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Il reste beaucoup à faire pour le développement de la PME productive
Les services, le commerce et le BTPH dominent le monde de la PME à Tizi Ouzou
Publié dans La Tribune le 19 - 04 - 2010


Photo : S. Zoheir
De notre correspondant à Tizi Ouzou
Malik Boumati
La salle omnisports Saïd Tazrout de Tizi Ouzou a abrité du 12 au 15 avril la première édition du Salon national de la PME productive organisé par la direction de la PME et de l'artisanat de la wilaya de Tizi Ouzou qui a invité pas moins de 82 entreprises de production venant de cinq wilayas, même si le gros des participants est enregistré dans la wilaya de Tizi Ouzou. C'est une première dans cette wilaya qui compte pas moins de 20 154 PME dont la majorité relève malheureusement du secteur des services, du commerce et du BTPH, laissant loin derrière les entités productives génératrices de forte valeur ajoutée. La promotion du produit national et des potentialités de la région, en insistant particulièrement sur la qualité et les activités à forte valeur ajoutée, était l'un des objectifs principaux de cette manifestation économique, selon les dires mêmes de la directrice de la PME et de l'artisanat de la wilaya de Tizi Ouzou qui paraissait fière d'avoir lancé cette initiative, promettant même d'en faire une tradition, dans le but, vraisemblablement, de développer la PME productive qui accuse un énorme retard dans la wilaya. Pourtant, si la volonté politique d'aider les PME productives existe, la mission des pouvoirs publics sera facile à mener. Les quelques opérateurs économiques rencontrés au niveau des stands du Salon de la PME productive le confirment. Les problèmes qu'ils rencontrent dans leurs activités, ils n'en font pas une montagne.
Le jeune Samir Abbou, responsable d'une nouvelle fromagerie, Univert Milk, lancée il y a à peine une année, a déjà recruté cinq employés. Et il ne produit pour l'instant que du camembert. Pour lui, la poudre de lait importée de l'étranger n'est pas de bonne qualité et cela ne facilite pas la tâche des fabricants de fromage qui n'ont pas vraiment le choix de la qualité. La volatilité des prix de cette même poudre n'arrange pas les affaires des fromageries, surtout quand cette instabilité est le fruit, non pas de la volatilité du marché mondial mais de la multitude d'intermédiaires qui parasitent les opérations d'importation. Mais ce que notre interlocuteur trouve incroyable, c'est ce manque criant de main-d'œuvre qualifiée, en ce sens qu'aucun centre, aucune université ne propose ce genre de formation. D'ailleurs, l'Institut national des industries légères (INIL) de Boumerdès avait lancé une spécialité dans la technologie alimentaire, option technologies du lait et dérivés, mais s'est contenté d'une seule promotion avant de l'abandonner. Issu de cette promotion, Samir Abbou se sent obligé de former ses employés dans la mesure du possible mais cela n'aide pas beaucoup son entreprise, d'autant que d'autres missions et préoccupations l'attendent, notamment les tracasseries administratives, toujours aussi tenaces dans notre pays.
Son unité étant installée au niveau de la zone d'activités de Tala Athmane, dans la commune de Tizi Ouzou, le jeune responsable de la fromagerie parle également de l'absence de gaz de ville et de téléphone qui le pénalis au même titre que tous les opérateurs économiques installés dans la zone. Pourtant, les installations existent déjà et il suffirait seulement de réaliser les branchements. Aujourd'hui, Univert Milk ne produit que du camembert et la volonté de diversifier la production existe chez ses responsables qui espèrent, pour cela, que tous les problèmes qu'ils rencontrent aujourd'hui feront enfin partie du passé pour pouvoir affronter l'avenir avec sérénité. De son côté, le jeune promoteur Mourad Belasla, cogérant d'une unité de conditionnement d'olives, vit une situation à la limite de l'insolite. Au niveau de la zone d'activité de Tadmaït où est implantée son entité, il n'y a qu'une seule unité, celle de…
M. Belasla. Aucun autre bénéficiaire de parcelle de terrain n'a lancé son activité. L'unité de conditionnement d'olives de M. Belasla est seule dans la zone depuis plus de vingt ans. Une situation qui a laissé les lieux dans un abandon total pendant de longues années, sans aucune viabilisation. Sans eau, sans électricité et sans gaz. En somme, une zone d'activités sans aucune commodité nous amène à nous interroger sérieusement comment le père de M. Belasla, l'initiateur du projet, avant qu'il ne soit rejoint par son fils en 2001, a tenu le coup pendant toutes ces années. Surtout qu'il a dû procéder lui-même à l'alimentation en eau et en électricité.
