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Sheherazade lalat el n'ssa pour dire l'enfer de la condition féminine
La pièce de Dalila Meftahi sur les planches du TNA
Publié dans La Tribune le 10 - 03 - 2010

Lundi dernier, à l'occasion de la Journée internationale de la femme, le Théâtre national algérien (TNA) a convié le public à assister à la générale de sa nouvelle production Sheherazade lalat el n'ssa, mise en scène par la Tunisienne Dalila Meftahi.
La pièce est un partenariat entre des artistes tunisiens et algériens qui ont abordé la condition de la femme en brisant les stéréotypes galvaudés par une vision machiste.
Le ton est donné dès la première scène. Dans l'obscurité, une porte s'ouvre sur les flammes rougeoyantes de ce qui semble être l'enfer. Traversant une fumée opaque, une silhouette imposante franchit la porte au milieu des cris stridents et du bruit assourdissant de l'au-delà.
Puis, entre deux larges bandes de lumière blanche, des voix féminines s'échappant de colonnes au sommet desquelles brille une flamme, apparaît le célèbre Schahriar, talentueusement incarné par Halim Zribii, qui entame une longue tirade sur sa vision machiste des femmes.
Ce qui déclenche encore une fois la colère des esprits féminins avec les voix de Souad Sebki, également assistante du metteur en scène, Roubhi Fissa Mounira et Dalila Meftahi. Cette ambiance chaotique est magistralement représentée par des effets spéciaux avec des rayons laser et des flashes de stroboscope. Puis, le calme revient et Schahriar s'affale sur son trône dans une lumière tamisée.
Le regard des spectateurs est alors attiré sur le côté de la scène, où, sur un fond d'ombres chinoises, apparaît une petite silhouette gracile, entamant des mouvements de danse. Les voix s'adressent cette fois-ci à la silhouette et lui transmettent les consignes des caractéristiques de la Sheherazade idéale, celle des fantasmes des Mille et une Nuits, mais l'ombre se révolte et surgit du cadre dans laquelle on a voulu l'enfermer. Surprise, il ne s'agit pas d'une marionnette, mais d'une femme de très petite taille, en l'occurrence la comédienne Houda Ben Kamla qui incarne avec brio le personnage de la Sheherazade des temps modernes. Là commence la véritable confrontation entre le personnage de Schahriar d'il y a mille ans et celui de Sheherazade de 2010.
à l'imposant personnage masculin, grand de taille et à la voix forte, s'oppose le personnage féminin de petite taille à la voix fluette mais au caractère bien trempé. Elle refuse de céder à celui qui veut écouter des histoires de princesse séductrice, qui danse et chante et s'endort dans des draps en satin. Elle préfère raconter l'histoire de ces femmes bafouées subissant les perpétuels affronts dans leur chair et dans leur âme.
Ainsi, elle conte les douleurs des femmes abattues froidement d'une balle pendant la guerre coloniale après avoir subi mille sévices. Ces femmes qui sont injustement tuées lors de la nuit de noces à cause de la folie des hommes, ou l'histoire de ces femmes mises au ban de la société parce qu'elles sont répudiées.
Elle conte aussi l'histoire de ces militantes de la liberté, en citant l'exemple de Djamila Bouhired. Celles qui affrontent leur peur viscérale d'humains transformés en bêtes immondes afin de défendre les justes causes. Il y a aussi ces femmes qui ont continué à résister, lorsque l'obscurantisme des fanatiques a voulu les sacrifier sur l'autel de la religion. Ce sont toutes des Sheherazade, celles dont les voix résonnent dans une société schizophrène qui veut jouir des délices des charmes féminins tout en les enfermant dans le carcan de la servitude, les considérant toujours comme des êtres inférieurs. Au final, après un combat cocasse de boxe entre les deux personnages sur le ring de la vie, Sheherazade en sortira épuisée mais victorieuse.
Le personnage masculin reconnaît la valeur de celle qu'il décide d'avoir comme digne compagne et non comme éternelle adversaire. Dans la scène finale, les flammes de cet enfer du quotidien vont s'éteindre sous la neige réconfortante qui descend des cieux.
Ainsi, pendant près d'une heure trente minutes, les amateurs du 4ème art ont été conviés à un véritable spectacle visuel, où la force du texte et le judicieux traitement de la thématique ainsi que la rigoureuse mise en scène de Dalila Meftahi ont séduit. De longues minutes de standing ovation ont salué la prestation de toute la troupe qui a offert un spectacle de qualité tant sur le plan technique que sur le plan scénique. Pour ceux qui ont raté la générale, la pièce sera présente sur les planches du TNA jusqu'au 13 mars avant d'entamer une tournée nationale et probablement une tournée en Tunisie.
S. A.


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