenterait à une reconnaissance tardive à l'égard de personnes qui se sont sacrifiées pour le bien du pays. Mieux vaut tard que jamais, dit l'adage. Le chemin est encore long pour ne pas rester en déphasage avec l'histoire du pays. Les sphères de décision sont-elles conscientes de cette faille ? Difficile de croire quand on constate cette tendance à baptiser de nouvelles constructions par les chiffres, genre cité des 1 500 logements. Des cités ainsi que d'autres établissements sont baptisés de noms venus d'ailleurs. Un fait qui traduit «la mémoire d'une Algérie oubliée», la belle formule de Mostefa Lacheraf. La question en intrigue plus d'un dès qu'on se rappelle que l'Algérie compte un million et demi de martyrs de la révolution. Pourquoi donc tant d'oubli et d'ingratitude ? La responsabilité semble se perdre à plusieurs niveaux de décision. Ce qu'il est utile de savoir, c'est qu'une commission de dénomination existe. Elle est affiliée au ministère des Moudjahidine. Les directions des moudjahidine de wilaya sont représentées dans ladite commission de dénomination. Il y a décidemment tout un processus pour la baptiser des établissements. Ce processus commence par une demande de dénomination au nom d'un martyr de la révolution ou d'un moudjahid décédé. La demande est émise par la direction de wilaya du secteur concerné. Les départements les plus concernés sont l'éducation, la formation professionnelle, l'université, la santé et bien d'autres. Exemple : pour baptiser une nouvelle école du nom d'un symbole de la révolution, la direction de l'éducation de wilaya propose à la commission de dénomination trois noms entre martyrs et moudjahidine. Cette commission aura par la suite la mission de trancher au profit d'un des trois noms proposés selon des critères préalablement établis. Force est de constater que le processus n'intéresse pas tant les responsables de certains secteurs. La wilaya d'Alger, à titre d'exemple, tente de prendre le taureau par les cornes. Le cabinet du wali vient, en effet, de transmettre des courriers à l'adresse de la direction de l'éducation nationale et de la formation professionnelle. Objet des missives : recenser tous les lycées, collèges, écoles primaires et centres d'apprentissage qui ne portent pas le nom d'un historique de la révolution. Les services de la wilaya d'Alger semblent vouloir effacer du paysage et même dans l'imaginaire collectif certaines appellations comme «le nouveau lycée». Une partie de l'œuvre est cependant déjà entamée, soutient un responsable de l'éducation nationale puisque «certaines dénominations au niveau des écoles ont été accompagnées de portraits de martyrs placés à l'entrée de l'établissement avec une brève biographie de la personne». Par l'opération de recensement des établissements «sans nom», le ministère des Moudjahidine vise à baptiser ces lieux du nom de référents identitaires et historiques du pays. L'implication de ces directions dans la bataille des noms ne résoudra pas le problème dans le sens que la responsabilité se trouve également ailleurs, notamment pour ce qui est des cités nouvellement construites et qui sont baptisées du nombre de logements contenus. Pour un représentant d'une association se référant à la «famille révolutionnaire», les Assemblées communales et les OPGI ont le devoir de mettre fin à cette maladresse. Cet interlocuteur évoque aussi la responsabilité du citoyen, qui a le droit d'exiger une dénomination dans laquelle il se reconnaît.
A. Y.

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