De notre envoyé spécial à Cape Town Amirouche Yazid Après avoir regagné leur lieu de résidence à Durban, les Verts ont repris le chemin des entraînements en vue de préparer leur seconde sortie prévue demain au Cap contre le favori du groupe C, à savoir l'Angleterre, forcée au partage des points par une équipe américaine très solide. La séance de mardi après-midi a eu lieu sous une pluie battante à Durban. Elle a été marquée par une ambiance ordinaire. L'effet de la défaite essuyée dimanche dernier à Polokwane contre une équipe slovène très moyenne est encore visible dans le camp des Verts où la frustration est indescriptible. Même si les joueurs refusent de se déclarer abattus, il n'en demeure pas moins que leur moral a accusé un coup dur au moment où la troupe avait besoin de toutes ses forces pour tenir devant les deux futurs adversaires. Le cap est désormais mis sur le deuxième match face à l'ogre anglais. Pour ce faire, le coach national promet de travailler le côté psychologique d'ici le jour du match. «Nous tenterons de dépasser le coup de cette défaite», dit-il avant de reconnaître que «les chances des Verts se sont sérieusement compliquées à l'issue de ce résultat». Saadane estime que «la tâche devient très difficile devant deux adversaires de grand niveau». Affronter les favoris potentiels du groupe n'est pas une mince affaire pour les Verts qui doivent réagir positivement. Est-ce possible ? Certains joueurs disent déjà oublier la première sortie. Le milieu de terrain, Hacene Yebda, auteur d'une belle prestation devant les Slovènes, déclare que «l'équipe est en plein second match contre l'Angleterre». Les Algériens aimeraient bien croire en un moral d'acier chez les Verts. La mission est en réalité très délicate. Délicate parce que la sélection algérienne a perdu après avoir fourni une belle prestation. Délicate aussi dans le sens où elle confirme le doute qui s'est installé au sein du groupe depuis la phase finale de la Coupe d'Afrique des nations. Un long passage à vide a ainsi marqué le parcours des Verts depuis cette échéance où les joueurs n'arrivaient pas à faire la différence même quand la partie était largement à leur portée. Le blocage psychologique est venu ainsi s'ajouter aux limites pratiques du dispositif du sélectionneur Rabah Saadane, stérile jusqu'à nouvel ordre. Il s'agit manifestement de deux grands chantiers qui attendent le coach national aussi bien concernant la préparation psychologique qu'en matière de plan de jeu à mettre en place en fonction de la qualité des joueurs et des spécificités de l'adversaire. Tout le monde est visiblement convaincu aujourd'hui que Rabah Saadane n'a pas le profil des techniciens qui ont l'ADN de la gagne dans le sang. C'est l'homme qui préfère attendre et se féliciter d'une belle prestation au terme d'une défaite. Il est tenu désormais de gérer les conséquences d'un tel tempérament en remobilisant sa troupe pour faire une partie honorable devant le onze british. Ce dernier n'a pas droit à l'erreur dans la mesure où il se doit d'assurer son statut de favori du groupe, sinon celui de toute la compétition à mesure que celle-ci avance. Le sélectionneur national est ainsi tenu d'attaquer le volet psychologique pour retaper le moral du groupe dont aucun élément n'a joué une phase finale de Mondial. C'est manifestement dans ce contexte que sera également vérifié le travail que va accomplir le psychologue qui a intégré le staff médical des Verts juste après la dernière phase finale de la Coupe d'Afrique des nations abritée par l'Angola. Ce n'est pas la première fois en effet que le onze national perd la maîtrise de ses nerfs pour laisser l'adversaire concrétiser ses occasions. Les observateurs s'accordent ainsi à dire que l'attaquant algérien, Abdelkader Ghezzal, n'avait pas le moral au beau fixe pour jouer une rencontre de Coupe du monde. Le joueur souffrait d'un blocage psychologique du fait de ne pas pouvoir marquer de buts après une très longue série de matchs. Un tel passage a fini par lui peser moralement. La facture a été chèrement payée. La leçon doit être retenue aussi bien pour les joueurs que pour le sélectionneur. Ce dernier annonçait pourtant lors de la conférence de presse qui a précédé le match Algérie-Slovénie qu'il n'alignerait que les éléments les plus en forme physiquement et moralement les plus aptes au plan technique.
