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Le patrimoine agrumicole dépérit
L'arboriculture attend toujours une meilleure prise en charge
Publié dans La Tribune le 08 - 02 - 2010


Photo : Hacène
Par Ziad Abdelhadi
Une rapide virée dans les régions à vocation agrumicole laisse facilement entrevoir des vergers entiers livrés à eux-mêmes ou tout au moins une absence totale de suivi technique indispensable qui n'a pas été observée depuis des lustres. Ce constat nous est confirmé
par le chef de département à l'Institut des techniques d'arboriculture fruitière (ITAF) de Tessala El Merdja, dans la wilaya de Blida, M. Rabhi.
Techniques de culture délaissées et vente sur pied ont mis à mal les vergers agrumicoles
Cette situation pour le moins déplorable s'explique, selon lui, par le fait que «durant les deux dernières décennies, plusieurs de nos vergers agrumicoles ont fait l'objet d'un abandon total, ce qui a engendré, sur le plan technique, une baisse sensible de la production et un net recul dans la qualité du produit». «Il faut savoir que l'agrumiculture a ses exigences. Certaines variétés, sinon la quasi-majorité, sont très sensibles et la moindre négligence dans le respect de l'itinéraire technique peut avoir un impact négatif sur la qualité et le rendement. C'est dire que les vergers ont besoin d'un traitement et d'un suivi permanents. En clair, l'assiduité doit être de rigueur notamment au moment de l'élagage, de l'irrigation, du désherbage et, enfin, de la cueillette qui exige qu'on prenne des précautions pour ne pas détériorer l'arbre. «Autant de conditions auxquelles, malheureusement, un grand nombre d'agrumiculteurs n'accordent pas l'importance voulue», précise le responsable.
Des spécialistes en arboriculture fruitière renchériront en nous révélant qu'ils avaient relevé, suite à leurs nombreuses sorties sur le terrain, que «l'itinéraire technique était très souvent inapproprié». Pour preuve, «les engrais et d'autres intrants indispensables à ce type de culture ne sont pas utilisés en quantité suffisante vu leur cherté, ce qui ne permet pas un bon épanouissement de l'arbre, donc de son rendement», dira un ingénieur agronome.
A propos de rendement, M. Rabhi a tenu à rappeler que «la production de ces dix dernières années tourne autour des 140 q/hectare, l'un des plus faibles dans tout le Bassin méditerranéen, alors que la même superficie sur laquelle l'itinéraire technique a été respecté à la lettre peut donner 350 q/ha. C'est la preuve qu'au niveau de nombreux vergers, le désintérêt a investi les lieux. En clair, les bonnes pratiques sont à inscrire aux abonnés absents sur beaucoup de vergers, d'où les faibles rendements enregistrés ces dernières années. Pis, le désintérêt manifeste constaté dans la filière a conduit à la menace de disparition de certaines variétés d'oranges et de mandarines, dont la satsuna et d'autres», déplorera le chef de département de l'ITAF. C'est à croire que nous sommes en présence d'exploitants agricoles versés dans la production d'agrumes, mais qui ont d'autres attentes et d'autres préoccupations. On apprendra à ce propos que ces derniers ne sont présents sur leurs vergers qu'en de rares moments : lors de l'irrigation qui n'est soumise à aucune règle et le jour de la transaction qui va officialiser la vente sur pied de la production. Autrement dit, des périmètres entiers sont livrés au laisser-aller et aux humeurs de Dame Nature à qui on laisse toute latitude «pour s'occuper de tout», pensent des agrumiculteurs.
Pour en revenir à la vente sur pied, on apprendra dans les régions agrumicoles que cette pratique est devenue au fil du temps monnaie courante. Elle serait la principale cause du laisser-aller des exploitants. Les producteurs d'agrumes se sont laissés tenter par cette pratique commerciale qui leur garantit un gain facile sans trop se dépenser. Ils vendent leurs productions bien avant la cueillette. L'argent en poche, ils tournent le dos à leurs vergers, estimant qu'ils n'ont plus rien à faire, alors qu'un verger exige une attention, un suivi et un entretien tout au long de l'année. En effet, les orangers ou les mandariniers ont besoin d'être suivis régulièrement. Or, ce n'est certainement pas par l'acheteur, qui, étant d'abord et avant tout un commerçant ou un spéculateur, n'a souvent aucune connaissance ni aptitude dans le domaine. Il ne va donc se soucier que du rendement et de la quantité de fruits qu'il récoltera, sans s'occuper de l'entretien du verger. De nombreux agrumiculteurs expliquent le faible rendement enregistré ces dernières années par le
vieillissement des vergers. Une explication que les experts en arboriculture fruitière rejettent, mettant en avant que les faibles rendements dans beaucoup de vergers résultent principalement du fait que les normes techniques sont quasi absentes.
