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La politique et ses chemins tortueux
Alors que le Mondial subjugue encore les amoureux du foot
Publié dans La Tribune le 01 - 07 - 2010

1- Le peuple, il est beau quand ? : pendant quelques jours un peu fous, quelques stars du journalisme aujourd'hui dominant en Algérie ont porté le football aux nues. Sous le coup de la raillerie égyptienne, le peuple avait enfin compris : nous n'étions pas arabes. Le peuple était grand ! Ces stars confondues à tort ou à raison avec l'élite moderniste retrouvaient enfin leur «vrai» peuple, celui qui pensait comme elles ! Massivement, les Algériens se redécouvraient berbères arabisés et islamisés – arabisés d'ailleurs parce qu'islamisés, mais est-ce vrai au regard des pratiques linguistiques en 1830 ? Nos modernistes ne tarissaient pas d'éloges à l'endroit de ce peuple merveilleux auquel le football révélait sa véritable identité.
Cet enthousiasme délirant en novembre contredisait brutalement leurs propos du Ramadhan. Toute la mouvance moderniste avait déversé ses sarcasmes sur ces foules fêtant la victoire sur la Zambie pendant le mois de jeûne qui coïncidait avec la rentrée sociale en cette fin août-début septembre. L'année avait été chaude avec la suite de grèves dures des enseignants et des mouvements revendicatifs dans la santé et chez les fonctionnaires. Le front social bouillonnait depuis un moment et les travailleurs ne parvenaient pas à conclure un succès net dans leurs luttes. Ces dernières semblaient isolées, parcellaires, même si la flambée des prix leur donnait une sorte de légitimité dans l'opinion publique. Mais le fait était là : ces grèves ne changeaient pas grand-chose au climat politique et les grévistes s'en tenaient mordicus à leurs revendications, sans plus. Ils ne tenaient pas à devenir les porteurs d'eau involontaires de démocrates par ailleurs chauds partisans des réformes engagées par le pouvoir et qui avaient mis le secteur d'Etat et les travailleurs dans ces conditions désespérées. Le mois de jeûne n'arrangeait rien avec ses traditionnelles fièvres marchandes.
Algérie 1-Zambie 0, nous sommes quasiment qualifiés à la Coupe d'Afrique et le rêve d'aller à la Coupe du monde nous prend la tête. Dans des conditions sociales tendues et difficiles pour les travailleurs et pour la plupart des familles, l'équipe nationale bat la Zambie un but à zéro. Une marée humaine bloque Alger. Les dépêches signalent le même phénomène dans toutes les autres villes du pays et jusque dans les plus petits villages et les minuscules hameaux. Cette mobilisation pour le foot vaudra au peuple l'avalanche des sarcasmes modernistes : le peuple indifférent au sort de son pouvoir d'achat occupait les rues et la nuit d'Alger. Le pouvoir pouvait dormir tranquille ; il avait le foot pour narcotique populaire. Le foot, c'est l'opium du peuple ! Cet «opium» venait de réaliser la plus fantastique avancée culturelle du pays depuis l'indépendance : des femmes aussi nombreuses que les hommes occupaient la rue, toute la nuit, pour des raisons festives. Des femmes seules, des femmes en famille, des femmes en groupe, des femmes en hidjab ou sans hidjab mais belles dans les deux cas et désirables dans leurs gestes libérés.
Les femmes occupaient massivement, d'un coup, le domaine réputé le plus macho, celui du foot ; les femmes, oui ces femmes idéologiquement persécutées, discriminées, stigmatisées par les courants les plus rétrogrades et par le terrorisme qui en avait fait un enjeu de sa vision politique et sociale. Le phénomène n'était pas simple. Il était d'abord remarquable surtout par cette ferveur et cet engouement qui l'accompagnaient aussi chez nos émigrés. Il n'était pas compliqué non plus à comprendre et c'était dans la bouche des gens du peuple, à condition qu'on les connaisse et qu'on daigne les écouter. Pour une fois l'Algérie émergeait en dehors de son rédhibitoire et sanguinolent quotidien. Cette équipe de football nous réparait de la blessure narcissique, tous les jours renouvelée, et qui nous faisait, aux yeux des autres, cacher comme une honte notre identité nationale. Ici et ailleurs, bien sûr. Les questions d'image ne relèvent pas des territoires physiques.
