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Transport urbain : «C'est le grand bazar !»
Le secteur sombre dans la déstructuration
Publié dans La Tribune le 06 - 01 - 2010


Photo : Riad
Par Abderrahmane Semmar
Des embouteillages à n'en plus finir, des bouchons monstres à tous les coins de rue, des bus vieillots et dangereux, un réseau de transport défectueux et irrégulier, des trains de banlieue accumulant au quotidien des retards inconsidérés, des chauffeurs de taxi qui imposent leur diktat aux clients, des receveurs de bus impolis et discourtois, une conduite dangereuse à l'origine de nombreux accidents de la route, etc., voilà à quoi se résume aujourd'hui le transport urbain dans notre pays en général et à Alger en particulier. Un tableau noir que les pouvoirs publics ne cachent plus à présent car, eux aussi n'ont pas hésité à qualifier la situation qui prévaut dans les transports urbains de «grand bazar», pour reprendre la fameuse expression de Amar Tou, le ministre en charge du secteur des transports.
«Ce sont les transporteurs qui font la loi au détriment de la réglementation et des lois de la République», disait-il sans ambages, à ce propos, l'année dernière, lors d'une réunion avec l'ensemble des directeurs de transport de wilaya, lesquels ont encaissé ce jour-là des reproches d'une rare virulence de la part de leur patron. Jugez-en : «Vous avez failli à vos prérogatives et vos responsabilités. Vous êtes considérés comme complices par votre négligence et votre démission.» L'aveu d'échec est donc bel et bien amer. Du moins aussi amer que la colère noire du ministre. Ainsi, «la démobilisation des pouvoirs publics en ce qui concerne l'application de la réglementation en vigueur» n'est plus à prouver. Et, aujourd'hui, force est de le constater. La libéralisation du secteur n'a jamais abouti à une situation meilleure. Et pour cause, une vingtaine d'années plus tard, le constat est le suivant : «Non-respect des règles d'exploitation, concurrence déloyale des opérateurs privés, absence de contrôle nécessaire de l'autorité en charge, un système de correspondance qui induit des surcoûts de transport pour les voyageurs», dénoncent la majorité des experts du transport urbain. L'absence de professionnalisme et la prédominance de la pratique artisanale, la dislocation des réseaux du transport urbain, l'insuffisance de gares et de stations, une mobilité insuffisamment couverte en milieu urbain par les moyens de transport offerts sont largement déplorés par les citoyens qui font chaque jour les frais de cette gabegie indescriptible.
Une déstructuration d'un secteur stratégique qui handicape, de surcroît, le développement du pays puisque de nombreux investisseurs ont fait savoir que transporter leur personnel en Algérie est une tâche pénible. Pourtant, quantitativement, le nombre d'opérateurs de transport collectif urbain n'a cessé d'évoluer depuis 2004. Preuve en est : le secteur privé était détenu par 9 525 opérateurs en 2004, tandis que le secteur public fonctionnait seulement avec 34 opérateurs. Il faut savoir que, rien que pour l'année 2008, le secteur privé était composé de 11 364 opérateurs, alors que le public a sensiblement régressé par rapport à 2004, comptant seulement 17 opérateurs. Sur un autre chapitre, on constate que le parc national de transport urbain, selon les chiffres du ministère, se compose de près de 13 000 véhicules.
Un parc qui se retrouve tout de même dans un état de vieillissement avancé. Mais cela n'a guère motivé le département d'Amar Tou pour retirer certains véhicules de transport des réseaux urbains, avançant comme prétexte l'existence d'agences de contrôle technique. Or, ces mêmes agences avouent que près de 50% des véhicules de ce parc ont plus de 10 ans d'âge ! Par ailleurs, le nombre des véhicules de transport ayant plus de 19 ans d'âge est en augmentation constante, tandis que celui concernant les véhicules ayant plus de 15 ans représente 30% du parc total exploité !
S'agissant du service public, les responsables du ministère des Transports considèrent que les prestations laissent à désirer. Aussi bien dans le secteur privé que public, le transport urbain demeure confronté à toutes les dérives. Quant aux infractions constatées, elles vont de l'excès de vitesse, de l'intimidation de la clientèle à l'exploitation des mineurs avec des salaires très bas. Un secteur qualifié carrément de zone de non-droit par les responsables des organismes publics de contrôle. Ces derniers avertissent que la situation du transport urbain ne cesse de s'aggraver par l'absence de l'administration. Le désordre est encore plus désastreux côté taxis. A ce sujet, les observateurs avertis épinglent régulièrement «les syndicats des chauffeurs de taxi qui font la loi en l'absence d'une autorité censée réguler cette activité». Un autre constat du laxisme des autorités publiques. Surtout lorsqu'on sait que 41,27% des licences de taxi attribuées ne sont pas exploitées, soit 57 178 sur un total de 138 552 licences. Il est à souligner qu'un nombre de 137 087 licences sont attribuées à des anciens moudjahidine et/ou des enfants ou veuves de chahid, alors que les particuliers ne détiennent que 1 465 licences. Inutile de préciser que les licences de taxi font l'objet d'un trafic immense qui brasse des milliards de centimes par an. Une situation qui a favorisé par la suite l'émergence des «clandestins». Ces derniers se sont fortement implantés dans le paysage urbain de nos villes. Mieux, des citoyens remettent leur destin entre les mains de ces chauffeurs informels car au moins ces derniers accomplissent des courses en veillant à la satisfaction de leurs clients. La nuit où tous les autres services de transport sont quasiment inexistants dans les grandes villes, l'apport de ces «clandestins» est plus que précieux si on veut quitter un endroit pour en joindre un autre. Souvent, pour emmener des femmes enceintes à l'hôpital, pour rendre visite à des proches ou faire des courses urgentes, les Algériens recourent aux services de ces clandestins. Eh bien, dans ce grand bazar qu'est le transport urbain, le citoyen lambda est amené lui aussi à improviser pour se déplacer. Sauf que cela lui coûte parfois «les yeux de la tête». A qui la faute ? Certainement pas à lui, qui subit tout sans pour autant être le responsable de quoi que ce soit…


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