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La cybergénération occidentale fait trembler l'ordre économique mondial
Inattendue par l'Establishment européen donneur de leçons aux pays du Sud
Publié dans La Tribune le 31 - 05 - 2011

N'est-ce pas le même discours que tenaient et tiennent toujours les régimes dit dictatoriaux ou non démocratiques. Eux aussi disent : «nous sommes en démocratie, notre démocratie est différente de la démocratie européenne, nous avons notre spécificité…». Chacun justifie sa situation à sa convenance et refuse d'admettre l'essentiel : tout régime, tout système, tout modèle politique et économique a ses limites et il arrive un moment où l'on doit changer radicalement d'approche et de mode de gouvernance. L'Occident n'est pas le modèle absolu et encore moins l'exception. Car si les systèmes despotiques du Sud on survécu toutes ces années, c'est, d'une part, pour préserver les intérêts occidentaux et, d'autre part, parce que les Occidentaux eux-mêmes ont grandement contribué à l'avènement de ces potentats et à leur pérennité. Car, si le système dictatorial vise à préserver les intérêts d'une caste parasitaire au détriment de l'intérêt général d'une nation, la démocratie occidentale vise à préserver le modèle capitaliste et mercantiliste et à l'imposer à tous les humains alors qu'il est responsable de la misère des milliards d'humains. Les révoltes arabes ne datent pas d'aujourd'hui. Les luttes pour l'indépendance nationale avaient aussi comme objectif l'émancipation sociale, politique et économique. A travers son attitude vis-à-vis des révoltes arabes, l'Occident se donne bonne conscience et oublie qu'il a pillé les richesses du Sud, dominé et opprimé les nations du Sud et continue à spolier les ressources du Sud, grâce à un ordre économique aussi inhumain que les dictatures qu'il a soutenues avant de les lâcher.
Retour de boomerang
Les révoltes arabes bouleversent les petits et grands ordres établis, et brouillent toutes les cartes des puissances occidentales dont certaines commencent déjà à redouter une «contagion du Sud». Aujourd'hui, la conscience des jeunes révoltés dans la région arabe est au seuil des revendications démocratiques. Le besoin de liberté est aussi instinctif que le besoin alimentaire. D'ailleurs, les deux besoins sont indissociables, d'où l'évolution inéluctable de cette conscience pour aller au-delà des revendications démocratiques pour une remise en cause de l'ordre économique national et mondial antinomique avec la liberté, la démocratie et la dignité humaine. Certains peuvent rétorquer que la démocratie et le capitalisme débridé sont compatibles en Occident. Pourquoi ne peuvent-ils pas l'être dans les pays du Sud ? Si en Occident la démocratie s'est élargie et a atteint des niveaux de praxis appréciables, c'est en raison du passé colonial et son présent hégémonique et impérialiste qui l'aide à acheter la paix sociale dans ses espaces politiques au détriment des besoins minimum des peuples du Sud. Mais à chaque crise économique générée par les limites du système capitaliste injuste, les révoltes sociales éclatent au cœur même du paradis démocratique. Pour faire taire les légions d'«indignés» occidentaux, le système capitaliste occidental homogène réagit en bloc pour appauvrir plus les pays du Sud afin de répondre aux besoins de ses populations, de ses déclassés, de ses marginaux… Ces derniers ont toujours manifesté leur ras-le-bol, leur exclusion et leur misère sociale. Mais c'est la première fois qu'il l'exprime d'une façon empruntée aux mouvements des révoltes arabes. Aujourd'hui, l'Occident est face à un risque d'explosion sociale dont les prémices sont perceptibles dans ses maillons faibles comme la Grèce, l'Espagne, le Portugal et l'Italie. Initié en mai en Espagne, le mouvement des indignés fait tache d'huile et trouve un écho en Grèce et en France. Les «Indignés» se réclament ouvertement du best-seller éponyme Indignez-vous ! d'un ancien diplomate français, Stéphane Hessel. Les jeunes «indignés» de Madrid, portés par les soutiens venus de l'étranger, ont décidé, dimanche dernier, de poursuivre l'occupation de la Puerta del Sol, où leur village de tentes est devenu le cœur du mouvement de contestation né il y a deux semaines.