Cela allait un peu plus loin que la vie chère et que le pouvoir d'achat, vers des profondeurs où se joue l'image de soi. Les liens sont d'une insoupçonnable intimité entre cette réparation narcissique et celle en œuvre dans les grèves et les luttes sociales qui réhabilitent à leurs propres yeux d'abord et, dans le regard social, des groupes et des secteurs sociaux de plus en plus larges. D'avoir raté les significations d'un phénomène aussi remarquable que les liesses autour de cette équipe de football, les modernistes ont raté les significations des affrontements autour du match du Caire et de Khartoum comme ils ont raté les significations de la sérénité pendant le Mondial. Ils les ont pris pour une adhésion massive et définitive à leurs thèses et leurs positions identitaires. Enfin, le peuple avait compris que nous n'étions pas arabes mais berbères ! Le peuple devenait beau et intelligent et le football, un éveilleur des consciences. Les conséquences de cette prise de conscience n'ont pourtant pas suivi. Devenu «berbère» par opposition aux Arabes égyptiens, le peuple algérien n'a rien changé à ses idées ni à ses pratiques et encore moins ajusté sa conscience politique à cette «révélation». Pis, le moment d'euphorie identitaire passé, le pourvoir continue de bénéficier de l'«effet foot» ; il surfe dessus pour régner en toute paix sociale ! Paix sociale ? Les émeutes de Diar Eschems, celles de Annaba, la grève des cheminots, les luttes de la zone industrielle de Rouiba, c'est réellement une paix sociale et l'équipe de foot a réellement «tué» les luttes ? Non, bien sûr ! Cette thèse ne tient pas la route. Aucune lutte sociale n'a cessé à cause du foot. Il se trouve juste que ces luttes n'aillent pas dans le sens voulu par les stars des médias dominants. Elles ne visent pas la chute du régime à n'importe quel prix et, en tout cas, pas au prix de renforcer les secteurs ultralibéraux et le lobby néocolonialiste paré des atours du «modernisme», c'est-à-dire de la privatisation des banques et d'une liquidation sans états d'âme de ce qui reste du secteur public et de tout ce qui peut faire penser à l'idée de la nation et de l'intérêt national. Entre novembre 2009 et les quelques semaines d'euphorie identitaires qui l'ont suivi et aujourd'hui, le foot est redevenu un opium du peuple. Et déjà pointe, par-ci, par-là, le soulagement que la fin de parcours de notre équipe nationale nous réveille à notre quotidien d'attentats, de misère, de mal-vivre, etc. On sent la rage : «Mais qu'est-ce qu'il attend ce peuple pour se
réveiller?» Les grèves, les luttes sociales, les émeutes, c'est du sommeil profond ? Ou c'est une autre route que…
2- L'entourloupe israélienne : Nous connaissons enfin quelques-uns des produits interdits d'entrée à Ghaza. Parmi les dangereux ingrédients qui pouvaient servir à fabriquer des bombes, des missiles ou des roquettes se trouvaient les poussins, le cumin, la coriandre, les jus de fruits, le chocolat et bien d'autres produits ahurissants. L'interdiction des médicaments reste dans l'ordre de l'horreur bien plus grave. L'interdiction des matériaux nécessaires au fonctionnement des petites usines et des ateliers de Ghaza a évidemment des effets plus dévastateurs que l'interdiction du cumin. Mais la découverte de cette liste laisse quand même perplexe. L'absurde le dispute à l'inutile dans cette liste. Elle restera pour longtemps incompréhensible. Et il faudra répéter plusieurs fois la question pour trouver une issue à cette perplexité : pourquoi interdire le cumin ? ou la coriandre ? ou les poussins ? ou le chocolat ? ou les jus de fruits ?
Du fond de quelques siècles de notre histoire d'Orient, nous avons la réponse. Elle vient de loin. L'absurde de l'interdiction vise à faire sentir la puissance au vaincu. Il devient un arbitraire pédagogique. Le vaincu doit comprendre la puissance du vainqueur. Il doit la comprendre en la sentant. Plus l'arbitraire apparaît arbitraire, plus il devient pédagogique dans les strates et les archétypes de nos cultures d'Orient. Cet arbitraire consiste à briser le vaincu, à lui ôter toute volonté, à le soumettre. D'où le langage de domination et de possession sexuelle en œuvre dans ces conduites d'hégémonie. Cet arbitraire devient une des formes concrètes de l'objectif recherché par les sionistes : «Il faut taper sur les Palestiniens jusqu'à ce qu'ils comprennent.» (Ariel Sharon). Plus c'est absurde et plus le vainqueur est vainqueur.
