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Bain de jouvence pour la basilique Saint-Augustin d'Annaba
Dans le sillage de la restauration de Notre-Dame d'Afrique
Publié dans La Tribune le 04 - 01 - 2011


Photo : M. Rahmani
De notre correspondant à Annaba
Mohamed Rahmani
L'histoire de la basilique Saint-Augustin à Annaba remonte à 1839 lorsque Monseigneur Dupuch, adepte et grand amoureux du saint homme arriva dans cette ville numide avec dans ses bagages l'idée de rendre à Hippone son aura et son rayonnement d'antan avec un projet grandiose comprenant la construction d'un grand complexe avec une basilique, une bibliothèque, un monastère et une maison d'accueil. Mais ce projet, malgré l'insistance et la persévérance de l'homme, ne put voir le jour et on dut adopter une vision plus modeste de cette initiative en retenant uniquement la construction de la basilique. L'abbé Pougnet du diocèse d'Avignon avait été désigné pour en dresser les plans et la première pierre de la basilique en chantier fut bénie le 9 octobre 1881 par Monseigneur Combes, évêque de Constantine et d'Hippone. L'église devait avoir une forme architecturale prenant en compte l'histoire et la culture de la ville avec un style arabo-mauresque bien intégré. C'est seulement que le 29 mars 1909 que la basilique fut consacrée en grande pompe et la première messe y fut dite devant une foule de prêtres et de fidèles de toute la région. En 1933, l'évêque de Constantine et d'Hippone en confia la garde à l'Ordre de Saint- Augustin représenté par la province augustinienne de Malte. Construit sur un promontoire surplombant les ruines de l'antique Hippone, cet édifice religieux dédié à la mémoire de l'un des plus grands docteurs de l'Eglise chrétienne se veut un espace d'échange entre les différentes cultures et civilisations et se dresse là pour prouver au monde la coexistence pacifique de deux religions monothéistes qui, par le passé, se sont longtemps opposées et combattues. La basilique, qui allie les styles arabo-mauresque mais aussi byzantin et romain, se présente comme un ensemble harmonieux où, pour qui sait observer, on retrouve les touches artistiques des civilisations qui ont investi les lieux et que l'architecte a voulu intégrer dans son œuvre pour présenter et offrir au public la dimension universelle de saint Augustin, grand humaniste et homme de dialogue.L'imposante statue de saint Augustin coulée dans le bronze des canons turcs et posée à mi-côteau sur un autel de marbre blanc à quelques mètres de l'entrée de la basilique avait longtemps été considérée comme le mausolée abritant le tombeau du saint homme, ce qui avait amené sur les lieux des milliers de pèlerins venus des quatre coins du monde pour s'y recueillir. En réalité, la dépouille de saint Augustin repose à Pavie depuis le VIIIe siècle mais cela n'empêcha pas les touristes qui affluaient de faire le voyage depuis la lointaine Amérique pour marcher sur les traces du saint homme.
Etat des lieux déplorable
Dans sa conception de la basilique, l'abbé Pougnet avait voulu «que la lumière fût», il s'en servit et servit tout l'édifice depuis l'abside au porche en passant par les transepts, le maître-autel et la nef centrale en veillant à ce que cette lumière soit harmonieuse et sans violence pour se répandre avec douceur partout dans ce lieu de culte chrétien. La basilique a conservé cette conception et a préservé la disposition des lieux mais le poids des ans et les ravages du temps ont fait qu'elle se dégrada et perdit de sa beauté et de sa majesté.Des vitraux brisés, un toit qui tombe, une étanchéité qui n'en est plus une avec toutes les eaux de pluie qui s'infiltrent, une façade et des murs intérieurs qui tombent en ruine. Il faut dire que depuis sa construction, l'édifice n'a pas connu de véritable restauration ou réhabilitation, on se contentait de petits travaux ponctuels sans plus. La basilique, qui accueille entre 15 000 et
20 000 visiteurs par an, a attiré l'attention des pouvoirs publics algériens et français en vue d'une restauration complète de cet édifice religieux comme cela a été le cas pour Notre-Dame d'Afrique à Alger. Les fonds nécessaires à cette entreprise (420 millions de DA) ont été collectés des deux côtés de la Méditerranée, sociétés algériennes et étrangères, communauté chrétienne et le conseil régional Rhône-Alpes. Les travaux débuteront en février et concerneront tout l'édifice. Lors de notre visite dernièrement à l'occasion de la célébration de la messe de Noël, nous avons pu constater sur les lieux l'état de délabrement avancé de la basilique Saint-Augustin. Une construction que les effets du temps ont ravagée malgré l'entretien quotidien que s'efforcent de faire les pères qui y sont installés : murs lézardés, toit qui tombe en ruine, vitraux cassés et dôme qui a besoin d'être rénové.
