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Corruption, une constante en Algérie ?
Face à l'impunité, le fléau perdure
Publié dans La Tribune le 02 - 01 - 2010

La corruption demeure largement répandue en Algérie malgré l'engagement officiel du président Bouteflika pour la lutte contre ce fléau. L'année 2010, à l'instar de celle qui l'a précédée, s'annonce riche en scandales, à suivre l'actualité brûlante qui fait état de multiples malversations de certains secteurs. En Algérie, donc, les scandales se suivent et se ressemblent, creusant le Trésor public et minant la confiance du citoyen dans l'Etat.
Ce constat qui a déjà été fait par le chef de l'Etat, dès son arrivée à la tête du pouvoir en 1999 où il avait déclaré lors d'un de ses meetings que «l'Algérie est un pays miné par la corruption», ne paraît pas avoir nettement changé depuis.Les chiffres officiels des dommages financiers causés par les affaires de grande corruption de ces dix dernières années ne manquent pas. Durant les derniers huit premiers mois de l'année précédente, la brigade de lutte contre les atteintes économiques et financières de la direction de la police judiciaire a eu à constater près de 2 000 atteintes économiques impliquant plus de 5 000 personnes. Parmi ces affaires, nombreuses sont relatives à des détournements dans des banques, des agences postales et des assurances.
Le montant de ces détournements n'a pas été précisé mais il est clair qu'il se chiffre en milliards de dinars. Comme celui des années 2005, 2006 ou encore 2007 et 2008. Les comptes ne sont pas faits mais à suivre les affaires en justice et les montants déclarés, il est clair que la situation est alarmante. En 2005, près de 340 milliards de dinars ont été dilapidés. En 2006, les enquêtes préliminaires dans des affaires de dilapidation de deniers publics ont évalué le préjudice à plus de 1 300 milliards de centimes. Dans le volet des abus de biens sociaux à des fins personnelles par des responsables d'entreprises ou de collectivités locales, les auxiliaires de la justice ont signalé la perte de plus de 2 000 milliards de centimes. Dans les banques, même constat. On se rappelle à peine les montants dilapidés : plus de 7 000 milliards de centimes à El Khalifa Bank, 3 200 milliards à la BNA, 4 000 milliards à la BCIA, 1 100 milliards à la BADR ou encore les 70 milliards d'Algérie Télécom. Il y a aussi le scandale de la Générale des concessions agricoles (GCA) dont les premières estimations font état d'un préjudice de 4 000 milliards de centimes ! Ce ne sont là que les exemples les plus édifiants de milliers d'atteintes économiques et financières commises durant ces dernières années et dont le montant s'élève à des milliards de dollars, selon l'ex-ministre des Finances qui, lors d'une sortie médiatique fracassante, avait révélé que les sommes détournées dans des affaires ayant éclaboussé le secteur bancaire algérien avoisinent quelque 2,5 milliards de dollars. Devrons-nous nous interroger sur les personnes qui sont derrière l'évanouissement de ces milliards dans la nature ou sur les failles qui ont permis ces détournements ? La complicité dans ces affaires de dilapidation n'échappe, aujourd'hui, à personne, démontrée par des procès publics qui ont mis à nu la responsabilité de hauts cadres de l'Etat. Mais l'impunité dont bénéficient certaines personnes, est loin de permettre l'éradication de ce fléau.