Les agronomes évoquent également le problème des réseaux de drainage et des systèmes d'évacuation qui sont défectueux, quand ils ne sont pas carrément inexistants. Sur ce dernier point, des techniciens dans le domaine ont indiqué qu'avant de planter de jeunes plants d'agrumes il faut d'abord s'assurer de la mise en place d'un réseau de drainage des eaux d'irrigation, notamment lorsque cela se fait à la traditionnelle, c'est-à-dire par «seguia». Or, ce n'est pas le cas dans de nombreuses nouvelles plantations et on estime même que cette carence n'est pas sans donner de mauvais fruits et des rendements inférieurs. ce propos, M. Rabhi fera savoir que «plus de 60% du verger agrumicole national ne reçoit pas les quantités d'eau nécessaires. Les forages sont de plus en plus profonds et ils sont très coûteux pour les exploitants des vergers forcés, donc, d'irriguer avec un minimum d'eau. Ce déficit en irrigation est plus important dans l'ouest du pays, en témoigne le niveau d'asphyxie qui a affecté des zones entières qui, jadis, faisaient la réputation de ces régions». Pour l'heure, selon l'ITAF, pas moins de 63 000 hectares d'agrumes ne répondent pas aux normes techniques de production. C'est une preuve irréfutable que le verger agrumicole national est soumis à rude épreuve et risque de perdre peu à peu ses potentialités qui sont pourtant importantes et ne demandent qu'à être exploitées dans les meilleures conditions et de manière optimale. Les spécialistes en la matière avancent que le patrimoine génétique englobe 309 variétés, ce qui suffirait largement à l'approvisionnement du marché national en agrumes dès la fin du mois de septembre jusqu'au mois de juin et à la satisfaction des besoins locaux. Une bonne exploitation pourrait même générer des excédents qui auraient leurs chances sur les marchés étrangers. Mais c'est loin d'être le cas aujourd'hui. Beaucoup de variétés d'arrière-saison ne sont plus cultivées et d'autres dites précoces ont depuis longtemps déserté nos étals.
L'agrumiculture, un patrimoine qui mérite d'être sauvé
Des spécialistes inquiets quant à l'avenir de l'agrumiculture en Algérie tirent la sonnette d'alarme et avertissent qu'avec «cette dégradation du verger national, si elle n'est pas vite endiguée, on risque de voir nos oranges et nos clémentines vendues à des prix inabordables pour les bourses moyennes». Les prix affichés cette année pour les oranges et les clémentines d'assez bonne qualité (160 DA et 180 DA respectivement) confirment les craintes de ces spécialistes et laissent présager une autre augmentation des prix les années à venir si rien n'est fait.
Il s'agit donc de sauver l'agrumiculture avec comme première approche «revoir le système actuel de production et de développement des agrumes», préconisent les techniciens en arboriculture fruitière. Ces derniers estiment que notre agrumiculture peut reprendre la place qu'elle n'aurait jamais dû perdre, à condition que la filière se réorganise de fond en comble. «Car le problème de fond réside dans la mauvaise organisation de la filière et de l'activité», ajoutent-ils. Une fois la remise sur pied de cette filière concrétisée, on pourra revoir à court terme sur nos étals et à des prix abordables des variétés précoces (de novembre à janvier) comme la navel, la washington et la thomson et des variétés tardives (décembre-avril), comme la moro (la sanguine), la maltaise, la valencia, la portugaise, ou même la sanguinello muscato et la tarroco. Rappelons que ces variétés font les beaux jours de nos voisins
marocains et espagnols qui ont su mettre en valeur et bien exploiter tout leur patrimoine agrumicole.


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