Photo : Riad Par Abderrahmane Semmar Le compte à rebours pour la CAN 2010 a commencé. L'Algérie, absente lors des deux dernières éditions de cette prestigieuse compétition, retrouvera enfin la grande ferveur des chaudrons africains en Angola. Il faut dire que les Verts sont attendus au tournant à Luanda. Leur statut de mondialistes, courageusement acquis contre l'Egypte le 18 novembre dernier, les amènera à donner le meilleur d'eux-mêmes pour réaliser un bon parcours dans cette CAN. La moindre fausse note serait fatale au moral de nos joueurs, des supporters également, et les marquerait certainement durant le reste de leur parcours alors qu'ils auront la lourde mission de représenter les couleurs de l'Afrique, du Maghreb et du monde arabe au Mondial sud-africain. Pour ce faire, il vaudrait mieux commencer à faire ses preuves et s'imposer lors de cette CAN. Et la tâche n'est guère aisée au regard du niveau de jeu impressionnant du gratin du football africain auquel les Fennecs seront confrontés. Mais qu'on se le dise en toute franchise, le tirage au sort alimente les espoirs des Verts qui ont de sérieux atouts pour triompher car ils évolueront dans le groupe le plus abordable de la CAN angolaise. Le coach national, Rabah Saadane, l'a reconnu d'ailleurs sans ambages. Cela dit, une analyse plus approfondie des qualités et caractéristiques du Malawi, du Mali et de l'Angola, les trois sélections contre lesquelles les Verts devront évoluer, s'impose afin d'évaluer les chances d'une qualification en quarts de finale pour les Antar Yahia, Ziani, Megheni et compagnie. Pour assurer cette qualification, une performance importante pour notre sélection, il est impératif de gagner le premier match et d'engranger les trois premiers points. Et ce premier match devra être gagné contre le Malawi, l'équipe surprise qui a éliminé la puissante Guinée dans les éliminatoires combinées de la CAN et de la Coupe du monde. C'est dire que le petit poucet du groupe des Verts a largement fait ses preuves pour rejoindre les 15 autres équipes de la CAN. Toutefois, pour de nombreux observateurs avertis, disputer le premier match contre le Malawi est une aubaine pour l'Algérie qui évite ainsi l'Angola, le pays organisateur, dans le match d'ouverture. Ainsi, les Verts, forts de leur expérience internationale et de la force mentale que leur a procurée la qualification au Mondial, pourront aisément disposer du Malawi s'ils arrivent à mettre en œuvre leur grand jeu. La méfiance est néanmoins de mise car les jeunes joueurs du Malawi auront certainement le moral «dopé» en affrontant l'Algérie et tenteront de s'imposer conte notre équipe. D'autre part, le point fort du Malawi est incontestablement son attaque. Composée du talentueux Russel Mwafulirwa, épatant avec son club sud-africain de l'Ajax Cape Town, de l'efficace Esau Kanyenda, très apprécié en Russie avec son club KamAZ, et du duo Atusaye Nyondo (Silver Strikers) et Jimmy Zakazaka (Bay United, Afrique du Sud), cette attaque a dérouté plus d'une équipe. En tout et pour tout, 15 expatriés font partie de l'effectif de 28 joueurs du Malawi. Cela dénote le niveau relevé de cette équipe qu'il ne faut surtout pas sous-estimer. Pour le deuxième match, l'Algérie sera confrontée au Mali, une grande équipe du continent africain. Ce match décisif scellera son sort dans la compétition. Si elle gagne ce deuxième match, elle sera quasiment qualifiée pour les quarts de finale. Et si elle fait match nul, elle préserve grandement ses chances avant le dernier match. En tout cas, quoi qu'il en soit, la défaite est interdite lors de ce match même si le Mali est un redoutable adversaire. Composée de joueurs de très haut niveau qui évoluent dans les plus grands clubs européens, le Mali est bel et bien une équipe impressionnante même si, aux yeux des observateurs du football africain, le onze malien est capable du meilleur comme du pire. Ayant fait une piètre prestation lors des éliminatoires combinées pour la Coupe du