Un chantier-école de restauration
Monseigneur Paul Desfarges de la compagnie de Jésus nommé par le pape Benoît XVI, le 21 novembre 2009, évêque du diocèse de Constantine et d'Annaba a célébré les messes de minuit et du jour de Noël à la basilique en présence de nombreux fidèles, des étrangers pour la plupart. Ceux-ci, des travailleurs venus des nombreux chantiers de l'autoroute Est-Ouest des étudiants subsahariens du campus universitaire de Sidi Achour et de Sidi Amar et quelques Algériens de confession chrétienne, étaient tous heureux de se retrouver pour ce jour de fête en ces lieux sacrés.S'agissant de l'état de l'édifice, l'évêque nous a confié que le bâtiment a grandement besoin d'être restauré. «Les rosaces, l'étanchéité sont à refaire, le dôme, le plafond, les murs, les vitraux, bref, presque tout doit être restauré. Cela prendra 2 ans et demi à 3 ans», indique-t-il. Le financement du projet est le fruit d'une très bonne collaboration entre les autorités publiques algériennes, la wilaya de Annaba, sociétés algériennes et étrangères, la ville de Saint-Etienne jumelée avec Annaba et différentes aides provenant des églises. Concernant l'entreprise retenue pour la restauration du site et le lancement effectif des travaux, l'évêque nous a informés qu'il s'agit de la même entreprise française qui a réalisé les travaux de restauration de Notre-Dame d'Afrique à Alger. «Les travaux réalisés nous ont pleinement satisfaits et nous en sommes très contents, c'est ce qui nous a fait choisir cette entreprise qui a aussi réalisé la restauration de Notre-Dame de la Garde à Marseille, c'est une société spécialisée qui a fait ses preuves et du moment qu'elle est sur place, on a préféré s'adresser à elle pour aller plus vite», dira-t-il. L'évêque nous précisera que ce sera un chantier-école à partir de février 2011. cela permettra à 40 jeunes architectes algériens de se former aux techniques de restauration et qui seront plus tard spécialistes dans le domaine.Evoquant la communauté chrétienne en Algérie et dans la région, Monseigneur Paul Desfarges nous dira que, dans l'ensemble, les chrétiens jouissent de toute la liberté pour pratiquer leur culte. «La communauté chrétienne en Algérie est composée essentiellement d'étrangers, des Philippins, des Indiens, des étudiants issus de pays subsahariens et seulement quelques ‘‘unités'' algériennes. Pour cette dernière catégorie, il y a quelques difficultés et nous comprenons cela parce que c'est nouveau, c'est très discret et modeste, nous comprenons la souffrance des proches mais nous sommes obligés de respecter la conscience de chacun. Ici, en Algérie, nous vivons de vraies amitiés entre chrétiens et musulmans, un vrai cadeau du Bon Dieu. Ce que nous espérons, c'est que l'on facilite le déplacement des prêtres au niveau des bases-vie de la communauté étrangère chrétienne travaillant dans les chantiers. L'année dernière, lors de la célébration de la messe de Noël, c'était un vendredi, il y avait entre 600 et 700 fidèles, ce n'est pas le cas cette année où il n'y en a eu que 250 puisque Noël a été célébré samedi.»
Un projet pour l'église d'El Kala
Sur la restauration de l'église d'El Kala (80 km à l'est de Annaba), un petit bijou d'architecture, l'évêque nous dira qu'il n'a pas connaissance d'un pareil projet et que s'il existait, il n'en a pas été informé. A El Kala où nous nous sommes déplacés, l'église en question, une imposante bâtisse située face à la mer en plein centre-ville, est fermée. Mis à part quelques locaux transformés en commerces, l'état de l'église est des plus déplorables ; de profondes fissures traversent les murs, les portiques sont dans un état de délabrement avancé et tous les vitraux sont brisés. A l'APC de la ville, le premier vice-président, M. Khaldoun, qui nous a reçus, nous a confirmé qu'il y a effectivement en projet la restauration de cet édifice dédié au culte mais juste pour le préserver comme site historique. «C'est une décision du wali d'El Tarf qui, lors de son passage à El Kala à l'occasion d'une visite de travail, avait remarqué l'édifice et avait pris la décision de le restaurer et de le réhabiliter. Il est prévu la fermeture des locaux commerciaux de façon que l'église soit restituée en entier. Nous n'avons encore rien reçu dans ce sens et nous attendons toujours que cette décision soit concrétisée sur le terrain.» Un des habitants que nous avons rencontré sur le port juste en face de l'église nous a appris que ce joyau se transforme pendant l'été en espace commercial, foires d'exposition et de vente, commerces conjoncturels et autres, puis les lieux sont fermés jusqu'à la prochaine saison. «Au lieu que cette bâtisse serve à attirer les touristes étrangers, on la transforme en vulgaires
commerces sans pour autant la doter du minimum requis, on se contente de la louer et d'encaisser l'argent. C'est malheureux», nous
lance-t-il.


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