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De la guerre et de la paix
L'Iran dans l'œil du cyclone israélo-américain
Publié dans La Tribune le 12 - 08 - 2010

à bien réfléchir, est-ce vraiment une coïncidence ? Cette discussion sur une éventuelle agression de l'Iran par le duo israélo-américain a tout de suite pris les tournures du débat théorique. Entendons par là un débat sur la représentation de la guerre. Mais comment se représente-t-on la guerre aujourd'hui encore ? Avec la mort et l'amour, elle reste quand même le sujet ou le thème - comme vous voulez - le plus ancré dans les élaborations culturelles. Et elle a fourni de la matière aussi bien aux créations dans tous les arts qu'aux élaborations théoriques les plus poussées dans toutes les spécialités des sciences sociales ou des sciences exactes. La guerre doit posséder une terrible ambivalence pour donner autant d'œuvres sans épuiser la question. Venue dans le hasard d'une conversation, la question «agression ou pas agression israélo-américaine de l'Iran» ou si vous préférez «attaque ou pas attaque de l'Iran ?» a tout de suite retenu l'attention, puis mobilisé quelques petites heures un échange sur Internet. Pas de quoi alerter les centres affectés à la surveillance des échanges Internet, malgré la présence des mots «agression» et «Iran». S'ils se sont alertés, ils n'ont trouvé que des échanges sur une base théorique. Très théorique et très rationnelle. Ce qui souligne au passage une authentique aberration : l'Etat algérien ou le pays Algérie peuvent se passer d'une revue théorique rassemblant les meilleures approches et les meilleures analyses, alors qu'ils font face depuis si longtemps au terrorisme interne et à des situations et des menées déstabilisantes externes. Il existe certainement des études internes menées par les services, mais elles ne peuvent jouer le rôle d'une revue qui mobilise l'attention et la curiosité de la nation et de toutes les forces politiques au-delà de leur clivage et autour des produits de la recherche scientifique non bridée par les besoins de l'Etat ou par les préjugés des partis. En lisant les arguments des uns et des autres, on est frappé par la leçon de méthode qui accompagne l'argumentation. Or, la leçon de méthode pèse autant, sinon plus, que les arguments eux-mêmes. En réalité, c'est par la méthode que se valide l'objet du débat et se mesurent les arguments. Nous en verrons un aspect fondamental plus haut dans cet article. Face à la thèse d'une agression sur l'Iran, la position contraire - les Etats-Unis n'ont pas intérêt à attaquer l'Iran - a remporté les suffrages. Il n'est pas question dans cet article - plutôt favorable à la thèse d'une agression sur l'Iran - de reproduire les échanges. Cela ne pourrait pas être tout à fait impartial, mais mettrait surtout la question de l'agression au cœur de ce papier, alors que son objet est de parler de la représentation de la guerre en œuvre dans cette discussion et pas du tout des chances que les Etats-Unis ou Israël attaquent l'Iran.Sur quelle base conceptuelle se fondent les défenseurs de la thèse que les Etats-Unis n'attaqueront pas l'Iran ? Sur l'idée, hypothèse ou l'analyse que le coût de l'agression serait beaucoup plus lourd que ses avantages. Bien sûr, cette position par les coûts de la guerre se nourrit d'informations sur les moyens à la disposition des éventuels agresseurs et les moyens à la disposition de l'agressé. A travers les informations de presse et les images des médias, il paraît évident que l'Iran a développé des armes suffisamment dissuasives. La preuve, les médias occidentaux nous ont abreuvés d'images de fusées ou de missiles s'envolant dans la poussière du désert. Personne ne sait si ces médias montrent si obligeamment ces images impressionnantes de poussières pour rapporter un fait de façon neutre ou pour créer un sentiment de peur dans les opinions publiques. Car si nous n'avons pas vu les armes de destruction massive de Saddam Hussein, nous voyons abondamment ces missiles qui donnent tout l'air d'être des missiles offensifs, menaçants, destructeurs et surtout aléatoires comme toutes les mauvaises armes. Il n'y a pas de champs de bataille pour des armes aléatoires. Elles tombent n'importe où et quand et comme les missiles ou les roquettes iraniennes s'envolent n'importe comment, il y a de quoi inquiéter les opinions publiques. Des armes aléatoires font plus peur que des armes sûres. L'adversaire est alors perçu différemment. Inutile de raisonner et de dire que les armes ultrasophistiquées des Etats-Unis et d'Israël provoquent d'innombrables dégâts collatéraux et d'innombrables morts civiles. Inutile car, c'est justement Israël et les Etats-Unis qui tiennent les médias et déterminent les infos. Et quand quelquefois ils sont obligés d'avouer leurs bavures, c'est fait de telle façon et avec une telle présentation que les morts ne sont plus qu'un chiffre aléatoire (présenté comme tel car toujours en voie de confirmation et en attendant l'enquête), devenu dans leur présentation une allégation de l'adversaire. Nous aurions beau crier jour et nuit qu'à l'expérience, les armes américaines sont les plus aléatoires, nous le ferions en vain en termes de rapport de force médiatique. Mais pourquoi les Iraniens eux-mêmes nous montrent ces armes ? Le plus probable pour dissuader. Pour dire qu'ils sont capables de provoquer des dégâts et de faire payer le prix de l'agression. Les deux protagonistes