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Finance islamique en Algérie, une alternative ?
Experts et spécialistes s'intéressent au fonctionnement et aux opportunités de ce mode de financement
Publié dans La Tribune le 16 - 11 - 2009


Photo : M. Hacène
Par Salah Benreguia
Si, dans certains pays occidentaux, les législateurs cherchent actuellement à créer les conditions réglementaires afin de permettre à leurs banques de capter les capitaux «halal», la législation algérienne a déjà autorisé ce genre d'opérations depuis 1991, lors de l'agrément de la première banque privée spécialisée dans ce financement, à savoir El Baraka Bank. Mais pour les spécialistes en la matière, ce marché, qui s'est développé dans le pays depuis 18 ans, demeure, cependant, en phase de démarrage. Il représente, selon les chiffres fournis lors de ce forum, seulement 1% du système financier national et près de 15% des banques privées. Et le nombre de banques et établissements agréés depuis se comptent sur les doigts d'une seule main : trois banques (El Baraka, Essalem et AGB) ainsi qu'une compagnie d'assurances (Salama) opèrent actuellement en Algérie selon les préceptes de la charia. Ce qui a fait dire d'ailleurs à certains spécialistes que la finance islamique en Algérie en est encore à un «stade embryonnaire». Motif ? La loi sur la monnaie et le crédit autorise, certes, les opérations d'investissement et de commerce conformes aux préceptes de la loi islamique (charia), mais ne les a pas clairement définies en tant que catégorie spécifique de financement. «La finance islamique opère selon des règles différentes de la finance classique. Par conséquent, il faudrait avoir un système adapté au code de commerce, au niveau de la législation fiscale, parce que les transactions sont structurées d'une manière particulière par rapport aux banques classiques qui utilisent des intérêts. Dans le cas de la finance islamique, on utilise des opérations commerciales mais qui sont de nature financière», nous a indiqué un expert lors de ce forum. Ce manque de précisions serait à l'origine du timide développement de ce segment de la finance après deux décennies d'activité marquées par la présence seulement de quatre opérateurs financiers, dont trois n'ont qu'une année d'existence, qui offrent des produits financiers islamiques. Certains experts, à l'image du directeur central d'El Baraka Bank, M. Nasser Hideur, ont vivement suggéré d'introduire certaines règles pouvant faciliter l'application ainsi que la réussite de ce type de financement en Algérie. En d'autres termes, ce banquier a indiqué que les lois bancaires, commerciales et fiscales gagneraient à être revues afin d'intégrer des dispositions particulières permettant d'assurer des opérations bancaires régies par les règles de la finance islamique. Existe-t-il une volonté politique de la part des autorités monétaires du pays pour la réussite d'une telle entreprise ? Affirmatif,
répondent certains participants. En effet, ces derniers nous ont fait savoir que le ministère des Finances avait récemment affirmé que l'activité des banques islamiques en Algérie est codifiée de manière cohérente, en ce sens que la loi sur la monnaie et le crédit et les textes d'application de la Banque d'Algérie contient des textes législatifs visant à réguler les produits bancaires proposés par ces banques islamiques. Pour rappel, le premier argentier du pays avait annoncé également qu'un groupe de travail, formé de responsables de banques et établissements concernés, membres de l'Association des institutions financières et des banques, mène une étude exhaustive afin de formuler de nouvelles propositions pour le développement et le soutien de l'activité des banques islamiques en Algérie.
La finance islamique peut apporter un souffle nouveau au paysage bancaire algérien
S'agissant toujours du développement de ce type de financement, notre pays peut-il devenir le hub de la finance islamique dans la région du Maghreb ? La finance islamique peut-elle apporter un nouveau souffle au développement du secteur bancaire privé algérien ? Zobeir Ben Terdeyet, directeur du cabinet français Isla-Invest, organisateur du forum, est affirmatif : «Nous pensons que oui, car le système financier algérien est très peu développé par rapport aux autres pays voisins [Tunisie, Maroc]. L'Algérie a, alors, l'opportunité de construire un système financier, et là, la finance islamique peut s'avérer comme une alternative. Donc, si un investisseur étranger veut opter pour un marché, il choisira le marché algérien car il est en plein développement, contrairement à ceux e la Tunisie ou du Maroc qui sont matures. De ce fait, l'Algérie offre beaucoup plus d'opportunité que celui de deux pays voisins», nous a affirmé ce spécialiste. Pour la même source, les facteurs géographiques, culturels et religieux du pays peuvent jouer un grand rôle pour la réussite d'une telle entreprise. «Vous savez que beaucoup d'Algériens vivent dans des régions où les pratiques religieuses sont beaucoup plus élevées que dans la capitale. Ces derniers ne veulent pas placer leur argent dans les banques, car ils estiment que c'est ‘‘haram'' [interdit par la religion]. Selon un banquier exerçant dans une banque privée, sa banque ne peut pas aller à Ghardaïa pour ouvrir des agences, car ce ne sont pas des produits islamiques. Et c'est là un moyen pour nous de
bancariser les gens dans ce sens. Donc, l'aspect culturel et religieux est déterminant, car en se référant aux principes de la religion, ils ont décidé de ne pas déposer leur argent dans les banques classiques». L'explication de ce spécialiste renseigne à quel degré la finance islamique peut avoir de beaux jours devant elle en Algérie.
S. B.
Qu'est-ce que la finance islamique ?
Comment fonctionne ce mode de financement ? Les spécialistes en la matière expliquent de prime abord que ce type de financement, né dans les années 70, représente aujourd'hui plus de 700 milliards de dollars d'actifs gérés dans le monde. Pour adopter un produit financier islamique, il faut un conseil (composé d'au moins trois docteurs en charia) qui se prononce sur sa conformité par rapport aux règles de la loi islamique. Après étude, ils émettent une «fatwa» et ce n'est qu'alors que le produit peut être commercialisé, nous a expliqué un expert. Quelles sont les différences qui existent entre la finance islamique et la finance traditionnelle ? Les mêmes sources soutiennent que ce nouveau mode de financement répond strictement aux cinq critères, à savoir l'interdiction de l'intérêt, pas d'incertitude, pas de financement de certains secteurs jugés illicites, comme l'alcool, le principe qui stipule que toute transaction doit être sous-tendue par un actif tangible et, enfin, celui du partage des profits et des pertes entre les participants à une transaction financière. «Donc, la finance islamique permet de répondre à ces deux besoins, sauf qu'elle est spécifique, en ce sens qu'elle doit respecter les règles de la charia. En plus des principes classiques de financement [les risques, la profitabilité], dans la finance islamique on doit faire attention à ne pas faire de la ‘‘riba'', ou l'intérêt interdit en islam ; pas d'activités illicites dans le financement, donc pas de spéculation et d'incertitude», nous a expliqué Zobeir Ben
Terdeyet. Quels sont ces produits ? Dans le cas de notre pays, il existe le sukuk, la «murabaha» (achat-vente), les «ijara» (équivalent de leasing) et les musharaka (équivalent du capital risque). Il est utile de rappeler qu'aujourd'hui, 37 institutions financières opèrent en Afrique pour une population musulmane de 412 millions d'habitants. Selon une étude de Moody's, le marché estimé en Afrique est de 235 milliards de dollars pour un volume actuel de 18 milliards, un potentiel de croissance important.


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