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Territoires et chasses gardées entretiennent la déculturation
La culture à Constantine
Publié dans La Tribune le 22 - 07 - 2010

De notre correspondant à Constantine
A. Lemili
A Constantine, le désintérêt affiché vis-à-vis de la culture a lui-même pris une dimension… culturelle. Situation dramatique et grave pour une ville où tous les visiteurs de «marque» caressant dans le sens du poil ceux qui remplissent les salles pour écouter leurs discours à l'occasion de diverses manifestations officielles. Un auditoire dont l'origine n'échappe pas en ce sens qu'il ne s'agit que de claques rétribuées à ceux qui désertent ces rencontres soporifiques qui n'ont rien à voir avec la culture, sa promotion et la préservation de sa partie patrimoniale. Autant d'attitudes devenues régulières et ancrées, et très certainement irréversibles, dans la mesure où, dans le sillage de nombreux imposteurs de la culture, s'inscrivent dorénavant des émules, lesquels, à force d'entretenir la confusion en établissent les règles. Constantine, il y a quarante ans, était un bouillon de…culture authentique. Si aujourd'hui il n'existe que le malouf et à un degré moindre les aïssaouas, promus à ce stade pour des considérations plus politiques, la ville des ponts avait gardé intacte sa relation avec la chanson populaire (chaabi), la chanson moderne et de variétés, le théâtre de boulevard, les cafés-concerts, et des lieux plus ou moins glauques qui, malgré tout, avaient leurs habitués. Alors que le malouf, même s'il se situait dans les seuls rangs d'une partie de la population auto-convaincue d'une citadinité spécifique, n'en était pas moins, n'en déplaise alors à ceux qui en ont été offusqués, est prisé par la…roture.Le chaabi ne tiendra pas le coup une fois sorti d'une espèce de clandestinité entretenue, à tort ou à raison, tout au long de l'occupation coloniale. Confiné, il est vrai, dans les quartiers de la vieille ville, il avait plutôt la réputation d'être l'art distractif des gens de la marge, un genre rapidement et arbitrairement perverti par des préjugés stigmatisant les réflexes
grégaires de ses fans de l'époque. La musique et la chanson moderne résisteront mieux, du moins dureront jusqu'au début des années 1980. La musique a eu un réel impact en raison de l'explosion de cet art à travers le monde. Mais pas seulement, car il y avait aussi tout ce que la musique fédérait autour d'elle et plus particulièrement la contestation sociale, l'affirmation de soi (la jeunesse), les conflits de générations, l'anticonformisme et l'attaque frontale contre tous les conservatismes. Idem pour la chanson moderne qui avait pour elle le charisme des stars de la fin des années cinquante et des années soixante, sa mélodie entraînante et envoûtante,
la simplicité et surtout le romantisme des paroles. Une parfaite alchimie entre le bon chic, le bon genre et le gnangnan de jeunes, voire moins jeunes.Et c'est certainement pour ne pas avoir connu tout ça que tous les responsables de la culture locaux, qui se sont succédé à Constantine, ne sont jamais parvenus à entretenir ce qui existait déjà, et ne pouvaient donc ensuite pouvoir s'inscrire dans l'évolution très rapide de tout ce qui concerne les arts et la culture. Mais comme nous le dira un humoriste septuagénaire, remonté récemment sur scène, «il n'est jamais trop tard de se réinscrire dans le mouvement artistique, de lutter et peser pour un retour aux sources… au moins. Ensuite il s'agira de se mettre au diapason, mais cela appartient aux jeunes. Ce que je veux dire, personnellement, et ce que j'essaie de prouver en remontant sur scène, c'est qu'il faut casser la routine… d'ailleurs plus que la routine, l'abêtissement programmé de la société».A Constantine, il n'est pas obligatoire d'avoir l'âge de Mathusalem pour tenir un tel discours et l'association Miracle des Arts fait partie de cette catégorie, elle, dont les membres s'acharnent à créer de l'activité culturelle tous azimuts et pour tous publics, même s'il leur est fait le reproche d'empiéter sur les plates-bandes d'autres associations ou formations, lesquelles, souvent à la limite du ridicule, ont tracé leur territoire et s'évertuent à le protéger, quitte pour cela à pactiser avec ceux qui sont à l'origine de la déliquescence ambiante. Et donc, à l'image de ce qui est en train de se passer actuellement à travers la planète, quelques personnes des arts envisagent sérieusement de revenir au bon souvenir de la population constantinoise dont elles avaient naguère bercé les jours, fait rêver, rire, voyager. En somme, entretenir savamment les illusions, mais de saines illusions. Pourtant, ces personnes n'arrêtent pas de rencontrer des embûches dressées par le directeur de wilaya de la… culture, lequel n'a pas hésité, il y a quelques semaines, à les humilier publiquement sur le parvis de la maison de la culture en feignant le geste de récupérer de la petite monnaie dans sa poche, leur disant : «Vous voulez de l'argent ? En voici, je vous en donne. Savez-vous que je suis le seul à décider de ce qui se fait dans cette ville. Si je décide maintenant de fermer définitivement cet espace…je le fais.»Or, le discours qu'il nous tenait auparavant autour de cette initiative de gérontes exceptionnels était tout autre.Constantine, où le conservatisme a bon crin, s'oppose à tous les changements et encore plus si, ceux qui sont à la tête des arts et de la culture, n'ont aucun lien ombilical avec cette ville et encore moins des capacités dans le domaine, exception faite de l'opportunisme pour certains et des relations pour d'autres. Constantine, c'est aussi un idiome qui a disparu, des habitudes vestimentaires, un art culinaire exceptionnel.


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