ne montrent pas ces armes pour les mêmes raisons. Ou plutôt si : pour mener une guerre psychologique qui est censée entrer dans le rapport de force, la force que l'on suppose à l'autre devenant alors une force réelle dans le processus de la prise de décision. Autrement dit, la phase préliminaire de l'agression a déjà commencé et la réaction à cette phase préliminaire a aussi commencé. La guerre a déjà commencé dans sa phase préliminaire : la guerre psychologique qui cherche à dissuader du côté iranien ou à obtenir une reddition déguisée, mais sans réserve du côté israélo-américain. Sans réserve car il n'est pas question que l'Iran conserve la moindre capacité technologique dans le nucléaire et en dehors du nucléaire. L'Irak représentait un danger pour Israël et il a été détruit pour cette raison ; il n'est pas question qu'il relève la tête. L'implantation israélienne parmi les Kurdes et la partition du pays, El Qaïda aidant, auront frappé le pays et Saddam pour très, très longtemps. Quelques-uns se souviennent d'une déclaration de Hillary Clinton, candidate à l'investiture démocrate pour la présidence américaine. Elle a parlé de renvoyer l'Iran à l'âge de la pierre. Et pas pour des intérêts américains. Pas du tout. Pour prévenir une menace sur Israël. Hillary Clinton est une vieille routière de la politique et elle a été première dame des Etats-Unis. Elle ne parlait pas en l'air ni sous le coup de l'émotion. Elle déclinait un des choix américains à l'endroit de l'Iran : le réduire en poussière. Et depuis, quels que soient les intervenants sur la scène politique en Europe ou aux Etats-Unis, la question du nucléaire iranien est posée sous l'angle de la menace. Et donc dans leurs médias et dans leurs raisonnements de la légitime défense d'Israël. Dès qu'il s'agit de ce pays, la menace théorique vaut le fait de l'agression. L'idée d'une menace sur Israël est donc acceptée comme une réalisation de la menace. Et tous agissent en Europe et aux Etats-Unis comme s'ils retenaient Israël d'agir et que la balle est dans le camp iranien. Ils parlent comme si l'Iran avait frappé en Israël ou agressé Israël et que maintenant, ils attendent un acte de contrition de l'Iran. La réalité est loin de ressembler à l'image qu'on nous diffuse. Les armes de l'Iran sont très loin de représenter une menace pour les Etats-Unis ou Israël. Chacune des petites avancées iraniennes - un sous-marin de poche par-là, un mini-navire par-ci, un missile dans le désert quelquefois - représentent d'abord la volonté et la détermination des organisations militaires iraniennes d'infliger le maximum de dégâts à l'ennemi et d'abord des dégâts lourds en matière de sécurité dans le Golfe. *Mais sur le plan de la méthode, justement, l'erreur est de croire que l'attaque contre l'Iran relève de l'estimation entre pertes et avantages dans cette guerre. Il existe bien entendu des Américains, des généraux et des grands commis de l'Etat qui pensent qu'une agression contre l'Iran représente une folie. Qu'est devenu ce général américain ou c'était plutôt un amiral, qui a traité de folie les plans d'agression de l'Iran ? Il est parti, on l'a dégommé, on l'a fait taire ? Mais son discours, son approche par une rationalité de la guerre a disparu. Il ne reste plus comme discours que la gradation des sanctions : on frappe plus ou moins fort ? Le discours d'Obama est on ne peut plus clair et celui de madame Clinton l'est encore plus : ces coups vous suffisent ou non ? Car du point de vue de la méthode, l'erreur est de croire que les Etats-Unis agissent à partir de leurs propres intérêts en tant que nation. Bien sûr, ils jouent là une partie serrée pour le contrôle du pétrole, mais ce n'est plus qu'un aspect secondaire. Le salut de l'Etat d'Israël devient primordial pour cette maîtrise des routes du pétrole et du gaz. Et pour le sionisme, tout danger sur l'Etat d'Israël doit être contenu et éradiqué. Même la petite armée du Liban inquiète Israël, et il a obtenu la suspension des aides qui étaient dévolues au renforcement - quel grand mot ! - de l'armée du pays du cèdre.Fidel Castro a développé d'intéressantes analyses sur ce sujet. A mon avis, il a bien raison de croire que les Iraniens ne céderont pas à la menace israélo-américaine et se battront avec courage et détermination. A mon avis, il surestime leurs armes et leurs moyens. Et tout le monde oublie que la Russie, sous la pression israélienne, retarde constamment la livraison des S-300, seule véritable arme à pouvoir infliger quelques pertes aux avions américains. Depuis, les Etats-Unis et la Chine ont voté les sanctions contre l'Iran. Peu importe l'ampleur des sanctions. Par cet acte, ces deux nations légitiment l'idée de
sanction, et donc de faute et de danger iraniens. Qu'ont-ils reçu en échange ? Car si la sanction est légitime, cela est vrai pour les petites comme pour les grandes sanctions : pour le gel des avoirs bancaires comme pour une attaque massive sur le territoire. La Russie et la Chine peuvent s'indigner que l'Europe et les Etats-Unis en rajoutent sur les sanctions. Ce n'est plus une question de légitimité, mais de proportion. Peut-être qu'un jour les gens vont se poser la question de savoir s'il y a un lien entre cette positon de la Chine et la série de la télé chinoise officielle dithyrambique sur Israël - et nous savons tous comment ça fonctionne en Chine pour ces questions.
M. B.


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