De notre correspondant à Aïn Defla Madani Azzeddine Ils sont là, habitués à vivre dans la rue, certains agressifs, d'autres dociles. Eux, ce sont ces hommes et ces femmes de tous âges, même des enfants, qui, pour différentes causes, ont perdu la raison. Des personnes présentant des troubles mentaux et qui se sont retrouvés éjectés de la société et du cadre familial.Et ils sont nombreux à être ainsi abandonnés à leur sort, essayant de vivre à leur manière dans des conditions très difficiles, subissant tous les caprices climatiques auxquels ils ont fini par s'habituer, en l'absence de leur prise en charge. Selon des médecins, il existe plusieurs types de maladies mentales pouvant influer sur le patient. Au niveau de la wilaya de Aïn Defla, de nombreux malades mentaux sont livrés à eux-mêmes, faute de structures médicales pouvant les accompagner. Au chef-lieu de la wilaya, ils sont présents partout, près des mosquées, des jardins publics et sur les grands boulevards. Etant exclus de la société, il deviennent agressifs et peuvent représenter un réel danger sur la voie publique.Les citoyens, quant à eux, n'ont de cesse de saisir les services concernés afin de prendre les mesures à même de prévenir les risques générés par les comportements des malades mentaux, lesquels parfois agressent des passants et jettent des projectiles sur les véhicules et vers différents endroits publics. Selon des médecins, cette frange de la société est souvent victime d'agressions de la part des délinquants. Et pour ces médecins, l'unique moyen de garantir une prise en charge de ces malades reste la réalisation de structures de santé spécialisées au niveau de chaque wilaya, sachant qu'actuellement ces malades sont transférés vers l'hôpital psychiatrique de Blida. S'agissant de leur recensement, il est difficile pour les services concernés d'établir un chiffre exact puisque régulièrement des malades mentaux d'autres régions du pays débarquent à Aïn Defla, alors que les «locaux», pour des raisons liées à leur maladie, se déplacent ailleurs.Cependant, on peut recenser des dizaines de malades dans presque chaque commune de la wilaya. Entre autres, on constate la présence de certains employés encore en poste alors qu'ils présentent des troubles mentaux, ce qui n'est pas sans danger sur l'entourage professionnel. Ce phénomène constatable dans plusieurs secteurs est dû en particulier à l'absence d'une médecine du travail efficace capable d'examiner l'état de santé mentale des travailleurs. Et ils sont nombreux à se plaindre de cet état de fait qui perdure et risque d'influer négativement sur l'environnement du travail.Cela dit, tout reste à faire en termes de prise en charge des malades mentaux au niveau de la wilaya de Aïn Defla, à commencer par les structures de santé spécialisées et les associations civiles.