La participation de l'Algérie au premier Mondial africain ne s'annonce guère sous de bons auspices. Et pour cause, les blessures, le manque de temps de jeu des joueurs, le choix de nouveaux éléments et celui du lieu des stages en altitude, sont autant de nouvelles donnes qui risquent de compromettre sérieusement les performances des Fennecs au Mondial sud-africain. A ce sujet, de nombreux observateurs avertis de l'équipe nationale n'ont pas caché leur inquiétude au regard de ces «bobos» qui risquent de jouer un rôle négatif sur le moral et le jeu de nos joueurs. Karim Ziani, cette grande figure de notre onze national, est à lui seul le symbole de ce passage à vide par lequel traverse l'ensemble de la composante de la sélection nationale. Il faut bien reconnaître que la non-titularisation de Karim Ziani ne peut qu'affecter gravement son moral à l'heure où il est toujours le maître à jouer de l'équipe algérienne. Ainsi, le numéro 15 des Verts, qui demeure confronté depuis longtemps à la mise au banc décidée par son coach Köstner, est aujourd'hui sujet de toutes les spéculations. Plusieurs techniciens chevronnés, à l'image de Rachid Meklhoufi, estiment que Saadane ne devrait plus compter sur lui dans la mesure où son manque de compétition ne peut être que préjudiciable au jeu des Fennecs. Toutefois, tout indique, jusqu'à l'heure actuelle, que Saadane n'a pas retiré sa confiance à Ziani. Fort heureusement, les Verts disposent d'un autre joueur qui excelle ces dernières semaines dans le même secteur de jeu de Ziani. Il s'agit d'Abdoun, le joueur de FC Nantes, titulaire indiscutable et décisif à maintes reprises avec son équipe. Rapide dans ses accélérations, judicieux dans ses débordements, Abdoun pourrait bien pallier les insuffisances de Ziani. Cela dit, si le Nantais se blesse dès le premier match des Verts, Saadane sera encore dans de sales draps. En défense, jusque-là, le secteur le plus performant des Fennecs n'est pas lui non plus épargné par les incertitudes et les doutes. Certes, Bougherra, le sociétaire des Glasgow Rangers, a quitté l'hôpital, de Doha depuis quelques semaines et dispute même les dernières rencontres de son club écossais. Il n'en demeure pas moins que les latéraux constituent toujours un grand souci pour la sélection nationale. Belhadj, blessé, ne s'est pas encore remis à l'heure actuelle et risque ainsi de rater les dernières journées de la Premier League anglaise. Les Verts, qui ne disposent nullement d'une doublure dans ce secteur, sont donc sérieusement handicapés par la méforme de Belhadj. Sur le flanc droit, l'assurance n'est pas également de mise. En attendant le test de Chakouri, peu de joueurs sont capables d'assurer la couverture défensive de ce secteur si important dans le jeu. Au milieu, des nouvelles peu rassurantes nous proviennent également de Meghni et Mansouri. Selon les dernières «news», le sociétaire de la Lazio de Rome, Mourad Meghni, devrait patienter jusqu'à la mi-mai pour pouvoir quitter ce centre hospitalier de Doha. En plus, le maestro de l'équipe nationale, qui a tant apporté à ses coéquipiers, doit observer un temps de rééducation et d'adaptation avant de reprendre véritablement la compétition. C'est donc une histoire de course contre la montre. Par ailleurs, trois autres joueurs souffrent pour l'instant du problème de manque de temps de jeu, faute d'être alignés par leurs entraîneurs respectifs. Il s'agit de Yebda qui n'a été titularisé que 4 fois sur les 9 derniers matches, Matmour qui, sur les 9 matches, n'a été utilisé que 5 fois, idem pour Antar Yahia qui n'a été aligné que deux fois en qualité de titulaire en 8 matches.Et pour ne rien arranger à ce tableau sombre, le cas de Yazid Mansouri est venu se poser avec acuité puisque, d'une part, il manque de temps de jeu -il n'a été utilisé que 3 fois en 8 matches- et, d'autre part, il est préoccupé par un futur transfert. C'est ainsi qu'il vient de confier qu'il n'a plus envie de rester à Lorient après 4 ans de bons et loyaux services. C'est dire enfin si le moral des cadres de l'équipe nationale n'est pas réellement au beau fixe à moins de deux mois du début du Mondial et à quelques semaines du premier regroupement de la sélection nationale avant son premier match amical face à l'équipe nationale de l'Eire à Dublin, le 28 mai prochain. Conscients de cet état des lieux peu enviable, les supporters croisent les doigts et espèrent, plus que jamais, un bon management du staff technique afin de corriger le tir et améliorer les performances des joueurs. La balle est désormais dans le camp de Rabah Saadane. A. S.