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Les communistes russes et la crise iranienne
Campagne préeléctorale en russie : les dés sont lancés
Publié dans La Tribune le 14 - 09 - 2010

C'est le président Medvedev qui a donné le coup d'envoi. Il a émis l'idée que la confrontation de deux forces politiques proches serait une bonne chose. Ce qui permet l'émergence d'une troisième personnalité. Les observateurs ont fait travailler leurs ordinateurs à plein régime : qui donc ? Qui pourrait être ce troisième prétendant ?La première réponse est : Guennadi Ziouganov, le dirigeant des communistes russes. Et bien qu'il déclare lui-même publiquement que de telles spéculations sont prématurées, les observateurs occidentaux sont d'un autre avis. Ils étudient minutieusement tout ce que dit ou écrit le candidat potentiel, en particulier sur les questions internationales. Cela se comprend : la Russie est un joueur trop important sur l'arène internationale pour que l'on prenne le risque d'ignorer les rapports de force existant aux échelons supérieurs du pays. La déclaration de Ziouganov sur la situation critique au Proche et au Moyen-Orient mérite ici une mention spéciale. La Pravda en a publié la semaine dernière le texte intégral, sous le titre «La Russie a besoin d'une politique extérieure indépendante». C'est pourquoi, je développerai seulement le sujet qui intéresse le plus les spécialistes, la question iranienne.Comme il ressort de la lecture des journaux, l'indice de la sécurité mondiale est notablement en baisse. Bien sûr, on n'en est pas encore au niveau atteint début juin, quand on s'attendait d'un moment à l'autre à ce que la guerre mondiale soit déclenchée en Iran. Cependant la situation reste préoccupante. Voici ce qu'en dit Ziouganov. Selon lui, l'administration démocratique actuellement en place à la Maison-Blanche poursuit la politique de ses prédécesseurs républicains avec leur projet de «Grand Moyen-Orient». La Pravda a commenté à maintes reprises ces rêves impériaux de Washington. Mais le problème continue d'être, malheureusement, d'actualité : le capitalisme ne cesse d'enfanter la guerre et le prochain accouchement est, semble-t-il, proche.Guennadi Ziouganov souligne qu'il s'agit de la poursuite de la ligne de George Bush et Condoleezza Rice visant à la révision des frontières, au partage des territoires et à l'établissement d'une hégémonie complète des USA dans le monde islamique. Les Américains ont déjà bien avancé dans cette voie : l'Irak est écrasé et pratiquement démantelé, le déploiement militaire de l'OTAN (principalement
états-unien) en Afghanistan s'intensifie, le Pakistan passe graduellement sous le contrôle total de Washington. Malgré toute l'ambiguïté de la politique des dirigeants turcs, son commandement militaire a été formé en Occident et son armée se plie à la discipline de l'OTAN.En réalité, il ne reste plus qu'un obstacle à écarter sur la voie de l'expansion américaine, l'Iran indépendant. Il est parfaitement évident que la tâche principale de Washington n'est pas la prévention de la prolifération nucléaire, c'est comme pour les armes de destruction massive en Irak qui n'ont toujours pas été trouvées. L'objectif stratégique du gouvernement américain est le renversement du régime politique iranien et la mise en place d'un pouvoir servant les intérêts des Etats-Unis. Ziouganov met en garde : tout cela a un rapport direct avec la sécurité de notre pays. Néanmoins, les dirigeants de la Fédération de Russie continuent avec une obstination incroyable à ne pas voir la montée inévitable des menaces pour le sud de la Russie au cas où les projets de ses
«partenaires» se réaliseraient. Pire encore, ils entrent dans le jeu de leurs «amis», en permettant la mise en œuvre de nouvelles sanctions contre l'Iran.Les dirigeants russes actuels devraient comprendre que la mainmise sur l'Iran créerait une situation dangereuse : la route du Nord, vers le Caucase et l'Asie Centrale, et même vers la Chine s'ouvrirait devant ces candidats au repartage du monde, leur offrant des possibilités illimitées. Les intérêts historiques de la Russie dans le bassin de la mer Caspienne seraient menacés. Mais les dirigeants russes poursuivent leur politique incohérente et contradictoire vis-à-vis des pays, clés du Proche et du Moyen-Orient, politique qu'ils qualifient de «pragmatique». Cependant, ce «pragmatisme» va totalement à l'encontre des intérêts de la Russie. Malheureusement, depuis la chute de l'URSS, la Russie n'a plus de politique audible, ni surtout de politique indépendante dans
cette région.Les communistes russes sont persuadés qu'une position active et constructive de notre pays peut exercer une influence sensible sur le cours des événements et prévenir le danger d'apparition d'un nouveau foyer de tension internationale, éviter la menace d'un important conflit régional, et, il faut le craindre, mondial. En Russie, il n'existe qu'un parti capable de mener une politique conséquente, et surtout prévisible, avec pour but de faire baisser la tension au Proche et Moyen-Orient. C'est le Parti communiste de la Fédération de Russie.
