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Le vide politique déchire le Nigeria
Un nouveau cycle de violences secoue le pays
Publié dans La Tribune le 26 - 01 - 2010

Le Nigeria est véritablement un pays de paradoxes. Son chef de l'Etat, M. Yar'Adua est évacué en Arabie saoudite pour raison de santé depuis novembre 2009. Depuis sa prise du pouvoir, l'actuel chef de l'Etat nigérian, un nordiste, n'est pas encore parvenu à convaincre l'opinion de sa capacité à gérer les affaires du pays. Aujourd'hui qu'il séjourne à l'extérieur, son pouvoir est de plus en plus contesté. Certains ténors de la classe politique n'hésitent plus à donner de la voix. Ainsi en est-il du général président Obassandjo qui avait lui-même placé Yar'Adua à la tête de l'Etat et ne se gêne plus pour critiquer l'absence prolongée de son dauphin. La Haute Cour fédérale du Nigeria vient de donner quatorze jours au gouvernement pour décider si le président Yar'Adua est apte à rester en fonction. Il y a urgence.
Instabilité politique, malaise social
Dans ce pays qui cherche à s'imposer au plan international, le mentor du chef de l'Etat ne semble pas avoir dit son dernier mot. Ses observations s'ajoutent à celles de la société civile, très alerte ces temps-ci. Des personnalités aussi éminentes que le célèbre prix Nobel de littérature, l'écrivain Wole Soyinka, ont également dû battre le pavé. A la tête de milliers de manifestants, il a récemment exigé des comptes au pouvoir en place, certains leaders étant loin de se laisser émouvoir. La révolte gronde aux quatre coins du pays d'autant que très peu d'informations filtrent. L'électeur nigérian est lui aussi excédé. Il cherche donc à user de son droit à l'information. Il veut avoir des informations sur la gravité du mal dont souffre celui qui est censé avoir en main les destinées du pays. Mais, au moment où la cause semblait désespérée, la machine de la justice s'est mise en marche. Et les agitations actuelles sont à cet égard
susceptibles de conduire à l'inaptitude. La justice ayant été saisie du dossier, une batterie d'avocats s'est mise en branle. Les hautes juridictions exigent aujourd'hui du régime Yar'Adua qu'il s'assume conformément à la Constitution. Dans les deux semaines, il devra donc œuvrer de manière à transférer le
pouvoir entre les mains du vice-Président. Seulement les us nigérians voudraient que la Présidence reste «musulmane jusqu'en 2015» alors que le vice-Président est chrétien.
Lutte inter-confessionnelle ou injustice sociale ?
Mais le grand Nigeria est malade en particulier de ses épidémies religieuses qui rongent progressivement la Fédération. Les pogroms consécutifs aux remous religieux et à l'intervention des forces de sécurité de ces derniers jours illustrent suffisamment la gravité de la situation. L'opinion publique n'en peut plus d'assister, impuissante, au déchirement du tissu social. La situation devient, chaque jour, un peu plus pesante et pressante. C'est dans cette ambiance chargée qu'a fait irruption, une nouvelle fois, le déchirement interconfessionnel. Musulmans et chrétiens se sont affrontés une nouvelle fois près de Jos, faisant pas moins de 400 victimes. Même si l'ordre a été momentanément rétabli à Jos, la capitale de l'Etat du Plateau, dans le centre du pays, où des violences entre chrétiens et musulmans auraient fait près de 300 morts depuis le début de la semaine, la situation y est devenue ingérable. La présence militaire dans la ville, a, au moins permis, aux civils de compter leurs morts et de les enterrer. Ce n'est pas la première fois que cette partie du pays
est en proie à des violences intercommunautaires sur fond de clivage religieux : «Dans cette région du Plateau, plus de 1 000 personnes avaient déjà péri en septembre 2001 ; d'autres troubles avaient eu lieu en 2004 et en novembre 2008, 700 personnes étaient mortes en deux jours.» Le vice-président nigérian, Goodluck Jonathan, s'est adressé mercredi dernier à la nation, en promettant que le gouvernement poursuivrait les auteurs de ces violences. «Le problème, c'est que ces déclarations ne s'accompagnent pas d'une réelle volonté politique d'arrêter les auteurs des actes de violence», souligne HRW. L'ONG a pu établir
133 dossiers qui montraient que des officiers de police et des soldats avaient été impliqués dans des exactions en 2008. Exactions au cours desquelles ces membres des forces de l'ordre avaient pénétré chez les habitants, les avaient chassés ou exécutés après les avoir alignés sur le sol. Pas un de ces hommes n'a été poursuivi en justice. Malgré les apparences, le facteur religion n'est pas déterminant en tant que tel dans ce cycle de violences nigérian. Un système spécifique au pays distingue les «indigènes», à savoir les chrétiens, des «non-indigènes», à savoir les musulmans de langue haoussa. Ces derniers sont désignés ainsi parce qu'ils ne sont pas en mesure de retracer la lignée de leur famille jusqu'à la terre ancestrale. Ce qui les empêche de bénéficier d'une quelconque aide gouvernementale, affirme HRW. Donc pas d'accès aux bourses universitaires ou aux postes de fonctionnaires. A Jos, en particulier, une grande partie des musulmans sont ainsi désignés comme non-indigènes, alors qu'ils vivent là depuis de nombreuses générations. L'impunité accordée aux auteurs d'exactions, ajoutée aux tensions religieuses, à la pauvreté et au vide politique, sert de combustible à ces cycles de violences récurrents.
