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Une jeunesse désorientée mais pas si paradoxale
Oran
Publié dans La Tribune le 31 - 10 - 2009


Photo : Riad
De notre correspondant à Oran
Samir Ould Ali
Scène observée, au cours de l'été 2008, dans l'un de ces millions de cafés qui abritent les mille et une préoccupations des jeunes Algériens : une collision, heureusement sans grands dommages, met en conflit deux automobilistes, dont l'un est un émigré de passage à Oran pour les vacances. Descendus de leurs véhicules pour faire le constat des dégâts occasionnés par l'inattention de l'un et l'intolérance de l'autre, les deux protagonistes s'apprêtent à remplir les formulaires lorsque le jeune fils du conducteur émigré a cette exclamation dépitée : «L'Algérie, non mais quel pays !» Sur la terrasse du café, quatre adolescents, qui sirotaient leurs cafés, s'insurgent : «Malha Eldjazaïr, sahbi! Qu'est-ce que tu as à reprocher à l'Algérie, hein ?», lance l'un d'eux si hargneusement que le père émigré croit devoir intervenir pour calmer les esprits qui s'échauffaient très rapidement. «Nous adorons l'Algérie, ya ouledi. Si nous avions le choix, nous ne serions même jamais partis !», assure-t-il en arabe avec un fort accent de l'Est algérien. Après avoir encore averti contre «ces dénigreurs du pays qui n'hésitent cependant pas à venir s'y faire bronzer chaque été», les jeunes reprennent leurs affaires. Ce que les malheureux émigrés ignoraient est que le sujet de la discussion que leurs «bourreaux» du jour avaient interrompu quelques minutes plus tôt portait sur… le meilleur moyen de réussir une harga vers l'Espagne. Déconcertante jeunesse qui dénonce, souvent dans la violence, l'injustice sociale de son pays, la hogra, la corruption et qui n'hésite pas une seconde à sortir les dents pour prendre la défense de l'Algérie. «Ce n'est pas le pays que nous dénigrons, rejette un de ces jeunes qui passe son temps dans l'un des cafés de son quartier. Parle à tous ces jeunes et tu verras à quel point ils aiment l'Algérie. Tous savent que nous avons un beau pays, plein de ressources et de richesses. Que convenablement géré, il serait le meilleur pays africain : nous aurions tous un logement, du travail et la joie de vivre sur notre terre. Malheureusement, l'Algérie est gangrenée par la corruption. La hogra et l'injustice sociale sont partout ; le travail s'achète… Regarde ces jeunes : je les connais tous et je peux t'affirmer que 90% consomment du cannabis pour oublier l'humiliation qu'ils subissent au quotidien. Ce n'est pas la faute au bled mais à ses dirigeants. Ceux qui ont choisi l'exil n'ont pas fui le pays mais ses dirigeants. Si je réussis ma harga à moi, ce ne sera pas par haine pour l'Algérie mais pour son système gangrené jusqu'à la moelle.» Propos chagrins, emplis d'amertume de jeunes durablement mortifiés qui ne rêvent, désormais, que de partir vivre sous d'autres cieux, fût-ce par la périlleuse et parfois mortelle traversée en barque. «Je sais que beaucoup sont morts ou ont disparu en mer, que les risques sont très grands. Mais l'envie de vivre enfin me dévore tellement l'intérieur et depuis si longtemps que je suis prêt à risquer n'importe quoi pour y arriver ! Finir bouffé par les poissons plutôt que par les mites, voilà ma devise», assène notre interlocuteur en insistant encore sur le fait que «l'Algérie n'y est pour rien. Mes couleurs ne sont pas bleu-blanc-rouge comme on pourrait le croire mais le vert et el blanc avec un croissant et une étoile rouges au milieu.» Cet amour des couleurs nationales, beaucoup de jeunes -qu'on fustige assez souvent pour leur désir de s'exiler- l'ont prouvé et continuent de le démontrer. Notamment ces derniers mois à la faveur du parcours remarquable de l'équipe nationale de football en éliminatoires combinées de la Coupe du monde et de la Coupe d'Afrique. Jamais de mémoire d'Algérien, pareil engouement pour l'EN n'a été enregistré depuis la glorieuse époque des Verts des années 1980. Partout dans les grandes villes algériennes, les drapeaux de différentes dimensions fleurissent à tous les coins de rue ; les jeunes et moins jeunes portent des survêtements ou maillots de l'équipe nationale, et divers articles dérivés sont vendus sur des étalages improvisés : chapeaux, écharpes, les nouveaux maillots de l'EN… sont proposés à des prix plus ou moins élevés mais qui ne rebutent en rien les aficionados, désormais de plus en plus nombreux, des Fennecs. Des Fennecs qui mettent du baume à leurs cœurs meurtris et leur ouvrent les portes vers les espaces, depuis vingt ans interdits, de l'allégresse et de la joie, mais surtout de la fierté et de la confiance en soi. «Que l'on soit en Algérie ou ailleurs, l'amour que l'on éprouve pour le pays est intarissable, explique un jeune Algérien résident en France. Tous les Algériens qui se sont installés à l'étranger n'attendent qu'une chose : de bonnes conditions de vie. J'en connais beaucoup qui ont tenté un retour pour, comme on le dit si souvent, au pays, aider l'économie nationale à guérir. Mais ils ont vite réalisé que c'était impossible, que malgré les engagements officiels et les petits changements opérés, la situation n'a toujours pas évolué.» Jeunes Algériens d'ici ou d'ailleurs, presque tous rêvent de vivre dans leur pays. Mais dans une Algérie débarrassée de la corruption, de la hogra et des injustices, et qui permette de s'épanouir et de progresser. Une Algérie telle que l'ont rêvée tous les martyrs du Premier novembre 1954 et des autres révolutions de l'histoire algérienne.


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