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De l'engagement d'un écrivain en littérature et… en politique
José Saramago : prix Nobel de littérature en 1998 décédé en 2010
Publié dans La Tribune le 07 - 11 - 2010


Photo : Riad
Par Lyes Menacer
«Je suis frappé par l'incapacité des humains à vivre ensemble dans le respect mutuel. Comme si l'Autre devait nécessairement être un ennemi. L'Autre est simplement l'Autre. L'Autre est comme moi. Il a le droit de dire ‘'je''. Nous, hommes blancs, civilisés et riches, n'acceptons pas que l'Autre dise ‘‘je''», déclarait en 2007, dans un entretien accordé au journal libanais l'Orient le Jour, le défunt auteur et journaliste portugais José Saramago. Cette déclaration résume en partie la pensée du seul écrivain portugais à obtenir, en 1998, le prestigieux prix de l'Académie suédoise, le Nobel de littérature. L'auteur de l'Autre comme moi et de l'Aveuglement ou encore de la Lucidité a lutté durant toute sa vie pour le respect de la différence, de la liberté des peuples opprimés. Il n'a pas hésité à se prononcer en faveur du peuple palestinien et de l'indépendance du Sahara occidental. «Comment a-t-on pu vivre aussi longtemps en condamnant la moitié de l'humanité à la subordination et à l'humiliation ? Les hommes et les femmes hier, les Juifs et les Palestiniens aujourd'hui», a-t-il dénoncé dans le même entretien. Et c'est ce qu'a assuré le Dr Carlos Reis, membre de la fondation Saramago et recteur de l'université Aberta du Portugal. «José Saramago n'était pas un personnage politiquement important. Mais il est resté fidèle et très attaché au Parti communiste portugais après l'effondrement du bloc soviétique à la fin des années 1980», a expliqué Carlos Reis,
qui a animé vendredi dernier une conférence-débat en hommage à celui qui a provoqué la polémique à chaque sortie de ses livres controversés, à l'exemple de l'Evangile selon Jésus-Christ et de Caïn. Cet homme n'a pas mâché ses mots et a publiquement qualifié la Bible de «manuel de mauvaises mœurs» lors de la présentation de son roman Caïn dans lequel il raconte l'assassinat d'Abel par son frère Caïn. L'auteur, toujours ironique et percutant dans ses textes, a pris position en faveur des anciennes colonies portugaises. En tant qu'homme de gauche, doublé de sa casquette d'écrivain, il prend part à la «Révolution des œillets» du 25 avril 1974, une date qui a marqué la chute de la dictature salazariste. Si son compatriote l'écrivain et militant socialiste Manuel Allègre a écrit sur la guerre coloniale, «c'est pour la seule raison qu'il a lui-même vécu cette expérience», a expliqué M. Reis. Autrement dit, José Saramago n'a pas écrit sur la guerre faute d'avoir vécu cette expérience, explique le conférencier. «La défense des peuples colonisés et le refus de la dictature, c'était une question décidée chez lui [Saramago]», affirme encore le conférencier qui a connu personnellement M. Saramago. «Écrivain tardif», selon M. Reis, l'auteur du Radeau de pierre a pourtant été visionnaire concernant l'adhésion de son pays à l'Union européenne, à l'égard de laquelle il s'était montré méfiant dès le début. Mais d'où tient-il toute cette force de l'engagement et du respect de l'Autre ? C'est l'une des questions à laquelle le Dr Carlos Reis a répondu au début de son exposé. José Saramago a évoqué ses origines berbères durant les dix dernières années de sa vie, opérant un retour aux sources. «Il y a une partie méconnue de l'histoire de José Saramago. Il s'agit des trente premières années de sa vie, durant lesquelles ils avait été élevé par ses grands-parents», déclare M. Reis. A Stockholm, M. Saramago a tenu à leur rendre un hommage qui sied à la place qu'ils ont tenue dans sa vie d'homme, de militant et d'écrivain. «Mes grands-parents s'appelaient Jerónimo Melrinho et Josefa Caixinha. Ils étaient analphabètes l'un et l'autre. L'hiver, quand le froid de la nuit était si intense que l'eau gelait dans les jarres, ils allaient chercher les cochonnets les plus faibles et les mettaient dans leur lit. Sous les couvertures grossières, la chaleur des humains protégeait les animaux du gel et les enlevait à une mort assurée. Ils étaient de bonnes personnes mais leur action, en cette occasion, n'était pas dictée par la compassion : sans sentimentalisme ni rhétorique, ils agissaient pour maintenir leur gagne-pain avec le comportement naturel de celui qui, pour survivre, n'a pas appris à penser plus loin que l'indispensable», clamait José Saramago devant l'Académie royale de Suède en recevant sa distinction le 7 décembre 1998. Pour un écrivain ayant vécu au milieu d'humbles gens qui luttaient sans relâche pour gagner leur vie dignement, dénoncer les dérives libérales de l'Union européenne était plus que normal. Octogénaire mais se sentant toujours jeune, l'écrivain militant n'a donc pas ménagé ses forces et s'est engagé dans le mouvement altermondialiste, participant à une grande partie des forums sociaux mondiaux. Il n'a pas hésité à signer le Manifeste de Porto de son ami Alegre et il s'est même porté candidat aux élections européennes de 2009, c'est-à-dire un an avant de s'éteindre à Lanzarote (îles espagnoles des Canaries) où il s'était «exilé» depuis 1992.


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