Le Nigeria, s'accordent à dire les analystes, a vraiment besoin d'agir maintenant, de cesser cette politique discriminatoire et de s'atteler à punir tous ceux
qui sont responsables de ces violences. En attendant, le pays étale au grand jour son incapacité à faire face à ses propres conflits interreligieux. Des efforts considérables doivent être fournis à ce niveau afin d'éviter que cette grande démocratie africaine ne sombre totalement un jour.
G. H.
Chronologie du Nigeria de 1960 à 2010
1960 : ancienne colonie britannique, le Nigeria accède à l'indépendance.
1966 : un coup d'Etat impose au pouvoir le général Ironsi, un Ibo ; son assassinat quelques mois plus tard déclenche des émeutes interethniques.
1967-1970 : guerre du Biafra déclenchée par la sécession des Ibo de l'est du pays. La guerre fait plus d'un million de morts.
1973-1985 : succession de coups d'Etat militaires.
1985 : dictature du général Ibrahim Babangida.
1993 : annulation par l'armée de l'élection présidentielle remportée en juin par Moshood Abiola. En novembre, le général Sani Abacha prend le pouvoir et interdit l'opposition.
1994 : Moshood Abiola est arrêté.
1999 : retour à la démocratie ; Olusegun Obasanjo est élu Président.
Octobre 2000 : l'adoption de la charia, la loi islamique, dans plusieurs Etats du Nord, entraîne des émeutes entre chrétiens et musulmans qui font plusieurs centaines de victimes.
Septembre 2001 : des affrontements intercommunautaires dans le centre du pays font plusieurs centaines de morts.
Janvier 2002 : l'explosion d'un dépôt de munitions à Lagos, la capitale, fait plus de 600 morts et des milliers de disparus.
Novembre 2002 : des affrontements entre chrétiens et musulmans font près de 220 morts à Kaduna dans le nord du pays.
Avril 2003 : Olusegun Obasanjo est réélu avec 61% des suffrages. L'opposition et les observateurs mettent en doute la régularité du scrutin. Son parti remporte les législatives.
Mai 2004 : l'attaque par des miliciens chrétiens d'un village d'agriculteurs musulmans situé à l'ouest de la capitale Abuja entraîne des affrontements qui causent la mort de 630 personnes.
Octobre 2006 : les installations du groupe anglo-néerlandais Shell dans le delta du Niger font l'objet d'attaques et de prises d'otages par les mouvements rebelles.
Avril 2007 : Umaru Yar'Adua, candidat du parti au pouvoir (Parti démocratique du peuple, PDP) remporte l'élection présidentielle. Les élections présidentielle et législatives ont lieu dans un climat de violence (au moins 200 morts).
2008 :
Août : le Nigeria remet la péninsule de Bakassi au Cameroun, conformément à l'accord conclu en juin 2006.
Septembre : une opération militaire contre le Mouvement pour l'émancipation du delta du Niger (MEND) provoque un regain de violence dans la région.
Novembre : des violences interconfessionnelles engendrées par la contestation d'une élection locale font au moins 200 morts dans la ville de Jos, dans le centre du pays.
2009 :
Mai : l'armée et la police lancent une vaste offensive contre les groupes rebelles du delta.
Le MEND déclare une guerre totale.
Juillet : la libération d'un des chefs du Mouvement pour l'émancipation du delta du Niger, Henry Okah, est suivie d'une trêve.
L'attaque d'un poste de police dans l'Etat de Bauchi (nord du pays) par des islamistes, appelés Boko Haram en langue haoussa, provoque des affrontements avec les forces de l'ordre, qui s'étendent aux Etats voisins. Plus de 600 personnes sont tuées en cinq jours de combats.
Août : le gouvernement propose une amnistie aux insurgés du delta du Niger qui déposeraient les armes.
Novembre : le chef de l'Etat Umaru Yar'Adua quitte le pays pour être hospitalisé d'urgence en Arabie saoudite. Son absence prolongée inquiète le pays.
2010
Janvier : la Haute Cour fédérale ordonne au vice-président Goodluck Jonathan d'exercer les pouvoirs du président Umaru Yar'Adua, hospitalisé depuis le 23 novembre en Arabie saoudite, jusqu'à son retour.
- le gouvernement a 14 jours pour se prononcer sur la capacité ou l'incapacité du président Yar'Adua.
- entre 300 et 400 morts dans des affrontements interconfessionnels près de Jos dans le nord du pays.


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