Un étrange rapport
Parlons maintenant de cet étrange rapport publié par le ministère des Affaires étrangères de la Fédération de Russie. Que ce soit les fonctionnaires de la place de Smolensk qui ont lu attentivement Ziouganov, ou bien les communistes russes qui ont perçu intuitivement le changement global de tonalité diplomatique, le passage du politiquement correct le plus strict à un discours ferme, toujours est-il que le ton du rapport du MID se rapproche énormément des déclarations communistes. Le texte volumineux est consacré à l'analyse des violations par les Etats-Unis de leurs obligations dans le domaine de la non-prolifération des armes de destruction massive et le contrôle des armements. Il y est question aussi de la violation de plusieurs règlements de l'OSCE lors de la livraison d'armes américaines en Géorgie.Nos diplomates commencent par le Traité sur la réduction et la limitation des armements stratégiques offensifs (START-1), dont la validité a expiré en décembre 2009, mentionnant le fait que Moscou n'a pas été mise au courant à l'avance et n'a pas reçu d'information télémétrique sur les essais des missiles balistiques «Trident II» armant les sous-marins (MSBS) sur le polygone oriental des USA. «Cette activité incontrôlée des Américains concernant les MSBS nous prive de la possibilité de connaître l'un des paramètres fondamentaux inclus dans les accorts START-1», concluent les autorités diplomatiques russes.Il n'est pas inutile de
rappeler une explication précédemment avancée par Washington : les missiles appartiennent à la Grande-Bretagne, qui n'est pas concernée par les accords START.Se pose alors la question : que nous réserve-t-on encore derrière des subterfuges formels de ce genre ? Place de Smolensk, on affirme carrément que la partie américaine a violé le Traité sur la liquidation des missiles à moyenne et à plus courte portée. «Les USA utilisent pour la mise au point des éléments de bouclier antimissiles toute une famille de missiles cibles simulant un large spectre de missiles à moyenne portée». On affirme à Moscou que c'étaient des essais de missiles balistiques sol-air de portée moyenne «d'un type nouveau», en violation flagrante de l'article VI qui interdit de «produire des missiles de portée moyenne et plus courte portée et d'en faire des essais aériens». C'est dit de façon nette et précise.On n'a pas oublié non plus à Moscou la conversion non autorisée de cinq bases de lancement de missiles intercontinentaux du polygone de Wandenberg en base en lancement de missiles intercepteurs. Rappelons les faits : quand les Américains ont déclaré leur intention d'installer leur bouclier antimissiles en Pologne, cela a déclenché une tempête de protestation dans différents pays. A l'époque, les chargés de communication du Pentagone ont persuadé le bon peuple que ces installations défensives ne pouvaient pas être utilisées pour y installer des armements offensifs à longue portée. Or, il apparaît que si. Et Moscou fait part de son indignation de cette manière. Moscou s'inquiète aussi de la reconversion de bombardiers B-1 pour des bombardements non nucléaires. «Les USA n'ont pas présenté de preuves convaincantes de ce que les procédures qu'ils utilisent garantissent l'impossibilité d'une reconversion en sens inverse de bombardiers conventionnels en bombardiers atomiques», – déclare le MID.Si l'on ajoute à cela la livraison par les Américains de 18 000 fusils, carabines et mitrailleuses lourdes à la Géorgie en 2008 (en violation de la règle de l'OSCE de «s'abstenir de fournir des armes dans les zones de tension et de conflits armés, qui introduisent dans la région un potentiel militaire déstabilisant ou aggravent d'une manière ou d'une autre l'instabilité régionale»), la conclusion s'impose d'elle-même : le partenaire avec qui nous menons des négociations nous trompe.Ce faisant, il s'octroie un avantage militaire unilatéral. Pour les spécialistes, ces faits (et d'autres qui sont exposés dans le rapport du MID), ne représentent rien de bien nouveau. Mais les spécialistes, qui travaillent dans un cercle étroit, sont une chose. Et c'est tout