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Les cobayes algériens du nucléaire français
Quelque 25 000 victimes gardent de graves séquelles physiques et psychologiques
Publié dans La Tribune le 13 - 02 - 2010

Ceux parmi les téléspectateurs qui ont choisi de suivre le programme concocté par la chaîne franco-allemande dans la soirée de mercredi dernier ont eu droit à un film français qui relate les endurances des soldats français engagés dans «l'expédition» des expériences nucléaires effectuées par le colonisateur dans le Sahara algérien. Le spectateur algérien, qui a ainsi suivi le film en question, ne peut s'empêcher d'avoir une pensée pour les autres victimes de ces essais, les cobayes algériens qui, bien que plus nombreux, ont été complètement ignorés dans cette œuvre. Elles seraient, en effet, au nombre de 25 000 à avoir été touchées de manière directe ou indirecte par les radiations de ces essais nucléaires qui n'ont épargné ni les êtres humains ni l'équilibre environnemental. Même si le premier essai, baptisé «Gerboise bleue», effectué le 13 février 1960 à Reggane -quatre fois plus puissant que la bombe d'Hiroshima- ses innombrables et néfastes conséquences sanitaires et écologiques demeurent indélébiles. Car les spécialistes estiment que la radioactivité du plutonium utilisé mettra 24 000 ans pour voir ses effets diminuer de moitié. Il y a environ une année, un colloque était organisé à Alger sur la question et au cours duquel un docteur en physique nucléaire, Abdelkadhim El Aboudi, avait exposé les résultats d'un travail de recherche. Il y affirmait qu'en une année seulement, 87 fausses couches avaient été enregistrées dans une des localités avoisinantes de Reggane. Pour ce chercheur, de telles malformations, tout comme l'existence de nombreux cas de déficience du système immunitaire, sont dues à l'exposition aux radiations. Il démentira la thèse du virus du sida qui avait été avancée par d'autres praticiens ayant traité des malades, notamment dans les wilayas de Tamanrasset et Adrar. En raison de la nature des essais, le plutonium, connu pour être plus toxique que l'uranium, avait été dispersé par les vents sahariens, entraînant par exemple des irradiations dans toute la région du Touat (Adrar). Outre le décès de milliers de personnes des suites de ces «expériences», des maladies graves, les cancers notamment et les leucémies, sont recensées dans la région, dépassant de manière sensible la moyenne nationale. Dans plusieurs localités du Sud algérien, il a été également constaté, de manière fréquente, des cas de malformations chez les nouveau-nés et une baisse de la fertilité chez les couples. Mais il aura fallu attendre que les langues se délient et que les victimes racontent elles-mêmes leur calvaire pour mesurer l'ampleur et la gravité des séquelles entraînées par ce que la France a voulu présenter comme étant des essais nucléaires «propres». M. Chennafi est l'une de ces victimes. Un jour, il fut enlevé avec cinq de ses amis à Staouéli (Alger) puis déportés à Reggane où ils devaient travailler jour et nuit pour préparer les installations de la bombe nucléaire. Le jour J, avec d'autres compatriotes, il est installé à quelques kilomètres du lieu de l'essai. La lumière dégagée par l'explosion lui brûla les yeux. Les cobayes étaient sans protection aucune. Il en garde à vie les séquelles physiques et psychologiques de ce drame. Aujourd'hui âgé de plus 70 ans, Dhahoub Aïssa est une victime indirecte de ces essais : ancien chauffeur de poids lourds, il était chargé de conduire un camion qui devait transporter du port d'Alger vers Reggane des containers scellés et chargés
de matériel. Le graisseur qui l'accompagnait était également formé pour suppléer le chauffeur en cas de problème, car le trajet était long et il s'agissait d'une mission importante pour les autorités coloniales de l'époque. Il était loin de se douter que ce qu'il transportait vers les sites de Reggane et Aïn M'guel était
du matériel destiné à semer le malheur de bon nombre de ses compatriotes. Lorsqu'il le sut, le sentiment de culpabilité ne le quitta plus. Des cinéastes
algériens ont heureusement puisé dans le sujet pour le sortir des oubliettes et rendre quelque peu justice aux victimes à travers des films documentaires comme Vent de sable de Larbi Benchiha, Gerboise bleue de Djamal Ouahab et Combien je vous aime de Azzedine Meddour. Il faudra sans doute attendre que la France coloniale reconnaisse formellement ses crimes de guerre contre les Algériens et fasse acte de repentance avant qu'elle n'envisage d'évoquer les cobayes algériens morts ou atrophiés à vie sur l'autel de ses ambitions nucléaires.
M. C.


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