Une trentaine de transformateurs ont repris leurs enlèvements de blé dur auprès de l'Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC), après avoir recouru pendant plusieurs mois aux importations pour raisons de prix, a révélé hier le directeur général de cet organisme, M. Noureddine Kehal, cité par l'APS. Sur les 117 transformateurs conventionnés avec cet office, 26 transformateurs se sont enregistrés avant fin mars en cours en vue de reprendre leurs quotas habituels en blé dur, a précisé la même source qui a affirmé, en outre, que des dizaines de milliers de quintaux stockés ont été ainsi écoulés après l'ultimatum lancé par cet office. Il est à rappeler que suite à la chute des cours mondiaux de blé dur sur les marchés internationaux durant ces derniers mois, les minotiers se sont détournés de l'OAIC et opté pour les importations. Suite au retrait des transformateurs, les ventes de l'OAIC sont passées de 1,7 million de quintaux par mois à moins de 600 000 q depuis octobre dernier. Se retrouvant avec des quantités importantes de céréales au moment où l'office a enregistré une production nationale record de la campagne 2008-2009 (9 millions de quintaux), ce dernier avait alors décidé de donner à ses clients un délai jusqu'au 1er juin prochain pour reprendre leurs approvisionnements. Autrement, les transformateurs se verraient, à l'issue de ce délai, exclus des prix subventionnés en cas d'un nouvel renchérissement des prix des céréales sur le marché international. Jusqu'à mi-mars en cours, les stocks de l'office s'élevaient à près de 6 millions de quintaux, soit près de 66% de la totalité de la récolte 2009, qu'il faudra écouler avant le mois d'août prochain pour libérer les aires de stockage pour la nouvelle production. Pour absorber ces stocks, une quantité de 1 à 1,2 million de quintaux devrait être retirée mensuellement, selon le même responsable. Il est à rappeler également que la convention liant l'OAIC aux transformateurs oblige ces derniers à s'approvisionner mensuellement auprès de cet organisme à raison de 50% de leur capacité de trituration et ce, à un prix administré de 2 280 DA/q pour le blé dur et de 1 285 DA/q pour le blé tendre. Questionné par l'APS sur la possibilité d'augmenter le taux d'approvisionnement des transformateurs au-delà des 50% des capacités de trituration, tel que revendiqué par ces derniers, M. Kehal précise que ce taux est le seuil maximum fixé par la législation, en prenant en compte les capacités de trituration de toutes les unités de production et les besoins du marché national. Et de souligner, dans ce sens, qu'avec 117 unités de transformation au niveau national, le marché enregistre actuellement un «surnombre» de transformateurs par rapport aux besoins du marché. Le même responsable précisera, par ailleurs, que le groupe de travail chargé de relancer le comité interprofessionnel des céréales (CIC), s'est réuni lundi dernier pour «réactualiser» les missions de ce comité et les réadapter aux conjonctures actuelles de la filière. «Nous avons réuni tous les acteurs qui vont composer le CIC et nous avons débattu de ses prérogatives et de ses missions», avance-t-il. Ce groupe de travail se compose de représentants de tous les acteurs concernés (céréaliculteurs, transformateurs, OAIC, consommateurs, boulangers ainsi que les ministères concernés comme ceux de l'Agriculture, des Finances et du Commerce). M. C.