Est-ce que l'Algérie n'a toujours pas réussi à avoir une justice équitable et transparente ? C'est peut-être une conclusion hâtive puisque l'Etat a prouvé sa détermination à lutter contre le crime de dilapidation en adoptant de nouvelles lois. Des lois décidées notamment après l'éclatement de l'affaire Khalifa Bank dont le procès a été un tournant décisif dans l'évolution de la gestion des banques, devenues depuis très frileuses. D'ailleurs depuis l'inculpation de nombreux cadres, plus aucun responsable ne s'aventure à prendre une quelconque initiative à risques même dans le cadre de ses prérogatives. Il n'empêche que les affaires liées à ceux qui bénéficient du privilège de juridiction, les hauts cadres de l'Etat pour ne pas les nommer, finissent au fond des tiroirs. Une situation qui renforce ce sentiment qu'en Algérie l'impunité est la règle. Il y a aussi ce changement de la loi qui a fait du détournement des deniers publics -considéré auparavant comme un crime et dont la sanction variait entre la prison à perpétuité et la peine capitale- un délit. Rappelons que, pour avoir détourné 3 200 milliards de la BNA, Achour Abderrahmane, pour ne citer que cet exemple de fraîche mémoire, a écopé de 10 ans de prison ferme. De quoi créer l'émulation ! Est-il raisonnable d'admettre que celui qui vole les réserves de changes de l'Algérie n'écope pas de plus de 10 ans ?
Et alors que ce sentiment mine la confiance du citoyen dans l'Etat, il y a des silences qui restent énigmatiques. En premier celui de la Cour des comptes qui sombre dans un sommeil léthargique, manquant à ses obligations. L'article 170 de la Constitution stipule qu'«il est institué une Cour des comptes chargée du contrôle a posteriori des finances de l'Etat, des collectivités territoriales et des sociétés publiques». Instituée en 1979, la Cour des comptes doit établir un rapport annuel qu'elle adresse au président de la République. Le rapport doit être publié totalement ou partiellement au Journal officiel et une copie doit
être transmise par la Cour des comptes à l'institution législative. Depuis près d'une quinzaine d'années, aucun rapport n'a été publié. Ainsi, cet organe national est mort-né. L'autre silence énigmatique est celui de l'Etat face à l'organe national de prévention et de lutte contre la corruption. Créé par décret présidentiel comme principal mécanisme de mise en application de la loi 06/01 relative à la prévention et la lutte contre la corruption, cet organisme est mis au placard, en attendant que la volonté politique daigne le libérer.
En effet, depuis novembre 2006 et malgré le décret présidentiel n°06/413 du 22 novembre 2006 fixant la composition de l'organe national de prévention et de lutte contre la corruption, son organisation et son fonctionnement, le président Bouteflika n'a toujours pas désigné ses membres. Cette désignation est pourtant une condition sine qua non pour l'installation de l'organe. Comment justifier ce grand retard ? Surtout que le chef de l'Etat s'était encore une fois en 2004 engagé à mettre fin à la corruption. Le président Bouteflika avait, rappelons-le, inauguré son 2ème mandat présidentiel en signant un décret portant ratification de la convention des Nations unies contre la corruption et avait, la même année, à l'occasion de l'ouverture de l'année judiciaire, déclaré : «Je voudrais insister sur l'importance qu'il convient d'accorder à la lutte contre la corruption partout et dans toutes les institutions, y compris dans le secteur judiciaire car cette forme de criminalité insidieuse entrave le développement économique, fait fuir les investisseurs étrangers, cause un grand tort aux
citoyens et mine la confiance des populations dans l'Etat.» Donc comment faire face à l'avidité de la mafia et ses tentacules enracinés à tous les niveaux ? Ce n'est sûrement pas avec des discours ni avec des textes. Ce qui manque à l'Algérie, c'est le passage à l'acte. Ce sera pour quand ? 2010 ? Le citoyen peut l'espérer même si tout porte à croire que le fléau de la corruption semble avoir encore de beaux jours devant lui.
Ce qui va renforcer le sentiment de hogra. L'Algérien, face à l'impunité, reste convaincu que seuls les naïfs s'accrocher à l'idée du droit et de la morale. De mêmes que seuls les sous-fifres payent pour les «gros bonnets» dont le flot d'argent et les connaissances influentes leur permettent d'acheter la liberté et la quiétude. Une seule vérité donc en 2010 : la corruption est là, les Algériens le savent. Alors, ils risquent de suivre l'exemple ou de se révolter.
H. Y.


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