à fait différent quand les massmedia s'emparent de l'information et la commentent à destination du consommateur de masse de cette information. Car c'est lui qui demain peut devenir l'acteur d'une politique bien concrète, et qui sera menée par des gens investis de la confiance du peuple. C'est un facteur à ne pas négliger.Il apparaît avec évidence que la politique complaisante des autorités russes envers les Américains est sans perspectives, elle ne fait que nuire aux intérêts de notre pays. Voici un exemple qui illustre bien la situation où nous sommes : les forces armées de la Fédération de Russie, des USA et du Canada ont procédé à des manœuvres communes décidées depuis longtemps, dont l'objectif est de coordonner l'action des forces aériennes des trois pays dans la lutte contre des terroristes qui auraient pris le contrôle d'un avion civil. Grandes déclarations sur la coopération militaire, sourires et poignées de main. Mais…Les aviateurs russes, arrivés à la base des forces aériennes d'Elmendorf en Alaska pour observer les manœuvres depuis la Terre, n'ont pas eu le droit d'accéder à la salle de traitement des données : attendez derrière la porte, Messieurs, s'il vous plaît. Voilà le genre de partenariat que l'on nous propose, dans un domaine aussi sensible que la lutte contre le terrorisme. La Russie 'aujourd'hui est-elle prête à attendre dans l'entrée que ses partenaires l'appellent ?
L'Iran étouffé
Revenons maintenant au Moyen-Orient, par lequel nous avions commencé ces réflexions. L'Iran étouffe. Il subit une pression colossale de la part des Etats-Unis et des autres membres de l'OTAN. Soudain sont apparus en mer Caspienne des pirates qui attaquent les vaisseaux iraniens. Mais quel pays leur a donc offert une base arrière pour leurs opérations, dans cette mer-lac fermée ? La Russie ? Le Kazakhstan ? La Turkménie ? L'Azerbaïdjan ? Il n'y a pas de réponse. Mais les pirates, affrétés et équipés par quelqu'un, sont bien là.
Dans le détroit d'Ormuz un supertanker japonais a été attaqué (ou il a heurté une mine). La 5e flotte des USA a déclaré que ses bateaux n'avaient aucun rapport avec cet incident. Mais les experts ont averti depuis longtemps : l'attaque de gros bâtiments dans le détroit, leur naufrage, signeraient la fin du commerce mondial du pétrole. Quelque chose se prépare ? Il n'y a pas de réponse. Mais une grande inquiétude. Dans l'Est iranien, un attentat terroriste a fait périr des officiers haut placés du corps d'élite des Gardiens de la révolution islamiste. La presse de différents pays ne cesse d'alerter sur une attaque imminente de Téhéran par des avions israéliens et américains. Les entreprises militaires sont évacuées de la capitale. L'Iran est dans la ligne de mire, l'Iran se prépare au combat. Et le blocus du pays, capable de provoquer des incidents militaires, ne fait qu'envenimer la situation.Cela met toute la région en ébullition. Les Arabes et les Perses (Iraniens) ont toujours eu des relations historiques tendues. Mais un récent sondage de la population des pays arabes les plus modérés (Egypte, Emirats arabes unis, Liban, Jordanie, Maroc et Arabie saoudite) a montré que leurs habitants
souhaiteraient voir l'Iran doté de l'arme nucléaire, afin que les musulmans puissent répondre dignement aux agissements américains.
La situation est extrêmement grave. Les communistes russes le clament à pleine voix. Mais ils ne sont pas les seuls. Il est difficile d'imaginer que le comandante Fidel, faisant fi de ses propres problèmes de santé, ait prononcé un tel discours s'il n'y avait eu à cela de très sérieuses raisons. Ses paroles résonnent comme le tocsin. Elles s'adressent aux hommes de tous les pays, et aussi au peuple de notre pays, car le gouvernement russe actuel s'est associé à une honteuse campagne anti-iranienne. Une campagne lourde de conséquences sur lesquelles mettent en garde le communiste Fidel Castro et les communistes de Russie. Et ne dites pas après cela que vous ne saviez pas.* Article de la Pravda note et traduction par Marianne Dunlop pour Changement de société.


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