L'Union européenne et les Etats-Unis ont soutenu cet arbitraire. Ils savaient qu'ils soutenaient un arbitraire. Ce blocus de Ghaza. Israël peut-il décréter un blocus ? Du point de vue du droit, non. Israël n'est pas le Conseil de sécurité. Il a été pourtant soutenu par l'UE et par les Etats-Unis dans cette entreprise. Le prétexte est simple : Israël a le droit de se défendre. Toute action d'Israël est évidemment un acte d'autodéfense. Attaquer le Liban, bloquer Ghaza, agresser Ghaza, détruire dans Ghaza et tuer des centaines d'enfants en quelques jours. Israël est donc en droit de détruire toute menace ou tout ce qu'il considère comme une menace à son existence.
L'Irak arrivé à un certain degré de développement était devenu une menace. L'Irak a été détruit. Il sera partitionné avec un Kurdistan totalement sous influence israélienne. Les prétextes et les mensonges sur les armes de destruction massive n'empêchent pas Tony Blair de dormir. Il vient d'applaudir «l'allégement» du blocus que personne n'a encore vu sur le terrain et alors que nous demandons la levée de ce blocus illégal, pas son allégement. Malgré les mensonges encore tout proches sur l'Irak, la propagande sur l'Iran marche bien ! Cet Etat est devenu la menace urgente car Israël en a décidé ainsi. Et les Etats-Unis et Israël agresseront l'Iran et détruiront très probablement tous les progrès scientifiques, techniques et technologiques et les avancées des scientifiques de ce pays. Au passage, l'Arabie saoudite aussi, à moins que l'attaque en essaim (www.mondialisation.ca/index.) ne réussisse vraiment à détruire toute capacité réactive de l'armée iranienne. Le vote des sanctions par le Conseil de sécurité de l'ONU était la dernière formalité pour les opinions publiques : grâce à la Chine et à la Russie, le vote de cette sanction prouve que l'Iran inquiète le monde entier et même ses amis.
La Russie peut jouer les vierges effarouchées et regretter les sanctions supplémentaires adoptées par les Etats-Unis et l'UE, la Chine peut faire semblant de militer pour une poursuite du dialogue, leur vote au Conseil de sécurité était un feu vert à l'agression.
La Russie croyait y gagner une couverture internationale pour le non-respect, à la demande d'Israël, d'un contrat de vente de systèmes antiaériens à l'Iran. Cet Etat vient de perdre toutes les petites possibilités de retour sur la scène du Proche-Orient. Les commentaires pro-sionistes de Ria Novosty en sont un aveu patent. Mais le meilleur signe d'une attaque imminente contre l'Iran reste le forcing sur une promesse de la création d'un Etat palestinien. Ce fut le cas hier encore entre Obama et le roi saoudien.
A chaque agression majeure contre un pays de la région, les Etats-Unis promettent une solution pour la Palestine, à commencer par Bush père. Les possibilités d'un Etat palestinien de l'époque Bush père ont évidemment disparues. Mais la ruse marche encore et très bien. Quand il vous semblera que les Etats-Unis intensifient leurs promesses de paix au Proche-Orient, attendez-vous à une attaque imminente sur l'Iran. Une importante flotte de navires de guerre américains accompagnés de navire israéliens ont franchi le canal de Suez en direction du Golfe pour mettre en place un contrôle du trafic maritime en direction de l'Iran. L'Arabie saoudite a ouvert un couloir aérien pour le passage des avions israéliens (http://www.slate.fr/story/22981/larabie-saoudite-ouvrira-son-ciel-aux-avions-disrael-pour-attaquer-liran). Mais l'Iran n'est pas le seul danger imminent pour Israël. Ce pays trouve que notre marine exerce une réelle menace sur les navires israéliens qui passent par Gibraltar ou naviguent au large de nos côtes. Et les pays amis d'Israël ont trouvé ces inquiétudes si légitimes qu'ils s'inquiètent à leur tour de notre «puissance militaire» (http://www.gnet.tn/revue-de-presse-internationale/la-force-militaire-algerienne-inquiete-israel-/id-menu-957.html).
En plus des accusations récurrentes sur un projet de bombe nucléaire algérienne. A quand le traitement de la menace algérienne par l'UE par «légitime autodéfense d'Israël» ?
M. B.


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