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«Des milliards de dollars dépensés dans le Medgaz»
Chakib Khelil au journal russe Expert Magazine
Publié dans La Tribune le 04 - 11 - 2009


Photo : Riad
Expert Magazine :
l'Algérie va-t-elle augmenter prochainement ses exportations de gaz ?
Chakib Khelil : Aujourd'hui, nous exportons 62 mds de m3, général,en vers les pays européens. A la fin de cette année nous allons envoyer, encore, 8 mds
de m3 de plus en Europe à travers le nouveau gazoduc Medgaz. Actuellement, est à l'étude la construction d'un nouveau gazoduc, le Galsi, qui atteindra la Sardaigne et ensuite l'Italie. Sa capacité sera de 8 mds de m3. Nous planifions, de même, d'augmenter de 7 mds de m3 la capacité de l'actuel gazoduc vers l'Italie qui traverse aussi la Tunisie. En plus de l'augmentation de l'exportation de gaz naturel, nous construisons deux usines qui vont produire du GNL. Chaque usine pourra transformer 6 mds de m3/an. Au total, en 2012, nous prévoyons d'exporter, auminimum, un volume de 85 mds de m3 vers l'Europe.
A partir de quels gisements ces projets seront-ils réalisés ?
Dans le sud-ouest du pays des compagnies étrangères, Total et Repsol, ont découvert beaucoup de nouveaux champs gaziers et nous construisons des gazoducs à partir de cette région. Sachez que notre pays a de grandes potentialités. L'Algérie a 1,5 million de km2 qui ne sont presque pas étudiés et où il est possible de découvrir des gisements de pétrole et de gaz. Là, la densité est de 8 forages/10 000 km2. Par comparaison, la moyenne mondiale est de
100 forages et au Texas ce chiffre atteint 500 forages/10 000 km2. En général, les exportations peuvent être augmentées grâce aux possibilités existantes et même sans l'exploitation de nouveaux gisements. Il faut dire, qu'aujourd'hui, près de 40 mds de m3 extraits d'un très grand gisement y sont réinjectés et
présentent déjà un potentiel d'exportation en attendant que d'autres seront mis en production.
Mais y aura-t-il une demande supplémentaire de gaz algérien en Europe ?
L'augmentation des volumes de l'exportation de gaz à travers des gazoducs russes (si Moscou va s'entendre avec les républiques d'Asie centrale), la possibilité de l'exportation du gaz iranien associée à la faible augmentation en demande de gaz en Europe vont faire que le marché européen sera saturé. La demande européenne va devenir importante et il y a de la place pour tout le monde et pour la Russie et pour l'Algérie et pour le Nigeria et pour l'Egypte et pour le Qatar. Nous ne sommes pas des concurrents. La Russie ne vend pas de gaz à l'Espagne, l'Algérie ne vend pas de gaz à l'Allemagne. Et, d'ailleurs, comment se concurrencer sur le marché quand les contrats ont été conclus à long terme sur 15 ans et que les prix sont déjà fixés ? Soyons réalistes, le marché du gaz n'est pas celui du pétrole. Si vous construisez un gazoduc maintenant, le gaz ne circuler dedans que dans dix ans. D'autre part, le ouvernement algérien a l'intention de liquéfier la moitié de son gaz et, donc, il ne sera lié ni avec le pipe ni avec l'Europe ; on peut l'exporter vers n'importe quelle région du monde : aux Etats-Unis, en Corée, au Japon ou en Grèce.
Mais la production et l'exportation de gaz liquéfié ne peuvent être rentables que dans le cas où le prix du gaz naturel est élevé, et, actuellement, il est relativement faible. Ne craignez-vous pas de subir des pertes ?
Le gaz liquéfié vous donne une flexibilité, c'est une question stratégique. Si vous n'avez que des pipes, dans ce cas vous êtes liés à ces derniers, mais si vous avez la possibilité, en parallèle, de produire du gaz liquéfié, dans ce cas, tout simplement, vous liquéfiez le gaz naturel en GNL au cas où il y a un hangement de la situation du marché. Parfois le marché japonais devient plus attractif que le marché européen.
Y a-t-il des difficultés dans la coopération énergétique de l'Algérie avec l'UE ?
Logiquement, si on fait un accord avec l'UE, il doit être respecté par tous les pays membres de l'UE. Mais, parfois, ces mêmes Etats prennent des décisions bizarres.En voilà un exemple : le nouveau gazoduc Medgaz vers l'Espagne a été construit en 5 ans et nous avons dépensé des milliards de dollars, surmonté beaucoup de difficultés. Il est fin prêt pour entrer en exploitation et nous avons l'intention d'y faire envoyer du gaz. Et voilà que, subitement, le ministère
des finances espagnol a décidé d'instaurer une taxe, qui vaut zéro maintenant, mais qui sera réelle dans l'avenir. Si on m'en avait parlé il y a cinq ans, nous aurions pu mener des discussions sur le taux de cette taxe et en fin de compte décider à ce moment-là si nous devrions construire ou non ce pipe. Et après cela, ils nous accusent de changer les conditions du contrat au dernier moment ! Maintenant, on va réfléchir deux fois avant de réaliser de nouveaux projets avec l'Europe.