monde et la CAN, le Mali pourrait se réveiller en Angola. Et à ce moment-là, les Verts devraient y prendre garde. Et pour cause, dans tous les compartiments, les Aigles du Mali disposent de grandes qualités. Avec une expérience internationale, une vigueur et une puissance physique, ingénieuse tactiquement et techniquement avec des attaquants de rang mondial, l'équipe du Mali a tout pour plaire et gagner. Preuve en est, en défense, les Adama Coulibaly (27 ans, AJ Auxerre), Souleymane Diamoutene (24 ans, US Lecce) Amadou Sidibe (21 ans, AJ Auxerre), Cédric Kanté (28 ans, Panathinaikos) et le grand Sammy Traoré (31 ans, Paris SG), constituent un bloc solide et très coriace. Au milieu de terrain, les Mahamadou Diarra (26 ans, Real Madrid), Bassala Touré (31 ans, APO Levadiakos), Djibril Sidibe (25 ans, CS Sedan-Ardennes), Seydou Keita (28 ans, FC Barcelone) et l'incontournable Mohamed Lamine Sissoko (22 ans, Juventus Turin), sont incontestablement parmi les meilleurs joueurs au monde à leur poste. En attaque, les Mamady Sidibe (28 ans, Stoke City FC), Dramane Traoré (25 ans, Lokomotiv Moscou), Mamadou Diallo (25 ans, Le Havre) et le magistral AC Frédéric Kanouté (30 ans, FC Séville), constituent des armes offensives qui feront mal à n'importe quelle autre grande équipe du monde. Il est à signaler également que le Mali prend très au sérieux la préparation pour la CAN dans laquelle il voudrait aller le plus loin possible. Dans ce sens, les Aigles du Mali participeront au Tournoi de la fraternité au Qatar prévu du 27 décembre au 3 janvier prochain à Doha, aux côtés de l'Iran et de la Bosnie-Herzégovine. Ce stage renseigne à lui seul sur les grandes ambitions que nourrit l'équipe malienne, dont le sélectionneur, le Nigérian Stephen Keshi, ne fait guère mystère. Les Verts savent d'ores et déjà qu'un grand match les attend face aux Aigles du Mali qui ne reculeront devant rien pour damer le pion aux Fennecs, lesquels passeront une délicate épreuve lors du dernier match face à l'Angola, pays organisateur de la CAN. Mis à part le soutien populaire que lui témoigneront les foules angolaises, ce qui est un avantage énorme, l'Angola est une équipe solide, athlétique et disposant de très bons joueurs. Cette équipe, qui a atteint les quarts de finale lors de la dernière édition de la CAN au Ghana, s'est fixé comme objectif de gagner cette compétition prodigieuse d'autant qu'elle est organisée sur son propre sol. Les Verts devront donc se montrer très résistants défensivement et bien organisés au milieu du terrain pour mettre en péril le rouleau compresseur de l'Angola. Celui-ci a fait appel à un grand entraîneur pour atteindre ses objectifs. Le Portugais Manuel Jose, ancien coach d'Ahly d'Egypte, est un fin tacticien et un grand connaisseur du football africain. Pour affûter la préparation de son équipe, il installera son camp de base au Portugal. Ainsi, 19 joueurs s'envoleront le 29 novembre prochain de Luanda à destination de l'Algarve, la province sud du Portugal, où ils resteront jusqu'au 5 janvier, date de leur retour dans leur pays, soit cinq jours avant le coup d'envoi de la 27ème Coupe d'Afrique des nations. Durant ces stages, des matches de préparation sont prévus contre des formations locales ainsi que deux rendez-vous avec l'Estonie le 30 décembre et la Tunisie le 3 janvier. La troupe de Manuel Jose pense être ainsi fin prête pour le match d'ouverture le 10 janvier face au Mali. Ces matches de préparation permettront, à coup sûr, aux Zé Kalanga Dinamo (Bucarest Roumanie, D1), Gilberto (Al Ahly du Caire Égypte, D1), Flávio (Al Shabab Riyad Arabie saoudite, D1), Manucho (Real Valladolid Espagne, D1) et leurs camarades d'entreprendre leurs derniers réglages afin d'attaquer comme il se doit la CAN 2010. On l'aura donc bien compris, le groupe A est abordable, mais loin d'être facile. Et le moindre égarement coûtera cher à notre sélection. Somme toute, le périple de Luanda ne sera pas une promenade de santé pour les Fennecs.
