Le P-DG de Sonatrach annonce l'adaptation de la gestion au code des marchés publics

Confirmant en filigrane la violation de la loi par les gestionnaires

L'image de marque de Sonatrach n'a à aucun moment été ternie à la suite du scandale qui l'a éclaboussée avec la mise en examen de plusieurs de ses cadres, dont le P-DG par intérim. C'est en tout cas ce qu'a essayé d'expliquer ce dernier lors de son passage à l'émission radiophonique «L'invité de la rédaction». Abdelhafid Feghouli a été plus loin en affirmant que l'entreprise n'a reçu aucun signal de mécontentement du marché international sur lequel elle intervient. «Nous sommes présents sur tous les continents», a-t-il déclaré. Difficile donc d'estimer que l'image de Sonatrach est ternie. Pour M. Feghouli, seule la revue Pétrole et Gaz arabes a fait une analyse à chaud en estimant que Sonatrach ne sortira pas indemne de ce scandale. Et l'hôte de la radio d'ajouter que même si Sonatrach n'était pas cotée en bourse et que rien ne lui fait obligation de rendre des comptes, elle demeure une entreprise transparente. La preuve, selon le P-DG intérimaire, est que l'entreprise publie annuellement aussi bien le bilan de ses activités que l'ensemble de ses comptes (recettes et dépenses). «Plus transparent que cela, il n'y a pas. Nous avons un système de gestion très rigoureux qui est le R15». Un système qui n'a pas empêché que des malversations et des pratiques de corruption se sont produites. Le premier responsable par intérim du fleuron algérien de l'énergie se contredira un peu plus loin en déclarant qu'il vient d'engager un travail qui consiste à adapter sa gestion au code des marchés publics. «Nous allons passer du R15 au R16», a indiqué M. Feghouli, non sans préciser que cette adaptation est intervenue après la directive du président de la République en décembre dernier et en application de la circulaire du Premier ministre qui l'a suivie. «En attendant l'approbation de cette adaptation, nous allons émettre une circulaire intermédiaire qui comprendra les nouvelles mesures relatives au mécanisme des appels d'offres, le traitement des offres commerciales et techniques, la mise en place d'une commission, dont le rôle sera de valider le choix des soumissionnaires». Abordant le volet investissements et les perspectives de l'entreprise, l'invité de la radio a déclaré que le plan d'investissement à moyen terme «est doté de 69 milliards de dollars, dont 71% iront à l'activité amont, 19% à l'aval, vers les projets en cours comme ceux du GNL d'Arzew et de Skikda, des fertilisants et du méthanol». Tandis que 9% du montant des investissements iront aux activités de transport par canalisations. «Six milliards de dollars seront dépensés pour la construction de la raffinerie de Tiaret.» Une raffinerie qui ne serait pas de trop, compte tenu «de nos capacités actuelles de raffinage qui sont de 25 millions de tonnes». Et le PDG par intérim d'ajouter : «Nous venons de procéder au démarrage du complexe de condensat à Skikda qui rapporte des quantités supplémentaires de GPL, gasoil et kérosène de l'ordre de 5 millions de tonnes.» La demande de gasoil ira en augmentant, a-t-il affirmé. Elle sera supérieure à 40 millions de tonnes et ce, jusqu'en 2027.
F. A.