Comment se développe aujourd'hui la coopération entre la compagnie nationale de pétrole et de gaz Sonatrach et Gazprom ?
Comme vous le savez, on a proposé à des compagnies étrangères de participer à l'exploitation de certains blocs et Gazprom en a obtenu un (périmètre El Assel -«Expert Online»-. On aurait souhaité avoir nous aussi les mêmes possibilités en Russie. Par exemple, les compagnies égyptiennes sont venues à nos
gisements en Algérie et nous, réciproquement, on a pu commencer à faire du business en Egypte. La même chose s'est faite avec les compagnies françaises et britanniques, mais investir en Russie, c'est difficile.
L'OPEP critique la Russie à cause du fait que Moscou ne coordonne pas ses volumes de production avec les pays membres du cartel. Quel sens ont de telles critiques, puisque la Russie n'est pas membre de l'OPEP et elle n'est pas tenue de mener une telle coordination ?
L'organisation pétrolière ne tient pas à obtenir quoi que ce soit de la Russie. Nous ne demandons rien ni à la Russie, ni au Mexique, ni aux autres pays producteurs de pétrole non membres de l'OPEP. Le Brésil n'est pas membre de l'OPEP et, pourtant, il ne prétend pas à des relations particulières avec elle, mais la Russie le demande. Moscou demande des rencontres avec l'OPEP ? O.K., nous tiendrons des rencontres ; les Russes veulent des conférences conjointes et on n'est pas particulièrement contre. Dans ce cas, la Russie devra respecter ses engagements et ne pas se comporter comme elle le fait actuellement.
Il y a une discipline que nous respectons. A cause de cette discipline, nous faisons des sacrifices. Au cours de cette année, l'Algérie a diminué sa production de pétrole de 15% et à cause de cela nous perdons des milliards de dollars. Si on ne s'était pas limité, le prix du pétrole ne serait pas de 70 dollars mais à moins de 20 dollars pour un baril, la Russie souhaite-elle un tel prix ? J'en doute.
Que pense le gouvernement algérien en ce qui concerne le projet de création d'une «OPEP du gaz» ?
En plus de la Russie et du Qatar, le gouvernement algérien a déclaré qu'il soutiendrait l'idée de la création d'une «OPEP du gaz». Mais en réalité, créer une telle organisation sera, bien sûr, très compliqué. Chacun de ces pays a conclu des contrats à long terme et il est plus simple de dire que nous avons vendu
notre gaz sur 15 ans. Comment dans ces conditions changer le prix du gaz uniquement en changeant les volumes de production si ces volumes sont,
en réalité, déjà vendus. La seule issue est le développement du marché des contrats à court terme et en particulier, l'augmentation des volumes de production et de vente de GNL. On peut charger des tankers et, en un délai très court, les envoyer là où le prix est élevé.A l'heure actuelle ce marché est peu important. En Algérie, on ne vend que 15% du gaz sur le marché spot. Nous avons commencé à travailler activement dans le domaine de la coordination des stratégies du gaz. Au cours de la réunion qui s'est tenue à Moscou en 2008 les statuts du Forum des pays exportateurs de gaz ont été approuvés. Son siège sera basé à Doha. Le but de ce Forum est la discussion du plan d'action de ses membres au cours des 30-40 prochaines années.
Moscou peut-il présider ce Forum ?
Bien sûr, la Russie peut proposer son candidat au poste de secrétaire général, mais jusqu'à présent elle ne l'a pas fait. Les Iraniens ont proposé depuis longtemps leur candidat. Nous avons décidé de donner du temps aux autres pays membres pour qu'ils puissent proposer leurs candidats, mais jusqu'à présent le seul prétendant au poste de secrétaire général est Iranien. Mais il y a encore du temps, la confirmation de la candidature au poste de secrétaire général aura lieu à la fin de l'année, durant la réunion des ministres des pays membres qui se tiendra à Doha (Qatar).
Qu'attend l'Algérie d'une telle organisation ?
L'Algérie n'a pas besoin de cette organisation comme une certaine réunion politique. On voudrait que ce forum soit une organisation économique qui puisse fonctionner à l'instar de l'OPEP. En particulier, nous tenons à redéfinir les méthodes d'estimation des prix du gaz. Actuellement, les calculs montrent ceci : vous prenez le prix d'un baril de pétrole et vous le divisez au minimum par 10 (voire par 11 ou 12) et vous obtenez le prix du gaz pour un million de BTU
(unité de mesure utilisée pour la cotation du gaz aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne -«Expert On line»). Ainsi, si le baril de pétrole coûte 65 dollars, le
prix du gaz sera aux environs de 6,5 dollars pour 1 million de BTU. Mais cela est injuste. Si on considère du point de vue des prix justes, dans ce cas, il
faudrait diviser par 6 le prix du baril de pétrole car un baril de pétrole est équivalent à environ 6 millions de BTU. Ainsi, le prix du gaz, devrait être deux fois plus élevé. Et, pourtant, ce n'est pas uniquement notre problème, c'est celui également de la Russie et du Qatar. On doit travailler ensemble pour résoudre ce problème.


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