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Des Français ont choisi la justice contre leur mère
Quand Camus et ses semblables se perdaient en conjectures philosophiques
Publié dans La Tribune le 20 - 02 - 2010

Camus avait déjà annoncé la couleur dans son roman l'étranger où l'absurde le disputait aux relents colonialistes en filigrane d'une valse-hésitation qu'il entretiendra jusqu'à sa fameuse déclaration à Stockholm quand un journaliste algérien l'avait poussé à bout et l'avait contraint à se mettre enfin à nu : Entre la justice et ma mère, je choisis ma mère. C'est beau dans l'absolu de choisir sa mère contre la justice. Mais dans les faits, le fellah des Aurès, analphabète et inculte, a fait mieux que le prix Nobel de littérature en choisissant sa mère et la justice. Au-delà de ces élucubrations philosophiques d'un homme de lettres qui affichait des positions inspirées de sa compassion de façade pour des «indigènes» qui, selon lui, méritaient un peu plus d'égards et dont la violence révolutionnaire était aussi condamnable que la violence coloniale. En d'autres termes, Camus plaidait pour un statu quo dans l'ordre colonial avec en prime, une amélioration des conditions de vie des Algériens dont la revendication se limitait au gîte et au couvert. Pour Camus, les Algériens n'avaient pas de dignité à défendre, encore moins une liberté comme rêve, comme idéal. Des Français de souche, nés en France et formés à l'école française, ont pourtant eu des approches diamétralement opposées à celles de Camus et de la majorité des «pieds-noirs». Ces Français, dont beaucoup n'ont jamais côtoyé les Algériens de l'Algérie profonde, n'ont jamais mesuré l'ampleur de leur misère, ni celle de leurs souffrances, encore moins l'oppression dont ils étaient victimes depuis 1830. Ces Français, au-delà de leur statut au sein de la société française, n'ont pas cherché midi à quatorze heures. Ils ont eu des principes qu'ils ont respectés et n'ont pas cherché à justifier l'injustifiable, à l'image de Camus et consorts. Jean-Paul Sartre, Francis Jeanson, Henri Curiel, Maurice Audin, Nicole Dreyfus, Claude Bourdet, Gilles Martinet, Roger Stéphane de France Observateur, Hervé Bourges et Georges uffert de Témoignage chrétien… et tant d'autres Français plus sensibles à la justice comme choix conscient qu'à l'amour maternel, relent instinctif qui n'a besoin d'aucune intelligence, encore moins de tirades philosophique stériles. La guerre de libération nationale a provoqué un séisme en France métropolitaine où une décantation politique a commencé aussi bien au sein de la droite que de la gauche. Même l'Eglise catholique n'a pas été épargnée puisqu'un grand nombre d'hommes de culte et de catholiques français allait s'engager aux côtés du FLN contre l'occupation coloniale. Raymond Muelle, dans les Porteurs de valises, écrit : «Cette agitation médiatico-intellectuelle va susciter la création de ce qu'on appellera ‘‘la nouvelle gauche'', où l'on trouve chrétiens et marxistes, trotskistes et francs-maçons, syndicalistes et communistes dissidents. On y rencontre Robert Barrat, journaliste à Témoignage chrétien, ancien secrétaire général du Centre catholique des intellectuels français, Jacques Berthelet, ancien séminariste, Roger Colas de l'Action catholique, et le professeur Henri Marrou.
Les ex-communistes mettront sur pied, en novembre 1955, un “Comité d'action des intellectuels contre la poursuite de la guerre en Algérie» auquel participeront Mauriac et Sartre”. Muelle poursuit : «Chez les rogressistes chrétiens, les journalistes et les prêtres fournissent un contingent important. La police identifiera rapidement plusieurs prêtres de la Mission de France, dont certains prêtres ouvriers. Jean Urvoas et Robert Davezies ainsi que l'abbé Boudouresque se feront particulièrement remarquer. Mais il faut ajouter des noms appartenant aux milieux libertaires et trotskistes, ainsi que des cadres du PC et de la CGT, agissant à titre personnel. Dans cette mouvance, on peut citer Michel Raptis, alias Pablo, Maurice Craipeau, Henri Benoist, qui imprimera El Moudjahid...».
Raymond Muelle relève qu'«en novembre 1955, le professeur Mandouze est arrêté ainsi qu'Anne-Marie Chauletet et Cécile Verdusant. Robert Barrat organise défense et pétitions, soutenu par François Mauriac et Jean Marie Domenach. Les inculpés sont rapidement libérés. Jacques Berthelet, un des organisateurs des manifestations de rappelés tente de regrouper en Suisse des déserteurs et des insoumis. Sa «clientèle» ne dépassera jamais la dizaine, mais son réseau de passage de la frontière sera utilisé à d'autres fins par l'organisation qui va se mettre en place après l'arrestation de Louanchi et Lebjaoui, responsables de la Fédération de France du FLN.
A la demande d'Omar Boudaoud, le nouveau responsable du FLN en France, cette organisation clandestine se constituera rapidement autour de Francis Jeanson, gérant des Temps Modernes et proche de Jean-Paul Sartre». Il s'agit-là d'un xemple et non d'une liste exhaustive de Français courageux qui ont décidé en toute conscience de soutenir la cause juste d'un peuple opprimé, colonisé, acculturé, spolié et réduit à des sous-hommes par la France née de la Révolution de 1789 et de la Déclaration des droits de
l'Homme. Quand on se réfère aux origines de la République française et à son mythe fondateur et quand on est égal à soi-même et fidèle à ses principes d'équité, on ne peut que choisir la justice contre sa mère quand cette dernière piétine ses propres principes.
A. G.


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