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Déficit en communication et violenc endémique
Recrudescence des agressions à Annaba
Publié dans La Tribune le 10 - 04 - 2010

De notre correspondant à Annaba
Mohamed Rahmani

La recrudescence des actes de violence localisés un peu partout à travers la ville de Annaba et dans ses proches banlieues a installé un climat de terreur et une psychose telles que les citoyens ne se hasardent pas dans certains quartiers ou ne s'attardent plus en ville de peur d'être victimes d'une agression.
En effet, des bandes de jeunes écument les cités et quartiers de la ville armés de couteaux d'épées, de sabres ou de barres de fer pour détrousser les passants ou les gens de passage qui se laissent dépouiller de leurs biens, car craignant pour leur vie. A la place d'Armes, «place forte» du crime sous toutes ses formes, il ne fait pas bon pour un «étranger» au quartier d'y faire une incursion ; il risque tout simplement de se retrouver à l'hôpital avec en prime la perte de tout ce qu'il a comme objet de valeur. Cette situation ne
s'applique pas seulement à ce quartier puisque du côté de La Colonne, à Sidi Brahim, à la rue du CNRA, ou encore à El Hattab, à la rue Gambetta, à la Cité Safsaf ou Errym, chaque jour on signale des agressions et des vols et, la plupart du temps, les malfrats se fondent dans la nature sans laisser de trace.
En dehors de toutes ces agressions, devenues somme toute banales, et qui, désormais, font partie du quotidien de cette ville, une autre violence, bien ancrée celle-là, parce que faisant partie de la réaction type de l'Algérien face à une situation donnée, continue à se développer et à être transmise de génération en génération. Ce comportement, à travers lequel la violence est omniprésente, qu'elle soit verbale ou physique, aboutit souvent à des situations dramatiques où l'on déplore parfois la mort d'une ou deux personnes suite à une altercation qui dégénère et prend des proportions inattendues s'étendant aux membres de deux familles habitant le même quartier depuis plus de 20 ans. Pour une histoire de bruit que fait le voisin du dessus, de déchets domestiques déposés à même les escaliers ou une dispute entre enfants, la discussion entre adultes tourne court et on en vient très vite aux mains, puis la tension monte, les gourdins entrent en action et ce sont souvent deux à trois personnes qui sont gravement blessées.
Le cas le plus illustratif de ce type de comportements est celui de ce policier qui avait abattu avec son arme de service, le 10 septembre 2009, deux de ses voisins et en a blessé un autre suite à une dispute à propos de l'utilisation d'une pompe à eau.
Le policier qui habite au dernier étage d'un immeuble de l'une des cités populeuses de la localité de Sidi Salem (11 km au nord-est de Annaba) ne pouvait bénéficier normalement de l'alimentation en eau potable qui se faisait entre 17 et 18 h avait fait installer une pompe. Ceci avait eu pour effet la réduction du débit du précieux liquide au niveau des étages inférieurs. Les voisins montèrent donc pour protester contre l'utilisation de ladite pompe et très vite la situation bascula et on en vint aux mains. Le policier sortit son arme et tira, atteignant l'un de ses assaillants. Celui-ci décéda sur le coup ; l'épouse de la victime, qui avait voulu s'interposer a, elle aussi, été blessée au niveau de l'épaule gauche. Son beau-frère, un jeune homme de 25 ans, a été, lui aussi, abattu après avoir été poursuivi par le policier sur une distance de près de 100 mètres (voir La Tribune du 13 septembre 2009).
Ce drame, qui avait laissé en émoi la ville de Annaba avait donné lieu à bien des commentaires sans toutefois procéder à l'analyse de cette situation pour comprendre ce qui s'était passé pour éviter que cela ne se reproduise à l'avenir.
Plus récemment encore, à quelques mètres de la place Georges Isaac, en plein centre- ville et à une heure de grande affluence, un jeune homme de 18 ans poursuivait un autre avec un couteau à la main sous l'œil ahuri des badauds qui s'écartaient au passage des deux jeunes. Le second se réfugia près d'une porte cochère appelant à son secours les passants qui se hâtaient de quitter les lieux de peur d'être pris à partie par l'énergumène. Le jeune homme poursuivi ne dut son salut qu'à l'intervention d'un groupe d'autres jeunes qui réussirent à calmer le premier en le convaincant que ce n'est pas la meilleure façon de régler un différend et qu'il vaut mieux discuter et arriver à s'entendre.
Le drame avait été évité de justesse et le jeune persécuté rentra indemne chez lui mais encore sous le choc de cette mésaventure qu'il n'oubliera pas de sitôt. Avant-hier dans l'une des rues adjacentes à la rue Gambetta, en fait une ruelle où sont stationnées des deux côtés des voitures, deux jeunes hommes poussaient une charrette à bras chargées de fruits qu'ils comptaient écouler du côté du théâtre régional. Venant en sens inverse, une voiture s'y engouffra, entraînant le blocage de la circulation. Les deux marchands ambulants refusèrent de reculer et menacèrent l'automobiliste en le traitant de tous les noms, lui faisant comprendre que c'était à lui de reculer.
On allait en venir aux mains, l'automobiliste étant convaincu qu'il était dans son droit et les autres antagonistes aussi, et il s'en est fallu de peu pour que la situation ne dégénère, si un autre automobiliste, stationné sur le côté, n'avait décidé de déplacer son véhicule, laissant ainsi de la place à la charrette qui s'y rangea. La situation de «crise» désamorcée, les deux parties échangèrent des excuses.
Des cas d'incompréhension, de malentendus, de faux problèmes, de futilités où la violence est souvent employée sont légion et rien dans les comportements actuels ne présage d'un changement ou d'une quelconque amélioration qui pourrait éloigner un tant soit peu le recours «automatique» à la violence pour régler un désaccord ou une méprise «C'est un déficit de communication entre les individus qui donne lieu à ce type de situations, la violence étant l'expression physique d'un refus d'une situation qu'on veut tourner à son avantage, nous explique un universitaire du département des sciences sociales de l'université Badji Mokhtar de Annaba, et puis la culture de la violence comme moyen pour se défendre, interdire ou imposer quelque chose commence très tôt au sein de la cellule familiale. Entre les membres d'une même famille il n'y a presque pas de communication, ce qui induit une incompréhension ou une mauvaise interprétation. Dans l'imaginaire collectif, la violence occupe une place prépondérante, elle représente le moyen le mieux indiqué pour régler un problème, une situation, la communication, l'échange, la négociation sont rejetés et n'ont pas droit de cité si bien que dans la réalité cette façon de faire, c'est-à-dire la violence sous toutes ses formes, prend le pouvoir sur l'individu et devient un comportement découlant d'une mentalité qui s'est forgée pendant des années.»
Dans les établissements scolaires, dans la rue, dans les quartiers et cités, il ne se passe pas un jour sans qu'il n'y ait des actes de violence et cela s'amplifie et prend des proportions alarmantes.


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