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Le méchant métier
Publié dans La Tribune le 02 - 05 - 2010

De notre correspondant à Annaba
Mohamed Rahmani
«C'est vrai, c'est écrit sur le journal !» Cette petite phrase, entendue souvent dans les conversations, montre que la presse algérienne, avec ses différents titres, malgré le peu de moyens dont elle dispose, a réussi et a acquis une crédibilité telle qu'elle est même citée à l'étranger pour rapporter tel ou tel événement.
Cette presse indépendante qui est née dans la douleur après un certain 5 octobre 1988, une date qui a marqué la fin du siècle dernier, a fait du chemin depuis. Persécutions, suspensions, harcèlements judiciaires, «abonnements» dans les couloirs des tribunaux, assassinats de journalistes, liquidation de journaux et autres faits du prince ont été le lourd tribut payé par toute la profession pour pouvoir dire et dénoncer. Une sorte de portement qui dure encore malgré le semblant de liberté, arraché et non accordé, avec toutefois cette fameuse ligne rouge où l'autocensure prend le pas sur l'imprimatur de peur de subir des représailles déguisées sous la forme d'un tour de vis supplémentaire qui étoufferait toute la presse. Cette situation inconfortable, ajoutée à la rétention de l'information par certains, ajoutée à l'intox savamment serinée par des «fuites» contrôlées, n' est pourtant pas arrivée à bout de cette liberté de ton que la presse algérienne a conquis et qu'elle n'est pas près de lâcher, car l'ayant acquise au prix fort. Le citoyen de base, l'homme de la rue, y voit le seul espace de liberté qui existe dans le pays, le seul moyen de dire ce qu'il pense et de s'exprimer librement ; il est devenu son lecteur assidu, son fervent supporter, même dans les jours sombres qu'elle a traversés, avec les suspensions de certains titres de la presse nationale qu'on avait voulu mettre au pas. Des pétitions sur lesquelles des dizaines de milliers de citoyens avaient émargé avaient été transmises aux rédactions des journaux pour dénoncer cette entreprise liberticide et exiger le retour de ces espaces qu'on avait tenté de confisquer par la force. Aujourd'hui, près d'une vingtaine d'années après sa naissance, la presse nationale indépendante est la seule qui soit vraiment crédible pour le commun des Algériens parce qu'elle a habitué son lectorat à lui dire la vérité et à lui rapporter les faits tels qu'ils se sont passés, sans complaisance ou connivence avec qui que ce soit. C'est ce qui fait sa force et sa crédibilité dans les milieux populaires. Sur les places publiques, dans les cafés, terrasses, restaurants, à la plage, à la campagne, dans les bus, les taxis, jardins publics ou salles d'attente, on voit les titres de la presse nationale feuilletés et lus, on commente l'information rapportée, on compare ce qui est rapporté et on croit invariablement ce qui est écrit et ce, malgré les erreurs qui s'y glissent parfois.
«C'est écrit dans le journal, c'est vrai !» Il ne s'agit pas là de vains mots prononcés à la légère mais bien du résultat d'une confiance qu'on a accordée et qu'on continue d'accorder à la presse nationale. «Vous savez, nous confie un vieux fonctionnaire à la retraite rencontré sur le cours de la Révolution à Annaba, tout le monde est au courant des misères faites à la presse, cette épée de Damoclès qui pèse sur toute la profession, les menaces directes et indirectes, le chantage à la publicité, les dérobades des autorités quand il s'agit de donner une information ou encore cette propension des responsables à minimiser tel ou tel événement et à ne communiquer que ce qui les arrange. Ce qui amène parfois le journaliste à distiller une information incomplète. Et puis celui-ci n'est pas tout à fait protégé, le code de l'information réprime sévèrement la profession et tente de la mettre au pas mais, malgré cela, le correspondant régional, isolé dans une ville de l'intérieur du pays, continue de faire son travail. Tous les scandales qui ont secoué le pays, toutes les affaires de corruption où sont impliqués de hauts responsables ont été mis au jour par la presse indépendante, ce qui n'avait jamais été le cas avant les années 1990. La presse indépendante est le dernier rempart contre les dérives totalitaires, elle est le gardien de la liberté. Il faut cependant signaler qu'en l'absence d'un statut clair du journaliste et du correspondant de presse, la situation de ceux-ci reste précaire et fragile.
Certains journaux recrutent des correspondants à travers le pays et les licencient après des mois pour en recruter d'autres sans pour autant les payer. Ces derniers sont jetés en pâture à la vindicte des responsables locaux qui saisissent cette occasion pour sévir. Il faudrait corriger cela et trouver une formule de recrutement sur la base de conditions qui garantissent les droits des uns et des autres. Pour ma part, je mettrai cela sur le compte de l'inexpérience de notre jeune presse indépendante qui, après tout, n'a qu'une vingtaine d'années d'existence.» Pour ce jeune universitaire au chômage qui encense la presse nationale, le comportement des responsables à l'égard de la population s'est nettement amélioré parce que ceux-ci savent qu'il y a un contre-pouvoir qui peut tout changer. «Vous êtes l'ultime recours des citoyens quand il s'agit de dénoncer quelque chose ou de rapporter ce qui se passe réellement, vous avez réussi à casser des tabous en disant toute la vérité et cette liberté de ton, on ne la trouve nulle part ailleurs dans les pays du Maghreb. C'est ce qui fait que tous les jeunes ont confiance en vous et vous lisent chaque jour. Je sais le “méchant” métier que vous faites et les problèmes que vous “récoltez” suite à vos écrits et vous continuez à le faire malgré tout et ça, c'est le vrai courage, le courage de dénoncer et de dire, et là c'est l'Algérien qu'on connaît, ce comportement que nous ont inculqué nos parents et qu'on retrouve à travers vos écrits. Grands mercis !»


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