Sa résistance finira par payer puisque les pouvoirs publics pris leurs responsabilités en retirant les parcelles aux bénéficiaires qui n'ont pas lancé leurs projets. Des parcelles qui sont sur le point d'être attribuées à d'autres promoteurs. Mais cela n'a été possible que grâce au projet de voie ferrée qui passe près de cet endroit et qui a amené les autorités à réaliser des routes au grand bonheur des Belasla père et fils qui vivent également le problème de l'indisponibilité des olives, dans la mesure où les propriétaires d'oliveraies en Kabylie tiennent à leur huile d'olive et il n'est pas question pour eux de se priver d'une activité ancestrale. M. Belasla, qui a beaucoup souffert de cette situation, admet que les choses commencent à changer avec le projet de la voie ferrée mais aussi avec le Fonds national de développement et de régulation agricole (FNDRA). Avec le terrain qu'il a réussi à arracher du côté de la wilaya de Biskra pour la plantation d'oliviers, les neuf employés qu'il a engagés seront très vite rejoints par d'autres.
Mais ce n'est pas vraiment l'avis de M. Ammar Raïb, propriétaire de l'Huilerie nord-africaine à Tizi T'zougart, dans la commune de Maatkas, qui cite beaucoup de problèmes empêchant son unité de fonctionner de façon optimale, à commencer par l'état d'abandon dans lequel se trouvent les pistes agricoles de sa région et qui rendent la collecte des olives très difficile. Mais le plus dur pour notre interlocuteur, lequel gère son entreprise avec ses enfants, c'est l'acquisition des caisses de stockage des olives qui reste inaccessible pour les propriétaires d'huileries dans la mesure où une seule unité a besoin de pas moins de 1 500 caisses. C'est dans ce sens que M. Raïb réclame l'aide de l'Etat au même titre que pour l'acquisition de citernes de stockage de l'huile, qui doivent être en métal inoxydable. Deux paramètres qui entrent dans le cadre de la question impérieuse de la réduction de l'acidité du produit. Une acidité qui empêche, entre autres, l'exportation de l'huile d'olive algérienne vers l'étranger. Notre interlocuteur avoue que l'Etat est prêt à aider les propriétaires d'huileries dans la question des citernes avec cette condition que les propriétaires doivent disposer d'un laboratoire pour surveiller la qualité de l'huile qui sortira de l'unité. Ce qui n'est pas facile, dit encore M. Raïb, abordant par ailleurs le problème du manque d'expérience des fellahs et des propriétaires d'oliveraies qui ne comprennent pas que l'huile produite en automne est de meilleure qualité que celle produite en hiver. Mais les fellahs préfèrent stocker les olives chez eux dans de mauvaises conditions jusqu'à la fin de la cueillette, c'est-à-dire aux alentours du mois de février, avant de les acheminer vers l'huilerie, alors qu'ils devraient plutôt envoyer les olives à l'huilerie au fur et à mesure pour que l'huile d'olive produite soit de meilleure qualité. Il est clair qu'il reste beaucoup à faire pour le développement de la PME productive dans la wilaya de Tizi Ouzou, et probablement dans toutes les autres wilayas du pays, car les contraintes citées plus haut par nos interlocuteurs ne sont qu'une partie de tous les problèmes que rencontrent les PME algériennes. En attendant que les différents programmes de mise à niveau au profit des entreprises algériennes portent leurs fruits, l'Etat devrait se pencher sérieusement sur les cas qui relèvent de sa compétence et de sa responsabilité. Il pourrait peut-être exercer des pressions sur les opérateurs économiques récalcitrants, très nombreux dans la wilaya, qui rechignent à débourser de l'argent même quand il s'agit d'investissements nécessaires à leur activité.


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