De notre correspondante à Tlemcen Amira Bensabeur Les unités de Tlemcen et de Sidi Bel Abbès de l'Algérienne des eaux (ADE) font face à une série de contraintes qui risquent de perturber le cycle d'alimentation en eau potable, à travers ces deux wilayas. Et pour cause : les créances se chiffrent en millions de dinars, et les abonnés refusent toujours d'honorer leurs factures. A Sidi Bel Abbès, le montant des créances dépasse les 750 millions de dinars. Face à cette situation, l'ADE, après avoir tenté vainement de convaincre les mauvais payeurs de signer un échéancier de paiements pour éponger leurs dettes à l'amiable, a fini par se résoudre à opter pour les mises en demeure dans un premier temps, les coupures d'eau dans un deuxième temps et le recours au final à la justice. 2 500 dossiers sont déjà déposés devant la justice. Selon des sources proches de l'ADE, la coupure sera généralisée en cas de non-paiement. A Sidi Bel Abbès, seulement 2 000 foyers ont versé leur dû, soit un total d'environ 20 millions de dinars. Pour le seul quartier de Sidi Djillali, à titre d'exemple, on a enregistré une créance de pas moins de 120 millions de dinars et ce, malgré les efforts des quatre brigades mises en place pour «récupérer» les impayés. Soulignons que l'ADE de Sidi Bel Abbès est la première unité à l'échelle nationale à avoir installé un géo-radar pour la détection des installations illicites à travers toute la région. Cet outil permet de repérer les installations et les conduites d'eau branchées illicitement. Premier du genre à l'échelle de la wilaya et installé récemment, ce géo-radar permet une étude géophysique à la demande de l'entreprise l'Algérienne des eaux (ADE), et le but recherché à travers ce système de détection est de maîtriser la situation de l'exploitation des eaux et de révéler toute infraction, tout piratage ou exploitation anarchique des ressources hydriques. Par ailleurs, à travers la wilaya de Tlemcen, l'ADE ne cesse d'infliger des cartons rouges. Les responsables chargés de cette opération précisent que désormais, dans le cas de non-paiement, la coupure ne s'opèrera plus au niveau du compteur mais au niveau de la conduite. Les énormes créances qui grèvent la trésorerie de l'ADE ont obligé cette dernière à durcir le ton pour récupérer ce que lui doivent aussi bien les particuliers que les entreprises et administrations publiques. Toutefois, dans le cadre de la politique nationale de développement, l'Algérienne des eaux de Tlemcen ne cesse de déployer des efforts afin d'assurer sur tout le territoire de Tlemcen la mise en œuvre de la politique nationale de l'eau potable à travers la prise en charge des activités de gestion des opérations de production, de transport, de traitement, de stockage, d'adduction, de distribution et d'approvisionnement en eau potable et industrielle ainsi que le renouvellement et le développement des infrastructures s'y rapportant. Parmi ses objectifs figurent, entre autres, l'amélioration de l'efficience des réseaux de transfert et de distribution, l'introduction de toute technique de préservation de l'eau, la lutte contre le gaspillage en développant des actions d'information, de formation, d'éducation et de sensibilisation en direction des usagers. L'ADE se penche également quotidiennement sur la qualité de l'eau potable et ce, en procédant à des analyses bactériologiques. Il faut rappeler que le projet d'alimentation en eau potable du couloir ouest à partir des forages de Beni Boussaïd et l'alimentation de la région de Maghnia à partir du barrage de Hammam Boughrara (170 millions de m3) ainsi que le renouvellement du réseau ont amélioré la situation du secteur hydrique à travers la wilaya. Pratiquement toutes les régions sont connectées à l'eau. Reste cependant comment s'acquitter de sa dette.