Un été européen chaud
Des milliers de manifestants, pour beaucoup des jeunes, ont participé à l'assemblée générale qui a massivement approuvé la proposition : «Nous restons, et nous déciderons plus tard pour combien de temps.» «Nous ne partons pas, nous ne partons pas», a alors scandé la foule. Le mouvement spontané, inédit en Espagne, apparu le 15 mai et largement relayé par les réseaux sociaux, avait décidé une première fois, dimanche dernier, de poursuivre pour une semaine l'occupation de la Puerta del Sol, dans le centre de Madrid. Toute la semaine, malgré des signes d'essoufflement et de fatigue, des centaines de jeunes se sont encore relayés nuit et jour dans le campement. Le même jour, un porte-parole a expliqué que «le succès des assemblées de quartier» organisées samedi dernier à Madrid, ainsi que «le soutien» venu de France, où un millier de jeunes étaient rassemblés au même moment, avaient donné un élan nouveau au mouvement. «Paris, résiste, Madrid est avec toi», ont hurlé les jeunes rassemblés à Madrid à l'annonce de l'évacuation par la police de la place de la Bastille à Paris, où des tentes avaient également été installées. Puis la foule assise, les mains levées au ciel, a observé une minute de silence «pour Paris». Ce mouvement, qui se veut citoyen et apolitique, regroupe des jeunes, mais aussi des retraités, des chômeurs ou des salariés exaspérés par le chômage, qui touche un Espagnol de moins de 25 ans sur deux, la précarité sociale ou encore la «corruption» de la classe politique. Les revendications, hétéroclites, prennent pour cible le chômage, les excès du capitalisme, les politiciens «corrompus» ou le système électoral accusé de ne pas laisser de place aux petits partis. Mais en l'absence de leader identifié, d'organigramme et de plate-forme lisible, la «Spanish Revolution» se cherche maintenant une nouvelle direction. Toute la journée de dimanche dernier, des milliers de personnes ont débattu à la Puerta del Sol de la forme que devrait prendre la contestation. «Nous pensons que nous devons rester jusqu'à ce que nous soyons bien organisés», a lancé l'un des intervenants au micro, avant le vote final. Un consensus s'est dégagé sur le maintien du village de Sol, mais aussi sur la nécessité de le «restructurer» pour prendre en compte les multiples problèmes logistiques. «Les problèmes de cohabitation et d'infrastructure ne suffisent pas pour lever le campement», a affirmé un des orateurs. D'autres énuméraient la liste des problèmes quotidiens dont «la fatigue, l'approvisionnement en nourriture, la fourniture d'électricité, les vols et la présence d'armes blanches» ainsi que des cas de «harcèlement». Et pourtant, malgré les risques d'essoufflement, des milliers de personnes avaient participé samedi dernier à des assemblées populaires organisées dans 120 quartiers et communes de la région de Madrid. Dimanche dernier, les «indignés» ont aussi manifesté à l'étranger, à Paris ainsi qu'à Athènes où 20 000 personnes se sont rassemblées. «Le succès des assemblées dans les quartiers donne de l'élan au mouvement (...) ainsi que le soutien que nous recevons de France», a expliqué dimanche dernier un porte-parole, Carlos qui, à 27 ans, vient de finir des études de physique. Parmi les objectifs du mouvement à partir de maintenant, il a cité «l'extension à l'étranger, les contacts avec les pays où la mobilisation a commencé, comme la France et la Grèce», ainsi que «la consolidation du mouvement dans les quartiers». «Bien sûr que nous devons continuer, sinon tout cela n'aura servi à rien», estimait Rita Sainz, une étudiante en littérature de 22 ans venue manifester à la Puerta del Sol. «Il y a un avant et un après ce campement. Maintenant, il y a une masse de gens qui sont conscients des problèmes, du pouvoir de l'action commune». En Grèce, les Athéniens ont afflué par milliers dans la soirée sur la place centrale de la capitale, au cinquième jour d'une mobilisation contre l'austérité calquée sur le modèle espagnol des «indignés». A Paris, un millier de jeunes, selon la police et les organisateurs, se sont rassemblés place de la Bastille pour protester contre «le chômage, la précarité et la corruption» ainsi que contre les «dérives de la démocratie». Ce mouvement «inattendu» par les establishments européens donneurs de leçons aux pays du Sud risque de prendre de l'ampleur et de toucher les derniers venus à l'Union européenne, en l'occurrence les pays de l'Europe centrale et de l'Est qui découvrent la face cachée du capitalisme sauvage.
A. G.


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