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La typhoïde continue de sévir dans le pays
La responsabilité incombe à l'état et au citoyen
Publié dans La Tribune le 16 - 08 - 2008


Photo : S. Zoheir
Par Karima Mokrani
Durant la première dizaine du mois en cours, treize personnes ont été hospitalisées pour fièvre typhoïde à Djelfa. L'enquête épidémiologique effectuée par des spécialistes confirme la consommation d'eau de citerne polluée provenant de puits et de forages pourtant interdits d'utilisation sur recommandation du Comité national opérationnel de lutte contre les maladies à transmission hydrique (MTH).
Recommandation et infractions
Une recommandation faite, en 2006, suite à une grande épidémie qu'a connue cette même wilaya, avec 400 cas de fièvre typhoïde, uniquement dans la commune d'Aïn Laassal, daïra d'Aïn Ouessara, soit près de la moitié des cas enregistrés au niveau national, durant cette année et qui était de 955.
Plusieurs fois, les autorités locales procédèrent à la fermeture des puits et des forages incriminés mais des vendeurs d'eau, très nombreux dans cette wilaya des Hauts Plateaux, les ouvrent à nouveau et vendent l'eau suspecte. Des citoyens l'achètent et la consomment, oubliant les conséquences de leur acte. Il fallait bien acheter cette eau parce qu'il n'y en a pas chez nous, disent-ils. En 2008, des citoyens manquent terriblement d'eau dans leurs foyers ! Pis, ils l'achètent sans un minimum de garantie. Au lieu de dépenser 120 000 DA pour chaque cas de fièvre typhoïde, n'est-il pas plus judicieux de raccorder, de la façon la plus correcte, chaque foyer au réseau d'AEP (alimentation en eau potable), de s'assurer de la bonne qualité de cette eau et de veiller à ce que des eaux usées ne s'infiltrent pas dans les conduites d'AEP ? A ce propos, devrions-nous rappeler, la typhoïde est une maladie à transmission hydrique due à une bactérie appelée «salmonella typhi». La maladie se transmet par la l'absorption d'aliments ou de boissons contaminés et se manifeste par une fièvre de 40°, une asthénie et une diarrhée fréquentes. La complication la plus fréquente, selon les spécialistes, est la perforation digestive avec hémorragie gastro-intestinale. La première cause de contamination demeure l'infiltration des eaux usées dans les réseaux d'eau potable, ce qui est communément appelé «cross-connexion». Et contrairement à ce que beaucoup pensent, cela se produit généralement en période automnale (octobre, novembre et décembre) et non en été, en raison du phénomène de lessivage (lorsque des pluies tombent avec abondance et entraînent avec elles toutes sortes de déchets qu'elles laissent, par la suite, dans des points d'eau et des nappes phréatiques). Les autres causes de contamination sont les vides sanitaires mal conçus et souvent inondés par des eaux usées, le stockage de l'eau dans des récipients non fermés, le stockage de l'eau de boisson durant une longue durée et sa consommation sans traitement préalable et, enfin, la contamination des puits non protégés, comme c'était le cas à Djelfa. Les modes de contamination sont l'eau de boisson contaminée, le lait et le petit lait non pasteurisés, les mains sales (porteuses de microbes), les légumes et les fruits non lavés avec une eau saine et, enfin, les ustensiles et les matériels de cuisine non lavés et non désinfectés à l'eau de Javel.
Deux épidémies en 2006
Depuis le début de cette année jusqu'au 8 août dernier, 295 cas d'hospitalisation pour cas de fièvre typhoïde ont été enregistrés dans le pays. Le Dr Mohammed Ouahdi, directeur de la prévention au ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière affirme : «Nous sommes dans la moyenne annuelle.» Autrement dit, il n'y a pas d'augmentation par rapport aux années précédentes. Il se pourrait même que les chiffres soient en baisse. L'année dernière, 563 cas ont été enregistrés. En 2006, il y en avait 955 avec deux épidémies à Djelfa et El Oued. A Djelfa, comme nous venons de l'expliquer, la contamination était due à la consommation d'eau provenant de puits et de forages pollués. A El Oued, c'était l'infiltration d'eaux usées dans une nappe phréatique et la consommation d'eaux destinées à l'irrigation agricole qui en étaient à l'origine. Le phénomène de remontée des eaux dans cette wilaya du Sud n'est pas pour arranger les choses. Une somme de 26 milliards de dinars a été dégagée par l'Etat pour le raccordement à l'eau potable et la réalisation d'un maximum de réseaux d'assainissement et de drainage dans cette wilaya. Pour cette année, les wilayas les plus touchées par la fièvre typhoïde sont, encore une fois, El Oued, Tlemcen (problème de cross-connexion dans une habitation précaire), Bordj Bou Arréridj (cassures dans un réseau d'eaux usées) et Djelfa comme susmentionné. Pour prévenir cette maladie qui constitue un véritable problème de santé publique, les spécialistes recommandent de surveiller et d'entretenir aussi bien les réseaux d'alimentation en eau potable que ceux d'assainissement pour prévenir les fuites d'eau, nettoyer les vides sanitaires et les caves (ce qui se fait rarement) et interdisent l'utilisation des eaux usées dans l'irrigation agricole (rares sont malheureusement ceux qui respectent cette recommandation). Il est question également de procéder, de façon régulière et continue, au contrôle chimique et bactériologique des eaux de boisson, à la protection des points d'eau, la pose de briques poreuses dans les puits et la désinfection de tout ouvrage destiné à l'eau de boisson par le chlore ou l'eau de Javel.
Négligence et laisser-aller
Reconnaissant les efforts en la matière de l'Algérienne des eaux (ADE) et de l'Office national d'assainissement (ONA), le Dr Ouahdi souhaite que ces deux entreprises «qui font un travail professionnel» soient présentes dans davantage de communes dans la pays. En effet, devrions-nous le reconnaître, dans pratiquement toutes les wilayas du pays, l'ADE et l'ONA fournissent, ces dernières années, de grands efforts pour le bon raccordement des foyers aux réseaux d'AEP et ceux de l'assainissement. Des efforts grâce auxquels le nombre des cas de fièvre typhoïde a, d'ailleurs, nettement diminué en comparaison des années précédentes. Il n'en demeure pas moins que des cas se déclarent ici et là, chaque année, faisant craindre aux populations locales un retour en force des épidémies, avec tout ce que cela engendre comme dépenses. La responsabilité des autorités locales n'est plus à démontrer dans la survenue de ces maladies liées à la dégradation de l'environnement. Pour cause, elles (les autorités locales) ne procèdent pas au contrôle des réseaux d'assainissement et d'alimentation en eau potable et à l'analyse bactériologique et physico-chimique des ressources hydrique -comme si cela relevait d'une autre partie- mais ne daignent même pas s'occuper convenablement du problème récurrent des ordures ménagères. Ces dernières s'amoncellent au quotidien dans toutes les villes et les villages du pays et nos communes se réfugient dans le seul argument du manque de moyens financiers pour justifier ce qui ne peut être que négligence et laisser-aller de leur part. «Les communes sont déficitaires», entend-on souvent dire.
Pendant ce temps, les entreprises de nettoiement se déclarent dépassées, ne trouvant pas l'aide souhaitée chez les citoyens dont beaucoup continuent à jeter leurs ordures à n'importe quel moment de la journée et dans n'importe quel endroit. Des mères de famille jettent leurs sachets d'ordures ménagères directement de leurs balcons, donnant de «bons exemples !» à leurs enfants. La responsabilité citoyenne n'est donc pas à négliger.


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