De notre correspondant à Tizi Ouzou Malik Boumati La wilaya de Tizi Ouzou figure parmi les neuf wilayas du pays qui bénéficieront du programme spécial d'alimentation en gaz de ville, lancé par le gouvernement en 2005. Un programme qui connaîtra un début de mise en œuvre probablement dans le courant de l'année 2010 et qui touchera les chefs-lieux de vingt-deux communes de la wilaya. C'est-à-dire, les dernières des soixante-sept communes de la wilaya qui n'ont pas encore accès au gaz de ville. Conjugué au programme public ordinaire et au programme propre de Sonelgaz, ce programme spécial permettra à la wilaya de Tizi Ouzou d'atteindre un taux de pénétration en gaz de ville de 60% à l'horizon 2014, selon le chargé de communication de l'entreprise Sonelgaz de Tizi Ouzou, M. Khelifa Djouadi, qui ne manquera pas de signaler qu'au jour d'aujourd'hui la wilaya dispose de pas moins de 4 000 kilomètres de conduites de gaz, alimentant ainsi plus de 103 000 foyers et atteignant un taux de pénétration qui tourne autour les 35 %. C'est que ce programme spécial est très consistant dans la mesure où il est attendu qu'il alimente plus de 71 000 foyers supplémentaires, grâce à ses 2 241 kilomètres de conduites. Ajoutez à cela les 10 kilomètres du programme propre à Sonelgaz et les 406 kilomètres du programme public lancés durant l'année écoulée qui a vu la réalisation de 8 995 branchements au niveau de différentes localités de la wilaya. Il est clair que cela reste insuffisant tant que tous les villages de la wilaya ne sont pas encore alimentés en gaz de ville qui apportera aux villageois une qualité de vie meilleure, mais le constat est implacable : de 11% de taux de pénétration au début de la décennie, la wilaya de Tizi Ouzou est passée à 35% à la fin de l'année 2009, soit un énorme bond qui l'a éloignée du triste rang de dernière wilaya du pays alors que c'est une région montagneuse qui connaît des hivers très rudes. Il y aura un impact certain sur la qualité de vie des populations locales lorsque le taux de pénétration atteindra les 60% prévus, surtout que les localités les plus touchées par la rudesse de l'hiver sont toutes concernées par ces programmes d'alimentation en gaz de ville, que ce soit le programme spécial ou même celui ordinaire lancé par la direction de l'industrie et des mines de la wilaya. En effet, les localités situées sur des sites montagneux, à l'instar de Ouacifs, Ath Yanni, Iferhounen, Iboudraren, Souamaa, Idjeur, Illoula Oumalou, Illilten, Imsouhal, Abi Youcef et Akbil notamment sont toutes concernées par ces programmes d'alimentation en gaz de ville. Pour certaines régions, les travaux ont déjà été lancés alors que pour d'autres il s'agira d'attendre la mise en œuvre du programme spécial que les pouvoirs publics s'affairent à préparer pour un lancement possible dans le courant de l'année 2010. La tempête de neige que la région a connue au début de l'année 2005 est encore dans les mémoires, les habitants de plusieurs dizaines de villages de la wilaya étant restés enclavés pendant plus de deux semaines à cause de l'enneigement, alors qu'avec le gaz de ville, ils n'auront plus à s'inquiéter de la façon dont ils se réchaufferont en cas de nouvelle tempête et le calvaire de l'approvisionnement en bouteilles de gaz butane fera partie du passé. Mais, visiblement, tout le monde n'est pas très conscient de l'importance de cette énergie appelée à améliorer la qualité de vie des citoyens, puisque l'on assiste encore et toujours aux phénomènes des oppositions imposées par certains riverains. Un problème sérieux qui trouve généralement une solution mais au prix d'un énorme retard sanctionnant comme toujours les villageois eux-mêmes. En effet, la presse signale souvent des projets, quelle que soit leur importance, bloqués par un riverain qui refuse que la conduite de gaz traverse son terrain. C'est le cas par exemple de la localité de Tizi N'Tleta où un villageois empêche la réalisation d'un réseau de transport dont le rôle sera d'alimenter deux daïras en gaz de ville, en l'occurrence Beni Douala et Maatkas, toujours selon le chargé de communication de Sonelgaz qui signale également un souci de la même nature que rencontre le projet d'Abi Youcef et Iferhounen, sur les hauteurs de la wilaya de Tizi Ouzou. M. Djouadi précise cependant que le problème des oppositions des riverains n'est pas le seul que rencontrent les projets comme obstacles sur le terrain, puisque les contraintes géographiques et climatiques influent souvent et négativement sur la cadence des travaux. En tout état de cause, les initiateurs de ces projets, c'est-à-dire les pouvoirs publics, trouvent toujours des solutions à ce genre de problèmes quand la volonté de faire existe, même si parfois cela cause des retards aux projets concernés, mais quelle que soit l'importance de tous ces projets, ils ne concerneront que les chefs-lieux des communes de la wilaya et il s'agira, après 2014, de penser vite à en lancer de nouveaux pour alimenter tous les villages, et qu'enfin, les gens puissent penser à autre chose qu' à la nécessité de se réchauffer de façon moderne.
